Souveraineté canadienne dans l'Arctique et béatitude des souverainistes

L'intérêt québécois est qu'un passage international soit la solution définitive au problème

Souveraineté dans l'Arctique

La souveraineté canadienne dans l'Arctique défraie (et défraiera) la
chronique toujours plus abondamment. Pourtant, l'ensemble de la classe
politique souverainiste demeure muette sur le sujet. Il faut allier les
prétentions souverainistes à une philosophie qui permet de se pencher sur
tous les thèmes et surtout, accompagner le tout de gestes. Or, le mutisme
actuel témoigne du malaise des souverainistes québécois et des
indépendantistes en général. Tout indépendantiste aurait le réflexe de
croire que le territoire canadien est un territoire étranger face auquel
les Québécois ne sont pas subordonnés dans leur pensée, l'absence de
signature québécoise sur la constitution portant à conséquence. Les
problèmes extérieurs du Canada sont des thèmes qui ne touchent que les
relations internationales du peuple québécois. Les Québécois ne sont pas
asservis aux stratégies d'expansion canadiennes. Bref, c'est un problème
entre pays tiers. L'intérêt québécois est qu'un passage international soit
la solution définitive au problème. La simple lecture d'une carte nous
montre que le Québec pourrait en tirer bénéfice dans le bras de fer qui se
jouera lorsque la république québécoise aura pignon sur rue. Ce sera
toujours mieux que de poursuivre la voie actuelle: donner des privilèges
linguistiques institutionnels pour garantir le succès de la partition du
Québec.
Les souverainistes actuels, complètement perdus dans un discours qui leur
échappe, appréhendent même de se projeter dans l'avenir. L'identitié
canadienne-francaise, immensément embarrassée par le territorial, s'est
faite "québécoise francophone" pour ne pas changer. C'est normal lorsque
l'identité même est fondée sur la fragmentation. Le multiculturalisme des
souverainistes trouve ainsi une profondeur dont les Québécois ne veulent
pas traiter. L'idée même que le peuple québécois soit uni dans la culture,
pourtant une idée bien démocratique lorsqu'elle est républicaine, les
horrifie autant qu'il le fait dans l'identité canadienne. Convaincus
philosophiquement d'une malédiction qui commande n'importe quelle forme de
ségrégation, ils ne peuvent pas penser que toute philosophie politique
moderne qui rallie le particulier et l'universel se trouve dans la pensée
républicaine, en autant qu'elle s'inspire des modèles du genre tels les
États-Unis, la France. C'est simple, la volonté générale du peuple règne.
Les immigrants s'assimilent au nom et pour l'accès à l'égalité des
citoyens. Tout cela, non pas au nom d'un destin religieux (le progrès) qui
segmentarise et subordonne, mais au nom du bonheur ici et maintenant. On en
est tellement loin lorsqu'on voit les souverainistes apeurés à l'idée
d'avoir une opinion, chose que réclame la moitié des indépendantistes qui
ne votent plus pour eux.
Gilles Lebel

Rivière-du-Loup



-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


Laissez un commentaire



1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    8 août 2007

    Enfin quelqu'un qui se réveille et qui s'intéresse à ce problème capital. Depuis des mois, je ne cesse de m'étonner devant l'indifférence des portes-parole indépendantistes (où sont-ils passés?) à propos de nos droits sur une partie de l'Arctique. S'il est un dossier d'avenir importnt, c'est bien celui-là. La morosité post référendum de 95 est-elle encore aussi profonde ou bien le lessivage des cerveaux par les organes de propagande a-t-il finalement réussi à nous terrasser ?