Sélection et intégration de nos immigrants : la ministre affaiblit le système de sélection et fait un suivi à rabais

Le multiculturalisme et ses dérives


Au cours d’un débat tenu vendredi matin à l’Assemblée nationale, les députés du Parti Québécois a vigoureusement dénoncé les décisions prises par la ministre de l’Immigration et des Communautés culturelles, Yolande James. Cette dernière abandonne de plus en plus les entrevues de sélection avec les personnes qui demandent d’immigrer au Québec et fait preuve de très peu d’empressement à encadrer le travail des consultants privés qui se placent en compétition directe avec les conseillers du ministère de l’Immigration et des Communautés culturelles (MICC).
« Alors que les cibles d’admission ne cessent de croître, la ministre James choisit d’affaiblir le système de sélection des personnes qui veulent immigrer au Québec. Elle persiste dans sa volonté de doubler jusqu’à 40 % le taux des certificats qui seront accordés sans entrevue aucune, sur le simple examen du dossier papier ou électronique. Cela relève d’une insouciance inadmissible. La ministre a fait la démonstration cette semaine qu’elle ne savait rien de ce que les consultants privés racontent aux candidats. Elle ne connaît même pas le nombre de dossiers où ceux-ci interviennent. De surcroît, elle prive les conseillers de son propre ministère de valider les informations contenues au dossier de l’immigrant par des entrevues formelles face-à-face. Pour la seule année 2010, cela signifie que près de 12 000 candidatures seraient retenues sans validation des informations par entrevue », a déploré Camil Bouchard.
Le député de Vachon a aussi rappelé que le Québec n’a aucun contrôle sur l’exactitude des informations fournies aux candidats par les consultants privés, comme il n’a aucune prise non plus sur l’exactitude des informations fournies par les candidats eux-mêmes. Seuls les conseillers du MICC sont en mesure d’informer correctement les ressortissants étrangers quant aux conditions et exigences prévalant au Québec ; ils sont aussi les seuls à pouvoir vérifier leurs prétentions, notamment au chapitre de la formation, de la maîtrise de la langue, du respect des valeurs du Québec.
Un système intègre ?
« Yolande James affirme que le gouvernement s’est saisi du dossier des consultants dès 2004. Pour les libéraux, “se saisir du dossier” ne signifie pas agir : rien n’a été fait, malgré un volumineux rapport produit par le MICC sur cette question en 2005. Elle a affirmé cette semaine qu’elle entend mettre en place un mécanisme qui, selon son expression, “va être plus intègre”. C’est donc dire qu’elle admet que le présent système l’est moins. On se demande si cette nonchalance ne permet tout simplement pas de laisser le champ libre aux consultants pour mieux couper dans les ressources humaines du ministère », a fait observer Camil Bouchard.
Absence de suivi pour les 2/3 des immigrants admis au Québec
Le Parti Québécois s’inquiète et désapprouve par ailleurs qu’une fois admis et en sol québécois, il n’y a aucune obligation pour les nouveaux arrivants de rencontrer un conseiller du MICC, le ministère estimant à seulement 30 % le taux des nouveaux arrivants rencontrés par ses conseillers. C’est donc dire qu’à aucun moment le Québec ne se donne la possibilité de faire le point avec chacun des nouveaux arrivants sur leur parcours d’insertion et de participation à la vie québécoise.
« Le gouvernement laisse aux immigrants et aux ressources communautaires la responsabilité d’une insertion et d’une participation civique réussies. Or, malgré une augmentation fulgurante du volume d’admissions durant les dix dernières années, les budgets alloués à ces organismes n’ont pas suivi », a indiqué le député de Vachon.
Confusion sur les valeurs québécoises présentées à l’étranger
Il y a aussi une grande confusion entre les informations sur les valeurs québécoises présentées à l’étranger aux candidats à l’immigration alors qu’ici au Québec, nos valeurs et leur primauté ne sont pas totalement intégrées à nos lois.
« Cette situation place les nouveaux québécois dans une situation ambiguë et ne favorise pas leur pleine participation à la société québécoise. Il est temps de corriger cette importante lacune », a déclaré Benoît Charrette, député de Deux-Montagnes et porte-parole en matière de communautés culturelles.
Le Parti Québécois réclame donc de la ministre James qu’elle maintienne à 80 % le taux de certificats de sélection du Québec octroyés par les entrevues en face-à-face. Il lui demande aussi de réglementer les activités des consultants privés comme promis en 2004 et l’enjoint à un suivi plus rigoureux et plus soutenant de la participation civique des personnes qui ont choisi le Québec pour y vivre.
« Le fameux et mystérieux I manquant dans la publicité télévisée de la ministre réfère actuellement à l’Irresponsabilité et l’Insouciance de l’approche du gouvernement libéra envers les personnes désirant vivre au Québec. Il ne reste plus qu’à la ministre James d’y voir sans délai pour corriger le problème », a conclu Camil Bouchard.


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