La gouvernance souverainiste

Rien n’est encore joué en cet horrible été 2011...

Immensément impatient, un immense électorat attend. Tout un peuple attend que la game commence. Cependant, tout un électorat tient encore un balai dans ses mains…

Tribune libre

La gouvernance souverainiste est une méthode politique qui n’a jamais été essayée. Lorsque les gouvernements péquistes s’étaient rabattus sur des modes de gestion qui pouvaient ressembler, à distance, à l’actuelle gouvernance souverainiste préconisée par le P.Q. c’était parce que les souverainistes étaient alors en pleine déroute, celle provenant d’avoir perdu chaque fois les référendums qu’ils avaient portés auprès de l’électorat.
La situation actuelle est bien différente : gracieuseté de Gilles Duceppe, (qui d’autre ?) les militants souverainistes et indépendantistes se sont récemment déroutés eux-mêmes, puis se sont mis ensuite à appréhender les réactions de l’électorat. Dans la déplorable débâcle des bloquistes, le 2 Mai dernier, ce n’est pas Pauline Marois qui a battu Gilles Duceppe, c’est Nous qui avons préféré Jack à Gilles. Le Bloc pourra peut-être renaître. Il n’y a plus de peut-être pour Gilles Duceppe.
Le « beau risque » et, plus tard, les « conditions gagnantes » et puis n’importe quoi, en effet, étaient des manœuvres politiques sans conviction, certes, mais qui permettaient au moins d’espérer un peu, pas fort, de gagner du temps, de le perdre aussi, pour simplement préserver l’avenir, permettre peut-être un éventuel regroupement des forces indépendantistes. Ce n’étaient sans doute pas les politiques les plus délibérés ni les plus émancipatrices, c’étaient plutôt des réponses et des politiques imposées par des conjonctures particulièrement hostiles. Les résistances à notre émancipation politique sont grandes et variées, en effet. On me dira que cela a favorisé la montée des « carriéristes » au P.Q. Méchante affaire, les « carriéristes » ! Bien, je le reconnaîtrais volontiers. On en rajouterait pour affirmer d’expérience que, pire, les « carriéristes » sont encore là. Ils sont LÀ ! LÀ ! Là ,comme dans l’annonce de Pharmaprix. Eh bien…je le reconnaîtrais sans peine. Mais qui a peur d’eux ?
Les « carriéristes du P.Q. » seraient-ils devenus pour les indépendantistes une nouvelle sorte de démons, ceux qui ont succédé à ti-pet Trudeau ?
Il en va ainsi maintenant de la gouvernance souverainiste, qui est toute autre chose que le Saint Programme du P.Q. C’est surtout une méthode politique. Ce n’est pas une méthode uniquement imposée par la conjoncture—ce l’est en partie seulement, cela ne résulte pas d’un revers de même amplitude que les revers référendaires—c’est une politique qui est délibérément choisie, du moins en grande partie. Quoi qu’en disent les metteurs de pays sur la table, les descendeurs de peuples dans la rue et les adorateurs d’éléphants dans le salon, la charge révolutionnaire de la gouvernance souverainiste est plus grande MAINTENANT— selon la realpolitik du ICI-MAINTENANT-- qu’une élection référendaire ou qu’un autre de ces horribles référendums, parce que cela s’inscrit dans la réalité pour parvenir au Pouvoir, et cela, soit dit en passant, SANS RIEN EXCLURE DE CES DERNIERS MOYENS POUR LA SUITE DES CHOSES. Elle relèverait même, cette méthode, de notre tradition politique : s’il avait fallu que les élites canadiennes-françaises ne composent pas avec la réalité, celle du Pouvoir, qu’il fut impérial ou démocratique importe peu, quitte même à apparaître collabo selon St-Luc, le peuple québécois ne serait jamais advenu, Nous serions tous devenus des canadians et des quebeckers : c’était ça le Plan et, d’une certaine façon, ce l’est encore.
Ruser avec le Pouvoir, donc, plutôt que fédérer bêtement nos ennemis. Jouer la game avec intelligence plutôt qu’avec seulement son coeur. La gouvernance souverainiste donc, plutôt que le référendum et ou l’élection référendaire, qui resteraient quand même, TOUS LES DEUX EN MÊME TEMPS, dans l’arsenal des moyens d’un gouvernement souverainiste, ce qui doublerait la capacité de déstabilisation de l’institution fédérale. Jouer la game et ruser, et cesser pour une fois, s’tie oui, d’aller à la guerre avec des cantiques et un programme tire-pois, de jouer du hockey-bottine dans la rue avec les deux pieds dans la même bottine, enfin et surtout, gagner, gagner, ne pas craindre de gagner toujours plus, et pour cela, se comporter en lion plutôt qu’en éléphant.
La gouvernance souverainiste est la seule méthode qui permette MAINTENANT la prise du Pouvoir à court terme. Encore qu’à cet égard, rien n’est assuré. Mais sans le Pouvoir, les indépendantistes auraient assurément les plus grandes difficultés, (et pour longtemps), de placer la question nationale au cœur des débats (à supposer même qu’ils fondent un e-nième parti indépendantiste), et cela dans un avenir prévisible d’au moins 10 ans, n’en déplaise cette fois à St-Pierre, soit deux mandats gouvernementaux. J’en prends à témoin le P.I., le plus brave et le plus farouche de tous les partis indépendantistes de tous les temps*.
Évidemment, tous les pronostiqueurs du fameux « Mur » font valoir que le sort du P.Q. étant déjà entendu pour la prochaine élection, nous pourrions bien passer tout de suite à autre chose, sans même livrer combat. C’est leur façon de vouloir enterrer Pauline Marois tout de suite, à n’importe lequel prix, sans doute pour mieux continuer le déni en cours depuis 95. Le référendum « volé » est une explication si partielle, en effet, si mythique même, qu’elle nuit à toute analyse sérieuse, comme celle faite par Richard Le Hir dans « Une perche à saisir », et qui conforte les indépendantistes dans des réflexes de perdants, si ce n’est dans le déni le plus acharné. Dans ces conditions si peu favorables, c’est évidemment plus facile aux indépendantistes d’appréhender et même de prévoir une ôôôtre défaite péquistoooise à la prochaine élection : suffit de quelques « carriéristes », cachés on ne sait pas où, mais définitivement dans le P.Q., et de quelques sondages rock and roll, pour les intimider, ce qui n’a jamais manqué.
Et pourtant. Rien n’est encore joué en cet horrible été 2011...
Immensément impatient, un immense électorat attend. Tout un peuple attend que la game commence. Cependant, tout un électorat tient encore un balai dans ses mains… Silencieux mais pas indifférent, ce peuple—ben oui s’tie, c’est Nous ça, mon Gilles, hou-hou--observe toute la classe politique du coin de l’œil, les indépendantistes inclus.

L’électorat est en attente. Il attend un signal qui ne vient pas. Les indépendantistes, eux, sont oc-cu-pés.

• Désolé pour Mme Ferretti, qui avait toute raison lorsque le R.I.N. s’est liquéfié sur un coup de cœur.


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12 commentaires

  • Marcel Haché Répondre

    9 septembre 2011

    M. Luc Bertrand
    Vous brassez fort contre Pauline Marois et le P.Q., finalement contre le P.Q.-Marois. J’ai lu plusieurs de vos textes.
    Il est vrai, vous avez peut-être raison, il se peut que la conjoncture politique fasse alors d’un P.Q.-Marois au Pouvoir quelque chose comme un gouvernement fantoche, chouverainiste. C’est possible. Mais puisque vous avez la prétention de prévoir ici ce que pourrait être la manœuvre politique de Pauline Marois dans les mois qui suivraient une victoire du « P.Q.-Marois », c’est donc à votre analyse que je répondrai ici. Ce serait inutile de pronostiquer différemment de vous, nous serions comme dans des silos en parallèle. Je le ferai quand même un peu, pour le plaisir. Il est aisé, en effet, d’organiser une révolution sur Vigile, et même une contre-révolution.
    Votre analyse est cohérente. Mais elle induit que le combat des indépendantistes va se poursuivre encore 20 ans. C’est une erreur de perspective.
    Advenant la réélection des rouges, je ne doute pas que le Combat se continuerait. Je douterais seulement alors de notre Victoire. Mais qui suis-je, n’est-ce-pas? Mais qui êtes vous donc ? Plus précisément, je douterais de la victoire d’une nouvelle génération d’indépendantistes, teigneux comme il se doit, mais peu nombreux. Je dénonce les indépendantistes de ma génération (première vague des boomers) qui encouragent actuellement la dispersion sous prétexte que les indépendantistes devraient « faire » encore comme dans le temps. J’y vois rien de moins qu’une petite trahison.
    Je vous suggère un point de vue différent.
    Les indépendantistes, qu’ils soient souverainistes ou même chouverainistes, ne doivent pas consentir jamais à laisser le pouvoir aux feds sous prétexte que ce serait un pouvoir « provincial ». Ce Pouvoir dérisoire vaut mieux que la marginalité qui les attend.
    La « confortable » gouvernance souverainiste de Serge Savoie pourrait occuper quelque chose qui s’appelle l’État québécois. Quoi que vous en pensiez, ce n’est pas rien l’État québécois provincial. Et c’est rigoureusement vrai ce que disent bien des feds, eh oui, eh oui, que l’État québécois profite déjà d’une grande décentralisation de la fédération canadienne. Il ne sert strictement à rien aux indépendantistes de se bâtir pour eux seuls un Canada centralisateur, unitaire (cette tendance existe indéniablement), quasiment totalitaire, pour en déduire que le peuple québécois serait Victime. Le peuple québécois n’a jamais acheté cela depuis 40 ans. Au point même d’avoir voté dernièrement avec la plus parfaite insouciance en faveur d’un parti pan canadien.
    Ce que votre analyse n’arrive pas à contenir ni assimiler, c’est que peu importe la façon d’arriver au Pouvoir, quelque soit ensuite la stratégie (élection référendaire, décisionnelle, ou référendum, en vue de l’Accession), que le discours péquisto-maroiriste vous apparaisse démissionnaire, simplement incantatoire, le discours que vous portez consiste à placer toujours et encore les indépendantistes, arrivés au Pouvoir par un de ces jours les plus improbables, à se placer toujours dans la même situation que TOUS les anciens gouvernements souverainistes du passé : eh bien, ils ont tous eu, ces gouvernements souverainistes, les feds dans la face et aussi dans le dos; et sans être invité, le gouvernement fédéral s’est invité lui-même chaque fois et constamment, avec des résultats maintenant connus.
    Votre analyse renoue avec cette méthode politique qui, si elle était mise encore en action par n’importe lequel parti élu au gouvernement, P.I. et Q.S., et même un P.Q.-Marois abattu et remplacé, produirait toujours et encore les mêmes résultats, qui furent des échecs. Les fédéraux ont tout mis en place et attendent patiemment. Le temps joue pour eux.
    Pourquoi la gouvernance souverainiste ? POUR PRENDRE LE POUVOIR. Conquérir l’État québécois, que vous semblez dédaigner. Moi, ce que je réfute, c’est cette immense imposture des indépendantistes, qui consiste à proposer que le peuple québécois soit rééduqué à l’indépendantisme (victimaire, de préférence), qu’il lui faille descendre dans la rue, qu’il se mobilise so-so. Ça, c’est le vœu et l’incantation de la vieille gauche depuis 40 ans, et qui n’est jamais allé plus loin que le vœu. Est-il possible d’en sortir : nous voudrions bien jouer au golf, mais il pleut tout le temps, pourrions-nous jouer à autre chose ? Est-il possible d’en sortir, M. Bertrand, puisqu’à ce jour, cela n’a jamais mené nulle part. Et pendant que l’indépendance pourrait bien être toute proche, les indépendantistes que nous sommes sont présentement occupés dans la brume de nulle part.
    Votre perspective, c’est celle qui croit « voir » dans le P.Q. de Mme Marois, le fameux P.Q.-Marois, mais qui « entend » en réalité le bavardage des vieux souverainistes qui se croient intéressants à clamer que seul le gouvernement Parizeau fut véritablement indépendantiste. Faux, M. Bertrand. Du radotage. Historiquement, il n’y a qu’un seul P.Q qui tranche net—bien net-- avec son histoire, c’est celui de Pauline Marois. C’est la première qui ose vouloir sortir du terrain de golf où l’Histoire ne s’est jamais faite, mais sur lequel vous comptez, vous, qu’un autre foursom réussir de jouer sous une pluie battante. Toute l’histoire du P.Q.ET des indépendantistes, relativement à la question nationale, n’est qu’une longue suite de défaites par suite de sa MÉTHODE, celle de Parizeau incluse. Les purs et dures ont mille fois raison : il faut faire « autrement ». Mais ce n’est pas faire « autrement » que de s’en aller droit à l’abattoir sous la pluie, en souhaitant maintenant, ici-maintenant, une élection décisionnelle ou référendaire. Ce serait plutôt l’histoire cauchemardesque qui se continuerait dès le premier trou des 18…
    La gouvernance souverainiste n’a peut-être pas le panache que vous souhaiteriez—que je souhaiterais moi-même—mais elle se présente comme une méthode de contournement du Mur construit en grande partie par les médias, (aidés par qui, d’après vous?) que votre analyse serait incapable d’éviter, à supposer que votre analyse suffise et parvienne à conquérir le Pouvoir un de ces jours…

    Pour le plaisir maintenant.
    Une gouvernance souverainiste pourrait mener plusieurs dossiers en même temps, plutôt que de tout centrer sur la seule Souveraineté, ce que suggère votre analyse, en espérant que tout un peuple se mobiliserait en bloc. Ce n’est pas très important mais, pour ma part, je ne crois plus depuis très longtemps qu’une telle chose puisse arriver un jour. Je ne suis pas moins indépendantiste que vous pour autant.
    Essayez donc d’IMAGINER—votre analyse n’y arrive pas, puisqu’elle présuppose une mobilisation pour arriver au Pouvoir-- imaginez la force de déstabilisation* à l’encontre du gouvernement fédéral si, plutôt que le laisser s’inviter lui-même, de toute façon, de face et de dos, si Québec invitait Ottawa( et toutes les provinces avec lui) à L’ENTREPRISE EN COURS ICI PAR LE GOUVERNEMENT QUÉBÉCOIS ET TOUT L’ÉTAT QUÉBÉCOIS LUI-MÊME, si un gouvernement souverainiste—chouverainiste si vous préférez, et tant que vous vous voudrez— si cette invitation politique devait durer un an, deux ans, trois ans, inviter OFFICIELLEMENT et « bargainer » le fédéral, lui mettre de la pression, lui qui n’en a JAMAIS-JAMAIS eu—et qui n’en aurait jamais tant votre analyse le sert bien-- pour le policer auprès de l’opinion publique, l’inviter à venir se mêler du Projet en cours ici-maintenant, de d’État québécois, qui serait de NOS affaires. Est-ce que ce ne serait pas le deuxième ou troisième trou du parcours consistant à « invalider » le fédéral ? Est-ce que la lancinante question nationale ne serait pas replacée subito au cœur du débat politique? Ce qu’elle n’est pas actuellement. Et ce qu’elle n’est pas prêt d’être ni avec les rouges actuels ni avec votre analyse qui consent à rester dans l’opposition « le temps que ça prendra ». Elle est actuellement dans les limbes, la question nationale. Votre analyse risquerait de l’y enfoncer plus encore, et plus rapidement, puisque vous félicitez à l’avance l’effondrement éventuel du P.Q., afin, évidemment, que les « vrais » indépendantistes comme vous aient enfin le champ libre.

    Le champ libre ? Quel champ ?
    Mais, l’oubliez-vous ? le P.L.Q. du West Island est déjà là…et il pleut tout le temps. Pensez-vous pouvoir arrêter la pluie d’un simple coup de chapeau ?
    * Pas seulement au Québec, dans le Canada tout entier !

  • Archives de Vigile Répondre

    8 septembre 2011

    @ M. Perrier.
    Vous avez le bon mot : séquence.
    Il faut bien commencer quelque part une séquence gagnante…et forcer le destin. Forcer de toutes nos forces et ne pas croire jamais, ni s’imaginer non plus, que les choses seraient inéluctables.
    Dans « forcer le destin », ce n’est pas le « destin » qui est important, c’est « forcer ».
    Dans « wake up P.Q. », ce n’est pas le « P.Q » qui est important, c’est le « wake up ».Parce que l’indépendance nous dépasse tous, y compris le P.Q.
    Je reste un fan fini (mais pas un fefan, mais je suis capable d’en rire vous savez) de Pauline Marois. Cela est bien secondaire, mais quand même très important pour notre Cause, qui m’apparaît être dans une position pas mal difficile en cet horrible été.
    Merci à vous de si bien éclairer ici la « séquence ».

  • Luc Bertrand Répondre

    8 septembre 2011

    Effectivement, aucun bulletin de vote n'a encore été perdu ou gagné dans l'urne, monsieur Haché, mais vous ne pouvez quand même pas renverser une tendance aussi lourde qui joue contre le PQ Marois. En plus d'être incapable d'obtenir un appui significativement plus élevé que celui au pire premier ministre de l'histoire du Québec, pas étonnant que les gens s'impatientent et sont prêts à voter n'importe quoi, comme un parti inexistant (CAQ de Legault-Sirois) ou des "poteaux" ne connaissant même pas leur comté (ouragan orange Jack), plutôt qu'une politicienne d'expérience. Même au coeur de la tourmente du FLQ et des manoeuvres d'intimidation de Trudeau, l'appui au Parti québécois n'a jamais été autant dans les bas-fonds. Ouais, les électeurs ont la mémoire courte, mais ils ne sont pas des caves non plus.
    Et, non monsieur Haché, les indépendantistes mesurent très bien les conséquences de leur défection au Parti québécois. Le vrai problème, c'est que c'est la direction du PQ qui n'a toujours pas compris, même devant ce qui s'annonce comme une quatrième défaite consécutive, qu'elle fait fausse route en prétextant l'impopularité de l'indépendance pour justifier sa remise aux boules à mites et assumer une gouvernance futile ou néfaste achevant de discréditer la cause. Mis devant l'obligation de choisir entre un dilapideur d'État ou de nouveaux conflits prévisibles et inutiles avec le Canada, les électeurs opteront pour le "vide", soit de rester chez eux, d'annuler leur vote ou essayer d'autre chose de "nouveau", vu l'absence d'alternative positive et rassembleuse. Et l'élection donnera une répétition à plus grande échelle de la dernière élection municipale montréalaise: ce sera une minorité du vote, concentrée, qui imposera son gouvernement à la majorité divisée.
    Que se passera-t-il, pensez-vous, si on se bouchait quand même le nez et qu'on votait "stratégiquement" pour le PQ Marois et sa gouvernance "souverainiste"? N'avez-vous donc rien compris de notre actuel système politique qui conditionne la grande majorité de celles et ceux qui choisissent de gagner leur vie en faisant de la politique?
    D'abord, madame Marois célébrera sa victoire sans manquer de souligner sa détermination à tenir bon avec sa stratégie de "gouvernance souverainiste". Elle va mettre à son crédit la victoire des souverainistes (peut-être poussera-t-elle l'imposture jusqu'à dire "indépendantistes") et enjoindra toutes les forces vives du mouvement indépendantiste à réintégrer le "vaisseau-amiral", qui viendrait de démontrer que ceux qui annonçaient son naufrage étaient complètement "dans les patates".
    Ensuite, elle fera face à l'imparable réalité de la mise en ruines de l'État québécois et à la nécessité de retourner l'ascenseur à ses indéfectibles supporters et bâilleurs de fonds depuis la course à la direction de 2005. Ne pouvant renationaliser ce que Jean Charest a confié aux PPP au risque d'aggraver davantage la précarité des finances publiques (et la cote de crédit du Québec), que fera-t-elle selon vous? Elle ne fera que ce que les autres gouvernements péquistes et libéraux ont fait avant, soit de maintenir le statu quo, après avoir fait porter l'odieux au gouvernement précédent. Qui de mieux que "ses" ami(e)s pour prendre la relève des pourris qui s'en sont mis plein les poches aux dépens des contribuables?
    Après cela, comment croyez-vous que la population croira madame Marois si elle mettait finalement à exécution sa fameuse "gouvernance souverainiste" pour préparer la souveraineté? Après avoir été toujours associé avec le mouvement indépendantiste, comment le Parti québécois pourrait-il être remplacé par un autre parti (vraiment) indépendantiste? Croyez-vous que le PQ, maintenant en contrôle du gouvernement et de ses communications, laissera-t-il un autre parti revendiquer le titre d'indépendantiste? Quel pouvoir d'attraction aura cet éventuel aspirant avec la cause justifiant son existence traînée dans la boue depuis tant de décennies?
    Avec les libéraux ou François Legault après l'écrasement du PQ, pas de problème, le gouvernement provincial ne peut que continuer à prouver son impuissance à régler les vrais problèmes, que l'on place du neuf ou du vieux à la barre de l'État québécois. Et c'est après un tel purgatoire que les derniers sceptiques seront enfin réceptifs aux arguments justifiant l'indépendance, avec un nouveau parti vierge de toute corruption provincialiste.
    Voulez-vous toujours du PQ Marois au pouvoir?

  • Patrice-Hans Perrier Répondre

    8 septembre 2011

    Et, la lumière fut !
    J'aime particulièrement ce passage de Monsieur Haché:
    «Quoi qu’en disent les metteurs de pays sur la table, les descendeurs de peuples dans la rue et les adorateurs d’éléphants dans le salon, la charge révolutionnaire de la gouvernance souverainiste est plus grande MAINTENANT— selon la realpolitik du ICI-MAINTENANT— qu’une élection référendaire ou qu’un autre de ces horribles référendums, parce que cela s’inscrit dans la réalité pour parvenir au Pouvoir, et cela, soit dit en passant, SANS RIEN EXCLURE DE CES DERNIERS MOYENS POUR LA SUITE DES CHOSES.
    Elle relèverait même, cette méthode, de notre tradition politique : s’il avait fallu que les élites canadiennes-françaises ne composent pas avec la réalité, celle du Pouvoir, qu’il fut impérial ou démocratique importe peu, quitte même à apparaître collabo selon St-Luc, le peuple québécois ne serait jamais advenu, Nous serions tous devenus des canadians et des quebeckers : c’était ça le Plan et, d’une certaine façon, ce l’est encore.»
    Il y a une séquence à suivre, pas de recettes magiques ou de plans de match inéluctables, mais une séquence naturelle:
    - reprendre en main les leviers du gouvernement avant que la dérive du PLAN NORD n'emporte tout sur son passage;
    - préparer des états généraux NON PAS afin de baliser notre identité nationale, nos particularités, nos sentiments et notre degré de maturité face à l'immigration et tutti quanti ... non. Mais bien plutôt afin de brosser un tableau de la situation de la NATION;
    - mettre sur les rails un projet de CONSTITUTION avant les calendes grecques;
    - qu'une coalition arc-en-ciel soit reconnue comme plateforme pour faire progresser la cause de l'indépendance;
    - mettre en place un plan de pédagogie afin d'expliciter les tenants et les aboutissants de l'indépendance;
    - dresser la table pour un plan de match qui comprendrait des tractations à l'internationale afin d'aller chercher d'éventuels supporters et partenaires;
    - proposer des alternatives d'accession à l'indépendance à la population.
    Pour ce faire, il faut une coalition favorable à l'indépendance, sans esprit partisan, intégrant tous les spectres de la politique (de Khadir à Legault)et ne s'étiolant pas en lambeaux de chapelles appelées à s'entre-déchirer.
    Le MNQ est un mouvement porteur qui pourrait baliser le terrain afin que s'effectue cette séquence naturelle.
    Ensuite la COALITION et,
    finalement la pédagogie, l'action concertée et les modalités d'accession à l'indépendance.
    Mais, dans l'entrefaite, il faut renverser le présent gouvernement au plus vite.
    Et, bon sang, soyons logiques, réalistes et conséquents.
    Quand Daniel Breton (un politique courageux et intègre que j'admire et respecte au demeurant) affirme que c'est l'indépendance énergétique qui mènera à l'indépendance tout court... je tombe en bas de ma chaise.
    C'est comme d'affirmer que c'est notre indépendance linguistique, culturelle et nationale qui nous mènera à la formation d'un pays ... je rêve ou quoi ?
    C'est l'indépendance d'un peuple devenue une nation mature qui lui permettra de consolider et de protéger les fondations de sa différence et, partant, les contreforts de sa liberté.

  • Marcel Haché Répondre

    8 septembre 2011

    J’ai bien aimé vous lire M. Bouchard.
    Je ne savais pas trop comment vous répondre ni par où commencer. Voilà :
    Daniel Johnson père fut un jeune ministre dans le gouvernement Duplessis. Ce gouvernement Duplessis, avec Daniel Johnson dedans, fut battu à l’élection de 1960. Discréditée, l’Union Nationale. Rebattue encore en 1962, avec cette fois Daniel Johnson comme chef. Personne alors n’aurait pensé que ce politicien de campagne pourrait revenir aux affaires dans le nouveau Québec, en pleine effervescence de la Révolution Tranquille. Ce supposé politicien de campagne s’est révélé être un chef d’État (provincial, tant que vous voudrez) plus grand que Jean Lesage. Un survivant, Daniel Johnson.
    Je pourrais bien nommer Bourassa, Landry et Parizeau, l’estifi de Charest, Lévesque plus encore, tous des survivants. Chacun avec ses hauts et ses bas dans les sondages. Pas tous de grands chefs d’État cependant. Les sondages ne disent pas tout : personne dans la nomenclature n’est allé plus bas que Bourassa, qui est revenu.
    Je crois pour ma part que Pauline Marois est une redoutable survivante. Je crois aussi qu’à la tête de l’État—elle est très expérimentée—je crois qu’elle pourrait surprendre autant que Daniel Johnson (père). Si vous me disiez que ce n’est pas là une bien grande ambition, je vous réponds tout de suite que personne n’attendait rien avec une majuscule, Rien, de Daniel Johnson (bien au contraire) et que Mme Marois –à ce que je sache— parle du Pays et n’a jamais démenti être indépendantiste. (Sinon, je réviserais bien de mes opinions).
    Quant à l’idée de la souveraineté, celle de l’indépendance, je crois que c’est une mauvaise idée d’agir comme si les indépendantistes avaient tout le temps devant eux, que l’indépendance était si inéluctable que les forces s’y opposant ne pouvaient pas réussir à ajourner (pour longtemps) tous nos espoirs. Nous devrions être prudents et résolus. Comme les lions…

  • Marcel Haché Répondre

    8 septembre 2011

    @ François Tremblay
    Je suis d’accord avec vous.
    Notre presse écrite et télévisée manque à tous ses devoirs, c’est certain. Si notre nation était constituée en État-Nation, nous ne lirions ni n’entendrions rien de ce dont les grands réseaux et la radio d’État (canadian) actuels nous abreuvent : une propagande contraire à nos propres intérêts. Pas nos intérêts économiques quelque part dans le grand Nord. Cela n’est pas le plus important. Plutôt nos intérêts politiques d’ici-maintenant, trahis, ceux des gens d’ici-maintenant, qui sont trahis aussi, de Nous qui sommes trahis par ceux qui prétendent Nous servir. À quoi cela pourrait-il bien servir de distraire les gens (d’ici-maintenant) avec des considérations aussi éloignées d’eux que des considérations sur le « grand Nord » pour dans 20 ans ? C’est bien ici-maintenant que les gens sont d’abord inquiets de savoir (et pourraient voter en conséquence) si le pont Champlain est solide ou non.
    La multiplication des mouvements et des partis indépendantistes est habilement récupérée par les médias pour les retourner contre nous. Et contre Nous finalement. Voyez le traitement médiatique fait autour de vagues lettres communes, sortie depuis longtemps du prime time, de quelques 75 signataires contre la gouvernance souverainiste ou contre Mme Marois. Des semaines et des mois ensuite de « développement » d’analyses et de supputations de la question par les médias, mais avec le biais d’interpeller le P.Q. Cela a-t-il fait avancer la Cause d’un seul centimètre ? Pas du moindre centimètre.
    Tous ceux qui s’adonnent à ce jeu d’essayer d’instrumentaliser les médias savent à l’avance, ou devrait savoir, que ce sont eux le plus souvent qui seront utilisés contre la Cause. Il n’y a pas de grands médias indépendantistes. On peut bien le déplorer, mais faut faire avec. Cela fait 40 ans que cette récupération s’opère contre le mouvement indépendantiste. Ensuite, les fédéralistes nous trouvent losers, ma foi...Mme Marois a bien raison de demander qu’on se ressaisisse.

  • Marcel Haché Répondre

    8 septembre 2011

    @ M. Gendron
    Si la question nationale était placée dans la seule optique gauche-droite, elle serait handicapée d’une très pesante présence : celle de certains fédéralistes, tant à gauche qu’à droite. Je ne vous apprends rien. C’est vous, au contraire, qui pourriez n’en apprendre à cet égard.
    Mais, selon la formule, le temps presse…Le Québec est une société bloquée. J’ai écrit cela si souvent sur Vigile. Je le réécris encore ici, mais à votre attention dans cet échange, parce qu’autant la gauche que les partisans durs de la question nationale risquent de voir un très long ajournement de leur agenda. Notre agenda. Les sociétés bloquées finissent toujours par être profitables à quelques uns au détriment de l’ensemble des citoyens. Je pense ici à la société italienne des années 60-70, bloquée par l’effet repoussoir du P.C., et qui n’en finit plus, en 2011, à se sortir de l’accaparement de l’État par certains qui étaient plus « égaux » que d’autres. Je crois qu’avant de chasser tous les « carriéristes » du P.Q., tout le Québec mériterait bien de chasser les libéraux. Le Québec est bloqué et cela profite aux corrompus. C’est chez les libéraux qu’il n’y a plus de volonté de lutter en faveur de l’intégrité, non pas chez le P.Q., parce que le P.Q. du West Island est le bénéficiaire direct de ce blocage politique qui Nous accable. Débloquée, la société Québec, jusqu’où ne pourrait-elle pas se rendre ?
    Les indépendantistes les plus sincères, les plus résolus, ne semblent pas prendre la mesure du danger que finirait par prendre l’élection et la réélection des libéraux. C’est ma perception. Et je peux me tromper. Mais voyez la résonnance chez les citoyens de tous les scandales rapportés par la presse et dont le P.Q. a fait écho à l’A.N. Il y avait—il y a encore—un trou par lequel les indépendantistes du P.Q. et hors P.Q. pourraient envahir un champ de bataille sur lequel les fédéralistes seraient grandement fragilisés. En lieu et place, les indépendantistes créent eux-mêmes le chaos parmi les troupes, qui en « démissionnant », qui en s’attaquant à la chefferie, qui à la gouvernance. Franchement : pas très winner.
    Vous savez, M. Gendron, il y en a, mais pas tant que ça, des choses que vous écrivez, que je n’écrirais pas moi-même. Je suis encore capable d’écrire wake up P.Q. Mais il me semble que rien de ce que les anti-P.Q. et les anti-Marois avancent ne pourrait plus s’avancer si le P.Q. était au Pouvoir, et le P.L.Q. du West Island dans l’opposition. La force du P.L.Q. du West Island lui vient présentement UNIQUEMENT d’être au Pouvoir.
    La prochaine bataille ( 2 ans max) n’est pas seulement imminente, elle pourrait bien être décisive, en ce sens qu’elle pourrait compliquer davantage, de plus en plus si elle était perdue, l’effort de tous ceux qui espèrent et qui croient que le véritable changement est celui qui s’occupe des Besoins (véritables), ce qui est la meilleure façon, à la fin, de se mettre en accord avec ses principes.
    Pour l’heure, le P.Q. garde toute sa pertinence… et maintient l’impatience, la vôtre, et la mienne aussi.


  • Marcel Haché Répondre

    7 septembre 2011

    On trouve sur Vigile le mieux et le pire. Je me débarrasserai tout de suite du pire, ici la réponse de Pierre Cloutier, pour mieux répondre après aux excellents commentaires de Gilles Gendron et François Tremblay.
    M. Cloutier.
    Si vous et moi étions des fédéralistes(ne vous empêchez pas de dormir), je crois savoir pour quel homme, entre Trudeau et Chrétien, lequel aurait eu chacun notre préférence.
    Je crois que vous auriez préféré Trudeau, qui a accompli quelque chose de fondamentale pour l’institution fédérale, le rapatriement de la constitution canadienne.
    J’aurais préféré Chrétien pour sa méthode plus pragmatique et plus près des gens.
    L’un et l’autre sont reconnus d’authentiques fédéralistes. Mais un des deux comprenait quelque chose que l’autre ne comprenait pas : le nationalisme.
    Cherchez donc qui et cessez donc d’abaisser le niveau du merveilleux Vigile.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 septembre 2011

    Bonjour M. Haché,
    Vous dites :
    "Mais sans le Pouvoir, les indépendantistes auraient assurément les plus grandes difficultés, (et pour longtemps), de placer la question nationale au cœur des débats (à supposer même qu’ils fondent un e-nième parti indépendantiste), et cela dans un avenir prévisible d’au moins 10 ans, n’en déplaise cette fois à St-Pierre, soit deux mandats gouvernementaux."
    Je présume que vous parlez de moi ici. D'abord un détail : si telle était ma pensée elle serait tout de même conséquente. Si le PQ prends le pouvoir demain matin et le conserve pendant 2 mandats sans faire avancer notre cause, on en sera où dans 10 ans ? Si au contraire un autre parti est créé demain matin, honnête et authentique dans sa démarche, dans 10 ans, il pourrait être prêt à prendre le pouvoir.
    L'idéal pour moi, ce n'est pas la mort du PQ et l'avènement d'un autre parti, non, l'idéal c'est un changement fondamental au PQ. Le départ de Marois, donc, et de plusieurs de ces fonctionnaires du parti qui le détournent de l'objectif.
    Ça, c'est ce qui est le plus raisonnable, et ça peut se faire rapidement. Ça se produira fatalement au lendemain des prochaines élections. Depuis que Marois est chef, la seule chance du PQ de gagner les prochaines élections, c'est que les autres se cassent la gueule.
    M. Haché, vous dites au PQ "wake up" tout en donnant l'absolution à son chef alors que, depuis ses débuts, ce parti est d'abord et avant tout le véhicule des idées et de la vision du chef. Il y a eu autant de sortes de PQ qu'il y a eu de chefs. Si le PQ est maintenant si amorphe c'est bien parce que Marois le mortifie depuis qu'elle en est le chef. Il était déjà passablement "magané" avant elle, c'est vrai, en fait il a commencé à s'encrouter sous Bouchard puis Landry, et il est maintenant devenu pratiquement insignifiant. C'est le verdict de la population. La population n'a plus confiance en ce parti politique. Son comportement le trahit.
    Je ne comprends pas ce que vous trouvez à Mme Marois. Moi, je l'ai assez dit, dans tous les aspects, elle est contre-productive et même nuisible, sur le plan de l'identité par exemple. Je peux comprendre que des gens refusent de penser plus loin que "PQ = souveraineté donc il faut voter PQ", il y en a beaucoup sur Vigile, mais ce n'est pas votre cas, vous n'êtes pas idiot. À mes yeux, malgré sa position, Mme Marois est et a toujours été un adversaire des Tremblay d'Amérique. Toutes ses idées, ses réformes, et ses positions politiques en témoignent. Elle n'est pas la seule coupable de ce qui arrive au PQ, Bernard Landry aussi manquait de détermination et était confortable au pouvoir. Mais Mme Marois est en quelque sorte la quintessence de cette mentalité au PQ.
    Le PQ n'aurait jamais dû jeter son dévolu sur Mme Marois lors du départ de Boisclair. S'il y avait eu une course à la chefferie il y a fort à parier que Mme Marois n'aurait pas gagné. Elle a déjà perdu 2 fois auparavant. Elle n'avait pas la cote au sein du PQ et au sein de la population en général. Si un chef digne de confiance avait été élu au PQ, il aurait peut-être gagné les dernières élections.
    Je sais que vous n'admettez pas cela, et je ne vous comprends plus, M. Haché, je peine à comprendre vos raisonnements. Je sais cependant que vous êtes un homme de coeur, j'apprécie, et je continue à vous lire.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 septembre 2011

    M. Haché,
    Les francophones du Québec ne mourront pas après 400 ans en sol québécois. Ils forment une nation. Nous avons un territoire et des institutions démocratiques. Tout est parfait ? Non ! Tout est possible ? Oui !
    Les libéraux de Jean Charest ne doivent pas former le prochain gouvernement. Ce serait une catastrophe pour le Québec. Le motif est simple : Jean Charest et sa bande travaille pour une oligarchie et non pour le peuple dont il se fiche totalement (sauf lorsque celui-ci exerce des pressions énormes. Alors, ti-Jean recule.)
    Alors, on fait quoi ? On abat politiquement Pauline Marois ? On travaille à la disparition du Parti Québécois ? On fournit un argumentaire aux adversaires d’un Pays Québec pour faire en sorte que l’objectif de libération nationale n’ait pas lieu, ou ne progresse pas. Un argumentaire ayant comme fondement principal : la méthode utilisée n’est pas la bonne ? Possible qu’elle ne soit pas la bonne ou la méthode idéale, mais est-ce pire que Jean Charest réélu ou qu’un Legault-Sirois gouvernant le Québec ou comme opposition officielle à Québec ?
    Si certains croient que confier la gouvernance du Québec à des adversaires politiques tels que Jean Charest ou François Legault vaut mieux qu’un Parti Québécois ayant à sa tête une Pauline Marois, eh bien, personnellement, je n’en suis pas persuadé. Je veux savoir qui défendra ma nation demain, lors des prochaines élections. Qui permettra aux québécois d’avancer encore un peu plus vers la réalisation du pays Québec. C’est le peuple qui doit agir en ce sens. C’est lui qui doit en être convaincu. Et comme c’est souvent le cas, devant l’incertitude, la marche se fait plus lentement. Et présentement, la chicane interne au parti québécois contribue à ralentir cette marche, à accroître l’incertitude.
    Si l’idée d’un bon balayage du parti québécois aux prochaines élections circule dans les médias et la population, c’est que beaucoup d’indépendantistes ou souverainistes (c’est selon) fournissent les balais.

  • Archives de Vigile Répondre

    7 septembre 2011

    Bla bla bla.
    Taux de popularité de Pauline Marois : 14%
    Intentions de vote pour le PQMarois : 16% si Legault se pointe.
    Ils vont se faire "hacher" menu menu, monsieur Haché.
    Que vienne l'élection au plus vite pour qu'on puisse passer à autre chose et ne plus avoir la douloureuse obligation de vous lire. Marois OUT.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    7 septembre 2011

    Monsieur Haché,
    Je suis favorable à ce qu'il est convenu d'appeler le «plan Larose». Le plan actuel du PQ en est une version édulcorée. Je le déplore.
    Parallèlement à cela, il faut avouer que la stratégie des deux fronts - Bloc à Ottawa et PQ ici - aurait dû être revisée il y a longtemps. Surtout, il ne fallait pas attendre une débâcle comme le Bloc a connu pour prendre conscience que la stratégie - plutôt une tactique, en fait -risquait de faire long feu. Cette persistance à croire que tout pouvait revenir en l'état de 1995 fut la grande erreur.
    À la débâcle du 2 mai s'ajoute aujourd'hui la crise du PQ. Un PQ qui n'est même plus capable d'intervenir au plan de la politique fédérale. Il a perdu la main, voyez-vous. Peut-on espérer voir le PQ réintégrer des bloquistes pour combler cette lacune criante? Peut-être, mais il faudra que le Bloc fasse le constat qu'il vaudrait mieux fermer boutique et rejoindre la maison mère, i.e. concentrer ses énergies ici pour reconstruire un discours antifédéral qui permettrait au PQ de se concentrer sur autre chose que la politique provinciale. Une stature, une posture, un programme d'État qui permettraient de reconstituer les bases.
    Gilles Duceppe, Pierre Paquette, Daniel Paillé et cie pourraient encore contribuer à raviver le PQ, mais en ont-il envie? À vouloir persister dans une voie désuète, voilà que de brillants militants sont aujourd'hui «brûlés».
    Le jour est venu où il faut tout repenser, et pour ce faire, il faut savoir rompre avec le passé. Il est urgent que le Bloc le comprenne, et pour le PQ encore plus s'il ne veut pas devenir un deuxième Bloc.
    Pendant ce temps, la droite hors PLQ s'organise sérieusement. La fusion CAQ-ADQ est écrite dans le ciel. Le PQ, de centre-gauche, perd le centre, et s'amincit à sa gauche. Parler plus d'indépendance, d'une façon plus puriste, lui permettrait-il de freiner la tendance? À mon avis, comme vous, j'estime que ce serait une erreur dans la conjoncture actuelle. Qu'on le veuille ou non, la polarisation gauche-droite est à l'ordre du jour, et la question nationale en prend pour son rhume, comme on dit.
    Il faut tout reviser, dans une perspective globale. Mais cela exige du temps et de l'énergie. Cela dit, le PQ doit prendre conscience que cette révision est nécessaire. La réalité l'oblige aussi à assumer son rôle d'opposition officielle et d'oeuvrer avec les moyens du bord. Dure réalité.
    D'accord avec vous, que le PQ fasse tout pour prendre le pouvoir. Je suis sceptique sur ses chances. Je suis d'avis qu'il faudra prendre les moyens pour reconfigurer tout ça, et j'abhorre comme vous tout ce qui appartient à la pensée magique.
    En terminant, si rien ne fonctionne d'ici les prochaines élections, je voterai tout de même pour ma députée dans Hochelaga-Maisonneuve. Si j'étais ailleurs, bien, je voterais Québec Solidaire, question de m'accorder un maigre plaisir (je suis de gauche, mais pragmatique).
    Vivement des États généraux, vivement une redéfinition de nos priorités, vivement la fin des fuites en avant.