Commission Bouchard-Taylor

Sikhs, chrétiens du Moyen-Orient et Juifs hassidiques à la commission

Accommodements - la Commission BT à Montréal


La Presse Canadienne Lia Lévesque - Des sikhs de Montréal ont dit à la Commission Bouchard-Taylor, mercredi, que si on accepte les sapins de NoJel et autres signes religieux catholiques dans les institutions publiques au Québec, il faudra alors faire une même place aux autres religions.

«Nous devrions traiter toutes les religions également», a affirmé Manjit Singh, de la Communauté sikhe de Montréal, dans son témoignage.
«Je n'ai rien contre le sapin de Noël» dans les institutions publiques, a insisté M. Singh, interrogé après son témoignage en anglais devant la commission, mais si on accepte des symboles religieux catholiques dans les institutions publiques, il faudra accepter les signes des autres religions. On accepte tous les signes ou aucun signe, a-t-il plaidé.
Interrogé par le coprésident de la commission, Gérard Bouchard, sur la controverse entourant un employé sikh du port de Montréal qui a refusé de porter un casque de sécurité, à cause de son turban, M. Singh a admis qu'un sikh ne pouvait porter les deux à la fois. Peut-être pourrait-on adapter le casque de sécurité ou trouver une autre forme d'accommodement, a-t-il suggéré.
Quant au kirpan à l'école, M. Singh continue de n'y voir aucun problème, soulignant que ce couteau ne mesure que quatre pouces. Il a soutenu que si ce cas s'est retrouvé devant les tribunaux, c'est parce que la commission scolaire n'a pas su écouter.
Chrétiens du Moyen-Orient
C'est tout le contraire que la commission a entendu, ensuite, de la part des chrétiens du Moyen-Orient (des Libanais, par exemple).
«Les immigrants ont la responsabilité de respecter toutes les lois et les règlements, même si ceux-ci s'avèrent incompatibles avec leurs valeurs personnelles ou inspirés d'autres traditions juridiques ou religieuses», a commenté Raouf Ayas, du Rassemblement des chrétiens du Moyen-Orient.
M. Ayas s'est par exemple dit opposé aux cours de natation non mixtes à l'école et au choix du sexe du brancardier dans un hôpital.
«Il faut permettre de garder la prière chrétienne dans les assemblées des conseils qui le désirent. Il ne faudrait pas retirer les crucifix de la salle de l'Assemblée nationale ou bien des institutions publiques. Il ne faut pas supprimer les décorations de Noël. Les accommodements ne peuvent pas se retourner contre la majorité qui accueille», a plaidé M. Ayas.
Hassidiques à Outremont
Par ailleurs, un citoyen d'Outremont, porte-parole de 158 citoyens qui ont cosigné son mémoire, s'est plaint devant la commission des relations tendues avec des membres de la communauté juive hassidique.
Synagogue construite dans une zone résidentielle, école illégale, autobus interurbains dans des rues résidentielles, règlements de stationnement non respectés, Pierre Lacerte a énuméré plusieurs doléances des citoyens d'Outremont devant la commission.
«Il y a un durcissement des positions, il y a une radicalisation au niveau religieux, pas uniquement chez les juifs, et cela fait en sorte qu'il y a un petit noyau très dur qui pousse, qui pousse et qui revendique de plus en plus des choses comme ça», a déploré M. Lacerte, interrogé après sa présentation devant la commission.
Il a soutenu que ses récriminations aux autorités locales restent le plus souvent lettre morte, la communauté juive hassidique étant «puissante», selon lui.
Le coprésident de la commission Gérard Bouchard a lui-même souligné que le mémoire de M. Lacerte était bien étayé, avec photos à l'appuis et documents pertinents. Il a toutefois laissé entendre que M. Lacerte s'adressait au mauvais forum et devrait plutôt convaincre ses élus municipaux et le service de police de faire respecter les règlements.
Les autres signataires de son mémoire n'ont pas voulu être identifiés publiquement, de crainte de représailles, a indiqué aux coprésidents M. Lacerte.
La politique s'est mêlée de cette histoire, les candidats du parti Vision Montréal ayant rencontré la presse et publié un communiqué, en fin d'après-midi, pour dénoncer le fait que «les pratiques de l'administration actuelle conduisent à antagoniser les communautés».
Christine Hernandez et Marc Vanier Vincent se sont engagés à rendre publics «tous les accommodements pris avec toutes les communautés pour mettre fin aux rumeurs et aux spéculations». Ils se sont aussi engagés à s'assurer «que tous les citoyens respectent les règlements et soient traités équitablement».
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