Sondage: l'ADQ reprend la tête

Les prochaines élections au Québec risquent de se passer entre l’ADQ et le PQ.

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Climat politique au Québec

Le chef de l’Action démocratique du Québec, Mario Dumont, a de quoi se réjouir. Si des élections avaient eu lieu cette semaine, son parti aurait obtenu 34% des suffrages, devant le PQ de Pauline Marois et les libéraux de Jean Charest. (Archives La Presse)

Le parti de Mario Dumont profite de l’effervescence autour de la commission Bouchard-Taylor et prend les devants sur ses adversaires, tandis que les libéraux de Jean Charest poursuivent inexorablement leur descente dans les intentions de vote. Jean Charest, surtout, est sur la sellette; seulement un francophone sur trois souhaite qu’il dirige ses troupes aux prochaines élections.
Tel est le constat fait par la maison CROP dans sa plus récente enquête d’opinion, effectuée du 13 au 23 septembre derniers auprès de 1001 personnes. Le coup de sonde débutait au moment où les libéraux étaient en conseil général, il y a deux semaines. Il s’est poursuivi alors que des audiences de la commission sur les accommodements raisonnables se tenaient dans différentes régions du Québec. Une telle enquête est précise à trois points près.
Si des élections avaient eu lieu cette semaine, l’ADQ de Mario Dumont aurait obtenu 34% des suffrages, tandis que le PQ avec Pauline Marois aurait récolté 30% des voix. Les libéraux de Jean Charest fermeraient la marche, à 24%. Québec solidaire ferait 5% et le Parti vert 7%, après une répartition proportionnelle des 14% d’indécis.
Il faut remonter aux lendemains des élections de mars dernier, dans les sondages d’avril et mai, pour retrouver l’ADQ en avance sur ses adversaires. Depuis le début juin, l’écart entre les trois principaux partis était beaucoup plus serré.
Pour le PLQ, ce score de septembre représente une baisse de trois points par rapport à l’enquête publiée par CROP fin août, et une dégringolade de 9% par rapport aux dernières élections générales. Pour l’ADQ, c’est une montée de cinq points sur les résultats d’août et une augmentation de 3% sur les résultats obtenus le 26 mars. Le PQ a grimpé de deux points par rapport à mars, mais son étoile a pâli depuis août : un recul de 3 points.
Pour Claude Gauthier, le spécialiste de CROP, «difficile de dire qui du PQ ou de l’ADQ l’emporterait avec de tels résultats. Une chose est sûre toutefois, ce ne serait pas le PLQ». Pour lui, toute l’effervescence médiatique autour de la commission Bouchard-Taylor, qui entend les citoyens des régions sur les accommodements raisonnables, permet à l’ADQ de passer à la caisse, comme le parti incarnant le plus l’impatience exprimée par les citoyens. Bien qu’il ait pris l’initiative de cette démarche, Jean Charest n’en récolte pas les fruits, constate-t-il.
Forte insatisfaction
Autre donnée inquiétante pour les libéraux, la satisfaction à l’endroit du gouvernement descend en vrille. Seulement le tiers des Québécois se disent satisfaits du gouvernement, un niveau qui rejoint ceux constatés en juin 2006 quant le gouvernement traversait la controverse du mont Orford. C’est une chute de 11% en un mois. Inversement on trouve désormais 62% des électeurs insatisfaits de leur gouvernement, une augmentation de 11 points sur le sondage précédent. Il y a maintenant deux francophones sur trois de mécontents.
Selon CROP, le parti de Jean Charest ne peut désormais compter sur l’appui aux urnes que de 15 % des francophones, tandis que les péquistes et les adéquistes se disputent chaudement cette part déterminante de l’électorat avec respectivement 36 et 37 % des intentions de vote.
Pour l’agglomération métropolitaine de Montréal, les trois partis font 28%. Mais, en grattant un peu, le portrait est différent. Dans l’île les libéraux dominent, mais la situation se renverse dans la couronne nord et sur la Rive-Sud. C’est cette fois l’ADQ qui y règne. Dans la région de Québec, un échantillon restreint qui force à rester prudent, on observe que l’ADQ récolte 42% des intentions de vote, tandis que le PQ et le PLQ sont sur un pied d’égalité loin derrière, avec 24 et 23% d’appuis.
Finalement, dans les autres régions, les libéraux ne sont pas dans la course, avec seulement 19% d’intentions de vote.
Charest poussé vers la porte
Ces résultats viendront augmenter la pression sur Jean Charest, sur la sellette depuis sa courte victoire aux élections. Une forte majorité de Québécois pensent qu’il devrait passer la main avant le prochain scrutin. Quand on leur demande «personnellement, souhaitez-vous que Jean Charest dirige les libéraux lors des prochaines élections au Québec?», une majorité, 52% des gens, répondent non tandis que 36 % estiment au contraire qu’il devrait demeurer en selle. Les francophones sont plus nombreux à le pousser vers la porte.
Au palmarès du «meilleur premier ministre», la nouvelle chef péquiste Pauline Marois est toujours première, mais l’avance de 12 points qu’elle détenait en août sur Mario Dumont a fondu de moitié. Mme Marois est la meilleure pour 35% des électeurs, tandis que Mario Dumont serait le meilleur premier ministre pour 29% des Québécois. Jean Charest ferme la marche loin derrière avec 19%, une perte de trois points en un mois.
Quant à la question nationale, 41% des Québécois se disent favorables à ce que le «Québec devienne un pays souverain», contre 59% qui sont d’avis contraire, après répartition proportionnelle des 6% d’indécis.


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