Pour en finir avec le "putsch".

Réponse à M. Barberis Gervais

M. Frappier est maître de son œuvre, nous n’en sommes que les artisans.

Tribune libre

Réponse à M. Barberis-Gervais
Dans votre envoi à Vigile du 10 février vous vous demandez si […Vigile a joué un rôle dans la déstabilisation de Pauline Marois…].
Votre tentative de description, comme vous la qualifiez, vous amène à affirmer ; pas à vous demander ; qu’ […à moins d’habiter sur la planète Mars, tous les Québécois savent qu’une telle tentative a eu lieu et que Gilles Duceppe et Bernard Landry y ont participé.
Dites-mois donc : ” Qui ça tous les Québécois ?” Que voilà une affirmation qui a tout du syllogisme conjonctif cher docteur.
Suite à quoi vous nous abreuvez de vos définitions du mot « putsch » pour mieux noyer le poisson en usant d’une dialectique à sens unique qui n’a pour but que de vous donner raison alors que tout esprit le moindrement perspicace aura compris que vous usez de sophismes dont le dernier des jésuites défroqué connaît la recette. Comme pour tous ceux qui ont failli devenir curés, il vous est resté ce vieux fond d’études en morale, en logique et en théologie dont les tenants et aboutissants ne servaient qu’un seul dessein ; endormir les fidèles dans la paix sereine de leurs croyances ; la foi du charbonnier devenant le signe distinctif de leur grandeur d’âme.
Inutile de vous dire que je ne puis que contester la valeur de telles arguties mettant en parallèle Pauline Marois, Gilles Duceppe, Bernard Landry, Marc Laviolette et Pierre Dubuc, pour aboutir à Vigile dont vous affirmez dans un premier temps qu’il respecte la diversité d’opinions pour ensuite nous dire écrire :
“[…Objectivement, on peut dire que les pro-Marois ont pu s’exprimer et qu’une certaine diversité des opinions a été respectée. Mais on doit dire aussi que par la quantité et par la place occupée ainsi que par les commentaires en gris quasi-éditoriaux sur la page Actualité, la position anti-Marois a été privilégiée par la publication de textes nombreux et bien placés de Pierre Cloutier et Richard Le Hir…]
Et c’est vous qui parlez de la place occupée par les commentaires en gris « quasi-éditoriaux » sur la page Actualité alors que vous détenez probablement le total le plus élevé d’envois publiés sur Vigile dans la Tribune libre.
Il est effectivement […difficile d’évaluer l’influence réelle de ces textes probablement lus par de nombreux militants indépendantistes dont un certain nombre participeraient au conseil national. Difficile d’évaluer aussi l’influence des textes qui leur ont répondu. Qui a gagné le débat entre les bizard-reries de Richard Le Hir et "Vigile dans la fosse…à purin" de votre serviteur ? Ce n’est pas la question qui est traitée ici. Le sujet c’est de se demander si Vigile a été l’un des acteurs du putsch…]
Voilà un bel exemple de « jésuitisme » : […“Difficile d’évaluer aussi l’influence des textes qui leur ont répondu. Qui a gagné le débat entre les bizard-reries de Richard Le Hir et "Vigile dans la fosse…à purin" de votre serviteur ? Ce n’est pas la question qui est traitée ici. Le sujet c’est de se demander si Vigile a été l’un des acteurs du putsch…]
Que voilà un bel exemple d’argutie qui s’approche du sorite cher docteur.
Là vous en laissez entendre des choses, là le bon peuple peut se poser de questions, là on peut spéculer à vide ; qu’importe qui de ceux-ci, de ceux-là ou de votre serviteur a raison, la question n’est pas là. L’essentiel est de savoir si Vigile a été partie prenante du « putsch ».
Est-il nécessaire que je continue de décortiquer votre prose ?
Au nom de la décence et du simple bon sens, je m’en abstiendrai afin de vous épargner la gêne ou la honte de la pauvreté de vos arguments et de vos conclusions.
Votre tendance au polysyllogisme a l’art de noyer de poisson, vos conclusions devenant à la fois « conséquents et antécédents » de chacun de vos arguments.
Bref, vous tournez en rond autour de votre axe et n’allez nulle part… façon polie de vous dire que vous radotez ou encore, que comme le petit chien de la bande dessinée, vous bondissez autour du molosse qui le protège en lui répétant sans cesse : “Yes Mike, ok Mike, let’s go Mike, bite him Mike…”.
Votre conclusion voulant que : “[...Si on fait le bilan de toutes leurs interventions anti-Marois, nous pouvons conclure que de toute évidence ces deux auteurs-vedettes de Vigile qui publient en Tribune libre ont fait partie de la tentative ratée de putsch. Ceci dit objectivement et sans aucune polémique. Simplement pour établir des faits…] ne concerne que vous et relève de l’induction complète doublée de l’induction vulgaire, cher docteur.
Quant à votre syllogisme démonstratif voulant que Duceppe et Landry, Cloutier et Le Hir auraient été dans les arcanes du pouvoir et qu’ils doivent maintenant ronger leur frein, tout en vous demandant s’ils vont continuer dans la même voie et qu’il vous semble que oui si on lit Cloutier, ce militant mal-aimé qui se lance dans la poésie didactique et qui a bien besoin qu’on fasse son éloge, il contient toutes les prémisses qui justement constituent les causes contingente, éloignée et extrinsèque d’une démonstration imparfaite, cher docteur.
Sans commettre quelque sophisme que ce soit ni quelque syllogisme de démonstration parfaite, imparfaite, à priori, a posteriori, directe, indirecte, ni quelque rétorsion de l’argument, ni démonstration rationnelle ou empirique, ou mixte, ou produit de la science, je ne crains pas d’affirmer que Vigile n’a pas à réviser sa position sur Pauline Marois et le Parti québécois, les événements récents n’étant la preuve de rien de certain ni n’étant porteurs d’une nouvelle conjoncture politique.
Quant à savoir comment va fonctionner pratiquement Vigile dans sa Tribune libre, il va continuer à privilégier la diversité des opinions. Les pro-Marois comme vous seront les bienvenus et dans leurs textes et dans leurs commentaires comme en témoignent les publications des derniers jours.
Inutile d’user de l’amphibologie ou de l’affirmation relative, de la pétition de principe ou de la fausse conséquence, de l’interrogation capiteuse, des préjugés ou du paradoxe, cher docteur ; M. Frappier est maître de son œuvre, nous n’en sommes que les artisans.
Claude G. Thompson


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5 commentaires

  • Claude G. Thompson Répondre

    15 février 2012

    M. Barberis-Gervais,

    Parlant d’autant en emporte le vent, il semble qu’en ce qui vous concerne, il tourne en rond comme vos analyses tronquées et le manque de rigueur dont elles font montre.
    J’ai pourtant clairement écrit le 10 février sur Vigile, dans mon envoi « Un putsch ! Ou ça ? » :
    “[…Dans sa chronique, M. Barberis-Gervais écrit :
    Puis on apprend que Gilles Duceppe a parlé à Louise Beaudoin qui se montre intéressée par le retour de Duceppe en politique. Gilles Duceppe lui-même annonce qu’il est prêt à revenir en politique active comme chef du Parti québécois si le poste se libère. Il appelle Pauline Marois pour lui demander de réfléchir, qu’il s’en remettra à sa décision de rester ou non et qu’il s’en remet aux militants qui se réuniront fin janvier en conseil national.
    Que de raccourcis ! Où et quand a-t-il annoncé qu’il était prêt à revenir en politique active comme « chef du Parti Québécois » ? On le lui a certes fait dire, mais lui ne l’a jamais déclaré publiquement ou ouvertement. Bien sûr que ceux qui désiraient son retour le souhaitaient. Il a toutefois fait montre de suffisamment de prudence pour ne pas précipiter les choses et a préféré attendre la suite des événements entourant la remise en question du « leadership » de Madame Marois.
    Pour quelqu’un qui a pour ainsi dire réduit au minimum ses interventions publiques depuis la défaite du Bloc en mai 2011, on lui aura fait dire beaucoup de choses…].”
    Je continue donc d’affirmer que pour moi, l’essentiel tient à l’enflure verbale et aux proportions absurdes que prennent des événements comme ceux-là lorsqu’utilisés par leurs détracteurs pour leur faire dire n’importe quoi.
    Je n’ai jamais dit que M. Duceppe ne voulait pas revenir en politique active ou prendre la place de madame Marois. J’ai écrit qu’il ne l’avait jamais publiquement ou ouvertement déclaré.
    Vous déplacez malheureusement beaucoup d’air avec bien peu de vent. Juste assez pour activer le moulin chicane, à zizanie et à discorde.
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2012

    @M. Thompson
    C’est tout simplement ahurissant de voir autant mauvaise foi. L’art de détourner le sens des mots à son petit profit personnel. Il semblerait que M. Barberis-Gervais, aveuglé de maroisianisme rétrograde, ne puisse plus comprendre le sens de ce qui est dit. À défaut d’apporter des arguments valables, des idées claires, il tente de faire dire à ses détracteurs, vous dans ce cas-ci M. Thompson, des choses dont le sens a été délibérément détourné. Comme je l’ai mentionné dans un autre article, je me demande si M. Barberis-Gervais n’est pas à la solde des fédéraux car le modus operandi qu’il utilise est le même que celui de certains journalistes véreux de La Presse. Ces derniers publient leurs articles en faisant dire aux interviewés ce qu’ils n’ont pas dit. C’est d'une malhonnêteté exécrable. Dans le cas de Vigile, cela a pour but évident d’entretenir une zizanie, une chicane perpétuelle et d’empêcher la saine discussion entre vigiliens de bonne foi. Comme je le disais ailleurs, le pitbull ne lâche jamais son os, vous en avez une autre preuve. L'ennui, c'est que ça commence à devenir casse-pieds et ça, pour tout le monde.
    Ivan Parent

  • Archives de Vigile Répondre

    15 février 2012

    En écrivant la "chronique d’un putsch raté" puis en me demandant le rôle joué par certains participants de Vigile à la tentative de déstabilisation de Pauline Marois et enfin en réfléchissant avec Louis Champagne sur les conséquences de ce putsch raté, je ne m’attendais surtout pas à une tentative de nier des faits avérés comme Claude G. Thompson et Pierre Cloutier ont tenté de le faire en minimisant ce qui s’est passé.
    Richard Le Hir, lui, qui a participé à la tentative de puitsch, a préféré garder le silence, un silence éloquent quant à moi : quand on est vulnérable, on ne s’expose pas.
    M. Thompson a nié des faits quant au retour en politique de Gilles Duceppe. M. Cloutier a minimisé le rôle de Bernard Landry. Il n’est pas question de répondre mot à mot à ces tentatives de "normalisation" du rôle joué par Duceppe et Landry. Je dois quand même dire que les envolées polémiques de Claude G. Thompson tournent à vide puisqu’il ne respecte pas les faits. Autant en emporte le vent.
    Je répondrai à ces messieurs en décrivant une de mes sources que je les invite à lire. Pour écrire la "chronique d’un putsch raté" (Tribune libre, Vigile, 9 février 2012), une de mes sources fut le blogue de Jean-François Lisée (lactualité.com/Jean-François Lisée). C’est de là que m’est venue la certitude qu’on assistait à un putsch contre Pauline Marois. Il ne faudrait pas nier des faits avérés parce que les conséquences pour les putschistes sont lourdes. Tellement lourdes qu’eux-mêmes et leurs alliés en sont venus à nier la réalité de la tentative de déstabilisation de Pauline Marois à laquelle ils ont participé. J’avoue, je le répète, que celle-là, je ne l’avais pas prévue.
    Je ne parle pas de mauvaise foi et d’hypocrisie; on a, semble-t-il, des problèmes avec certains mots : au mot "haine", ajoutez le mot "putsch". Ce qui ne veut pas dire que la haine, la mauvaise foi, l’hypocrisie et les putschs n’existent pas dans la réalité, n’est-ce pas !
    Dans un texte daté du 19 janvier 2012 intitulé "L’impatient", Lisée écrit :
    "Gilles Duceppe a pris une décision importante : refaire de la politique".
    Notez la date : le 19 janvier. Ceux qui comme Claude G. Thompson nient que Duceppe se soit déclaré disponible pour un retour en politique se trompent. Ça affaiblit considérablement leur verve pamphlétaire.
    Le 21 janvier, Lisée publie un autre texte intitulé : "Kaputsch"
    "C’est le journaliste du Globe and Mail Daniel Leblanc — auquel on doit notamment les premières révélations menant au scandale des commandites — qui a inventé ce terme, Kaputsch !,(...) pour décrire l’opération Duceppe."
    Notez l’expression : "l’opération Duceppe". Il y a eu une "opération Duceppe". On ne peut le nier. Rappelons que le samedi 21 janvier, c’est le jour de la publication par La Presse : "Duceppe dans l’embarras" ; "Utilisation douteuse des fonds publics" en première page.
    Puis le 22 janvier, Lisée publie" Après le kaputsch !", dont je partage l’analyse.
    Selon Lisée, "La bagarre est terminée. Le combattant Duceppe quitte le ring."
    Selon l’ex-conseiller politique de Jacques Parizeau, "Pauline Marois sort grandie de cette dernière bataille. Elle n’est plus la grande dame du château. Elle est la bagarreuse vedette et triomphante de la ligue majeure des combats politiques. Aucun chef du PQ — je dis bien aucun — n’a survécu avec succès à autant d’assauts. On ne savait pas, il y a trois ans, si elle avait l’étoffe d’un chef."
    Et Lisée de citer l’opinion d’un ex-député parmi les plus critiques de son leadership, Camil Bouchard, qui écrivait vendredi :
    “À compter de maintenant la ténacité entêtée de Pauline Marois dans l’adversité va commencer à payer : on attend cela d’un chef.”
    Pour la suite, je vous renvoie au texte excellent : "Après le kaputsch" du 22 janvier dont je partage l’analyse. Je citerai seulement sa conclusion sur la gouvernance souverainiste et sur les thèmes essentiels à la vie québécoise.
    "Ce comité sur la souveraineté (…) doit être une occasion de quitter le marais politique qu’est devenu, à tort ou à raison, la “gouvernance souverainiste” pour communiquer plus clairement le chemin qu’elle entrevoit vers le pays, tout en se gardant l’agilité stratégique qu’elle juge avec raison indispensable."
    Et ensuite :
    "Tourner la page sur les divisions signifie également communiquer mieux et plus fort sur les autres thèmes essentiels à la vie québécoise aujourd’hui : l’intégrité, la reprise de contrôle des ressources naturelles et la reconstruction de la colonne vertébrale identitaire du Québec, mise à mal par presque une décennie d’inaction libérale." (fin de la citation)
    Pour conclure, rappelons qu’Andrée Ferretti a déjà écrit il n’y a pas si longtemps qu’il est possible et souhaitable qu’à force de constater la résilience, la pertinence, la compétence, l’intégrité et la cohérence de Pauline Marois, les Québécois et Québécoises prenant conscience de ses qualités exceptionnelles, ils finiront par l’apprécier à sa juste valeur.
    C’est le pari que nous faisons et que nous invitons tous les artisans et lecteurs de Vigile à faire. Le mot "pari" rendu célèbre par Blaise Pascal dans ses "Pensées" implique un élément d’incertitude et de risque. Mais s’il m’était possible de modestement contribuer à ce que ce pari soit gagné, je ne voudrais surtout pas avoir à me reprocher d’en avoir manqué l’occasion.
    Si Bernard Frappier veut mettre ce commentaire en texte principal sur la Tribune libre comme il lui arrive de le faire, je suis d'accord.
    robert barberis-gervais, vieux-longueuil, 15 février 2012

  • Claude G. Thompson Répondre

    12 février 2012

    @ Maître Cloutier.
    Me Cloutier,
    Voici comment j’aurais dû présenter cette partie de ma réponse à M. Barberis-Gervais. Ainsi, aucune confusion n’aurait pu ressortir de mon commentaire quant à quelque jugement de ma part à propos de votre «prose-poésie » que j’ai effectivement beaucoup appréciée. C’est bien à M. Barberis-Gervais que je disais :
    “Quant à votre syllogisme démonstratif voulant que : “[..,Duceppe et Landry, Cloutier et Le Hir auraient été dans les arcanes du pouvoir et qu’ils doivent maintenant ronger leur frein, tout en vous demandant s’ils vont continuer dans la même voie et qu’il vous semble que oui si on lit Cloutier, ce militant mal-aimé qui se lance dans la poésie didactique et qui a bien besoin qu’on fasse son éloge..]”, il contient toutes les prémisses qui justement constituent les causes contingente, éloignée et extrinsèque d’une démonstration imparfaite, cher docteur.”
    Claude G. Thompson

  • Archives de Vigile Répondre

    12 février 2012

    " si on lit Cloutier, ce militant mal-aimé qui se lance dans la poésie didactique et qui a bien besoin qu’on fasse son éloge, il contient toutes les prémisses qui justement constituent les causes contingente, éloignée et extrinsèque d’une démonstration imparfaite, cher docteur".
    Vous faites sans doute référence à mon texte : "Je suis indépendantiste, patriote et citoyen mur à mur".
    J'ai utilisé la forme poétique (en fait c'est plutôt de la prose-poésie) tout simplement pour rendre hommage à mon poète et polémiste préféré, Jacques Prévert et je n'ai absolument aucune prétention didactique et je n'ai encore moins besoin que l'on fasse mon éloge. J'ai assez d'expérience de la vie pour n'attendre rien de personne et je n'ai pas besoin du regard des autres pour exister et vivre en paix avec moi-même.
    Je l'ai fait surtout pour répondre aux esprits mal intentionnés sur ce forum qui m'accusent d'être un "traître", un "espion à la solde de la GRC" ou "de faire le jeu des fédéralistes" tout simplement parce que j'ai décortiqué avec minutie, rigueur et discipline la fumisterie de la gouvernance provinciale déguisée en gouvernance dite "souverainiste".
    Ça s'arrête là et je n'ai aucune prétention autre que celle de rechercher et de dire la vérité de la façon la plus rigoureuse possible. Les lecteurs font le reste.
    Pierre Cloutier