SOUVERAINETÉ

Sondage Léger: le Québec écœuré de la monarchie

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Une opportunité d'attaquer le régime fédéral


Les Québécois n’ont jamais été aussi peu intéressés par la couronne britannique. 


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Les trois quarts des habitants de la province souhaitent l’abolition pure et simple de la présence de la monarchie au Canada, selon un sondage Léger réalisé pour le compte du Journal.






Le coup de sonde a été mené dans la foulée de la démission de Julie Payette de son poste de gouverneure générale.


Quand on demande aux répondants s’ils éprouvent une quelconque affection pour l’institution, le rejet est encore plus prononcé. Seulement 6 % d’entre eux disent être attachés à la monarchie britannique


« Je n’ai jamais vu de chiffres aussi pires pour la monarchie [au Québec] depuis que je fais des sondages », affirme Jean-Marc Léger, président de la firme Léger.


Les scandales des dernières années impliquant Julie Payette et ses comportements répréhensibles envers ses employés ainsi que celui touchant la lieutenante-gouverneure Lise Thibault, dont les dépenses frauduleuses ont fait la manchette, ont laissé des traces, estime M. Léger.   



  • Écoutez la chronique de Gilles Proulx au micro de Richard Martineau sur QUB radio :   





Conditions perdantes


« Non seulement la structure est perçue comme étant désuète, mais ses représentants ont perdu de la crédibilité », dit-il.


« Les conditions perdantes sont là pour la monarchie », ajoute-t-il.


Autre constatation du sondage : même les non-francophones du Québec sont peu enthousiastes face à la royauté. À peine 14 % d’entre eux s’y disent attachés et plus de la moitié (51 %) souhaitent son abolition au Canada.


« Que les francophones rejettent la monarchie, ça a été le cas depuis la conquête anglaise, mais que 51 % des non-francophones disent qu’il faut abolir la monarchie, ça, c’est unique », dit M. Léger.


Chose certaine, les répondants souhaitent à 79 % qu’on entreprenne une révision du rôle et de la nécessité de cette institution.


Mais avant, il faudra convaincre l’ensemble des Canadiens. Un sondage Léger réalisé en 2018 révélait que moins de la moitié des personnes interrogées (44 %) souhaitaient l’abolition de la monarchie au Canada.  



  • Écoutez le commentaire de Jean-François Lisée avec Sophie Durocher sur QUB Radio :    






Coûts importants


Au cours du week-end dernier, notre Bureau d’enquête rappelait les coûts élevés de cette institution d’une autre époque. En effet, les contribuables canadiens et québécois déboursent en moyenne 67,1 millions $ par année pour la monarchie.


Pour la Fédération canadienne des contribuables, c’est là où le bât blesse. L’organisme refuse de se prononcer sur la nécessité ou non de l’institution, mais croit qu’avant de songer à s’en départir, il faut au moins en réformer le fonctionnement.


Le train de vie du gouverneur général – qui obtient une large partie des dépenses liées à la royauté au Canada, soit 55,3 millions $ par année – doit être revu, estime-t-on.


« Le gouverneur général vit dans un véritable palais, avec du personnel qui est pratiquement de la taille d’une cour médiévale », affirme Renaud Brossard, de la Fédération.


Pour réduire la facture, il faut s’inspirer de la situation des lieutenants--gouverneurs dans les provinces, qui vivent modestement, loin des feux de la rampe. 


De la réserve


La Ligue monarchiste du Canada partage cet avis. La fonction de gouverneur général doit retrouver un peu plus de réserve, affirme le porte-parole québécois de l’orga-nisme, Karim Al-Dahdah.


Les critères de sélection pour trouver un successeur à Julie Payette doivent être repensés. « Ça prend une personne qui a envie d’aller à la rencontre des Canadiens »,

dit M. Al-Dahdah.


Par contre, pas question de se départir de la monarchie. Cette institution joue un rôle constitutionnel crucial et méconnu au Canada qu’il faut conserver, note le porte-parole. 



  • Écoutez le journaliste Alexandre Dubé avec Benoit Dutrizac sur QUB Radio:  







De toute façon, on n’y gagnerait pas nécessairement au change. « Je ne suis pas sûr qu’un président de la République coûterait moins cher », souligne-t-il.


Sondage  


SOUHAITEZ-VOUS ABOLIR OU MAINTENIR LA MONARCHIE AU CANADA ?  



  • Abolir : 74 %  

  • Maintenir : 12 %  

  • Ne sait pas : 14 %    


SELON L’ÂGE


18 - 34 ans  



  • Abolir : 60 %  

  • Maintenir : 16 %  

  • Ne sait pas : 24 %    


35 - 54 ans  



  • Abolir : 74 %  

  • Maintenir : 14 %  

  • Ne sait pas : 12 %   


55 + ans  



  • Abolir : 82 %  

  • Maintenir : 9 %  

  • Ne sait pas : 9 %   


SELON LA LANGUE


Franco  



  • Abolir : 81 %  

  • Maintenir : 7 %  

  • Ne sait pas : 12 %   


Non-franco  



  • Abolir : 51 %  

  • Maintenir : 29 %  

  • Ne sait pas : 20 %   








SOUHAITEZ-VOUS REVOIR LA PLACE ET LE RÔLE DE LA MONARCHIE DANS LES INSTITUTIONS CANADIENNES ?  



  • Oui : 79 %  

  • Non : 10 %  

  • Ne sait pas : 11 %   







ÊTES-VOUS ATTACHÉS À LA MONARCHIE ?  



  • Oui : 6 %  

  • Non : 88 %  

  • Ne sait pas : 6 %   



Méthodologie : Un sondage Web a été réalisé auprès de 1000 Québécois(es) pouvant s’exprimer en français ou en anglais. Les données ont été collectées du 29 au 31 janvier 2021. Il n’est pas possible de calculer une marge d’erreur sur un échantillon tiré d’un panel, mais à titre comparatif, la marge d’erreur maximale pour un échantillon de 1000 répondants est de 3,1 %, 19 fois sur 20.


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