Retour de la collusion, grèves quotidiennes, pertes d'emploi...: voilà «l'effet libéral»

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La balloune se dégonfle

Aujourd'hui, ce sont les éducatrices de services de garde en milieu familial, demain? Peut-être les pompiers, les cols blancs à Montréal ou encore les policiers. Pas un jour ne passe sans qu'un groupe dans la société ne prenne la rue, mécontent de la gouvernance libérale.

La semaine dernière, en Outaouais, les effets de la Loi 10, ce texte surréaliste qui se veut être la «Grande réforme du système de santé du ministre Gaétan Barrette», ont été vertement dénoncés lors de la visite de l'ex-candidat caquiste aujourd'hui poids lourd libéral. D'ailleurs, comment ne pas sourire du fait que le ministre Barrette a fait sa conférence de presse du bureau de comté de sa «collègue» libérale Maryse Gaudreau, elle, qui, du même bureau en 2012, s'attaquait de façon équivoque au docteur Barrette, «ce médecin corporatiste qui a nui aux intérêts de l'Outaouais en matière de santé!»

Ce projet de loi est surréaliste en ce qu'il fait du système de santé la chasse gardée unique du «ministre». Dès sa publication, le texte a été dénoncé par la quasi-totalité des acteurs du système de santé, mécontents, notamment, qu'on y trouve à satiété le mot «ministre», mais pas une seule fois le mot «patient».

Marie-Claude Goulet, vice-présidente de Médecins québécois pour le régime public (MQPR), note par ailleurs cette incohérence flagrante dans la «Barrettisation» du système de santé:

«Les travailleurs du milieu de la santé reprochent surtout au ministre de s'octroyer trop de pouvoirs. Dans son projet de loi, il s'autorise en effet à nommer tous les membres du conseil d'administration des nouveaux établissements, qu'ils proviennent de comités de professionnels ou de milieux indépendants.

Ça ouvre la porte au favoritisme. C'est quand même fascinant que dans une période où on essaie d'enrayer la collusion, on propose un projet comme celui-là.»

«L'effet libéral...»

La réalité, c'est que le Québec d'aujourd'hui est le produit, sans équivoque, de l'effet libéral. Depuis 2003, hormis une pause de gouvernance de 14 mois par le PQ (on ne calcule pas les deux périodes de campagne électorale bien sûr), le Parti libéral gouverne le Québec de façon quasi ininterrompue.

Quand on entend l'ex-ministre des Finances sous Charest, Raymond Bachand, pointer vers le PQ pour le marasme économique dans lequel la province se trouve, rien n'est plus hilarant... et de mauvaise foi! L'homme fait abstraction, bien entendu, de son lourd bilan sur la dette entre 2003 et 2012, le pire de l'histoire du Québec, rien non plus sur les dommages incalculables de la collusion et de la corruption libérale endémique. D'ailleurs, le retour au pouvoir du PLQ coïncide avec la fin anonyme des travaux de la Commission Charbonneau.

À renforts de psychodrames péquistes, on a enterré les doléances d'acteurs importants de la lutte à la collusion, comme l'ex-enquêteur de l'Unité anticollusion (UAC) Sylvain Tremblay, qui ont dénoncé publiquement le fait que la CEIC refuse de convoquer, par exemple, le bagman libéral Marc Bibeau ou même Jean Charest lui-même. Selon Tremblay, la Commission Charbonneau a clairement manqué à son mandat.

Pendant que la CEIC termine son mandat dans l'anonymat, des ingénieurs sonnent l'alarme. Toutes les conditions sont réunies pour que reprenne la collusion.

«Malgré les récents événements, les autorités municipales et la nouvelle administration Coderre ne semblent pas avoir tiré des leçons et posé des gestes pour protéger les contribuables montréalais», soutient André Émond, vice-président du Syndicat professionnel des scientifiques à pratique exclusive de Montréal (SPSPEM).

Fort de l'appui de 27% des électeurs habiletés à voter, le Parti libéral impose une austérité sauvage et une refonte majeure de l'administration publique aux Québécois. Suppression des Centre locaux de développement, privatisation accrue des systèmes d'éducation et de santé, musèlement des fonctionnaires et centralisation imposée des communications du gouvernement au sein du Conseil exécutif (ce que la Fédération professionnelle des journalistes a vertement dénoncé), coupures 40 fois plus importantes aux universités (et un silence assourdissant des recteurs sur la question d'ailleurs...), et tant d'autres mesures, jamais annoncées...

Voilà que les masques sont tombés et sous le couvert du Parti libéral, Couillard impose un programme qui tient beaucoup plus de l'idéologie nauséabonde des conservateurs à Ottawa.

Doit-on rappeler que cette idéologie, les Québécois la rejettent en masse et contraignent les troupes de Harper à la marginalité, selon tous les sondages publiés depuis plus d'un an!

Si Philippe Couillard avait eu le courage d'annoncer son programme politique emprunté aux conservateurs, aurait-il été élu?

Vers #Qc2018...

Quand les Québécois seront convoqués aux urnes quelque part vers 2018, le Parti libéral aura été aux commandes pendant plus de 160 mois de façon quasi ininterrompue. Ce sera hilarant de lire les Pratte, Dubuc et compagnie y aller de contorsions idéologiques pour faire porter soit a) aux 14 mois de gouvernance du PQ... - tsé là en 2012!!! -, l'état de l'économie et la faillite de l'austérité (car elle a failli partout ailleurs, l'austérité ne profite toujours qu'aux mêmes...) ou b) à la menace «séparatiste» le besoin absolu d'en revenir au Parti libéral... On connait la rengaine.

La réalité c'est que le Québec dans lequel nous sommes actuellement est déjà le produit de « l'effet libéral ». Les perturbations sociales, les grèves quotidiennes, l'imposition d'une austérité sauvage, la privatisation annoncée de grands pans du tissu social des Québécois, l'aplaventrisme dégoutant devant le fédéral, tout ça c'est l'application concrète de «l'effet libéral».

Parlant d'aplaventrisme... Fallait voir le malaise de Trudeau dimanche soir à Tout le monde en parle quand placé devant la contradiction gênante de sa position sur le pipeline Northern Gateway (qu'il dénonce) en comparaison au pipeline Énergie Est de TransCanada (qu'il appuie) qui impose le transport du pétrole et les risques inhérents à celui-ci au Québec sans aucun bénéfice ni évaluation scientifique ou environnementale.

Sans représentation souverainiste à Ottawa, le Québec devient le tiers-monde du Canada, la poubelle de l'empire bitumineux.

Selon Philippe Couillard, «c'est le prix à payer pour faire partie du Canada et retirer la péréquation».

Si on se fie à son parcours politique et ses positions en tant que chef du Parti libéral, Robert Bourassa ne serait pas resté coi devant pareil mensonge, devant cet aplaventrisme dégoutant.

Voilà où nous mène «l'effet libéral».


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