Scandale des compteurs d’eau à Montréal

À qui profite(ra) l'annulation du contrat?

Scandales à Montréal - les compteurs d'eau


Le journal La Presse est déchaîné ces jours-ci à propos du scandale des compteurs d’eau à Montréal. Six pleines pages ce matin (23 septembre). Ajouté à cela les « révélations » sur le passé felquiste d’André Lavallé et on croirait que le quotidien de la rue St-Jacques a une longue dent contre l’administration Tremblay.
Nous ne reprochons pas aux journalistes qui ont débusqué le scandale d’avoir fait leur travail. Mais il est bon de rappeler certains faits troublants dont nous avons déjà parlé dans un article précédent.
Dans son édition du 7 avril, le journal Le Devoir rappelait que le consortium Génieau de Tony Accurso n’était pas le seul sur les rangs pour le plus important contrat jamais octroyé par la Ville.
Il y avait aussi deux autres consortiums dont celui réunissant SNC-Lavalin, Suez Environnement et Gaz Métro, qui a finalement retiré sa proposition, alléguant que les délais imposés pour déposer une soumission étaient trop serrés.
Il n’est pas inutile de rappeler que Suez Environnement est contrôlé par le Groupe Bruxelles Lambert, lui-même détenu par le belge Albert Frère et la famille Desmarais. La famille Desmarais est propriétaire de Power Corporation et de sa filiale Gesca qui contrôle, entre autres, le journal La Presse, lequel opère en partenariat avec la Société Radio-Canada.
Bien entendu, l’annulation du contrat des compteurs d’eau profite actuellement aux citoyens de Montréal, mais il est intéressant de voir les leçons qu’un Claude Picher en tire. Plutôt que de constater l’incompétence – pour ne pas dire plus – du privé et de plaider pour que, dorénavant, de tels travaux soient confiés aux employés municipaux – comme le recommande le vérificateur de la ville – Claude Picher en tire la conclusion que le problème réside dans les « mécanismes de gestion » de la ville qui ne seraient pas aussi performants que ceux du privé !
Ce n’est pas que les cadres municipaux soient incompétents, comme il le laisse entendre, mais plutôt le fait qu’on n’a pas tenu compte de leurs avertissements et qu’ils ont été écartés du processus par le privé!
M. Picher prépare donc le terrain pour que le contrat soit éventuellement confié à une autre firme du privé et – pourquoi pas? – le consortium réunissant SNC-Lavalin, Suez Environnement et Gaz Métro. Ça ferait plaisir à son patron, Monsieur Desmarais.
Le tout serait évidemment facilité si Benoît Labonté de Vision Montréal est porté au pouvoir lors des prochaines élections. M. Labonté a été chef de cabinet au Québec du ministre des Finances Paul Martin. Lorsque ce dernier est devenu premier ministre du Canada, il a nommé Benoît Labonté à titre de membre du Comité consultatif externe sur les villes et les collectivités.
Rappelons que Paul Martin fait partie du sérail de Paul Desmarais. Il a acquis la Canadian Steamship Lines, qui a fait sa fortune, de Power Corporation qui a même financé cette acquisition.
Donc, à suivre.


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