Réplique à Monsieur Noël

La laïcité n'est pas la haine de soi

Tribune libre

Monsieur Noël,
Je vous suis généralement dans vos analyses économiques brillantes. Par contre, je ne vous suis pas dans vos réflexions qui reposent sur un conservatisme moral qui fait malheureusement mal paraitre l'identité québécoise régionale. Je vois que nous sommes divisés sur cette question, mais je vous en pose une à mon tour.
Pourquoi un kirpan ou un voile sont-ils perçus comme des symboles religieux et que le crucifix et la prière à l'hôtel de ville seraient, eux, uniquement culturels ou patrimoniaux? Si vous voulez que les immigrants cessent de demander des accommodements, vous devez montrer l'exemple et quand la laïcité sera effectivement une valeur forte, on pourra clairement indiquer que tous doivent se plier aux règles communes.
On n'interdit pas au maire de porter une croix, on lui interdit de réciter une prière en tant que maire, dans la salle du conseil, pour ouvrir une séance. On a déconfessionnalisé nos commissions scolaires en 1997 et au nom de la même logique, avant d'exiger que l'immigrant enlève la paille dans son oeil, nous devons enlever la poutre dans le nôtre.
J'ai été dans collège catholique et je suis fier d'expliquer à mes amis ce que je fais à trimballer mes branches un certain dimanche des rameaux; je crois que l'on devrait intégrer aux cours d'univers social un segment sur le Québec traditionnel, mais comme Raymond Gravel, je m'oppose à ce que l'on instrumentalise la religion à des fins politiques. Rendons à César ce qui est à César; le problème avec les accommodements, c'est qu'ils s'opèrent parce que l'on ne peut trancher en matière de religion, on n'est obligé de faire intervenir un détestable relativisme moral.
Ce relativisme permet ensuite de considérer que ce qui est important pour les uns l'est dans une perspective différente, mais égale, pour d'autres. Cette confusion rend perméables des catégories autrefois étanches et c'est ainsi que l'on se retrouve avec des aberrations sociales et que l'on se «libanise» si vous me permettez l'expression.
En instituant, pour la majorité, une règle claire à travers le cas du maire Tremblay, on vient peut-être de définir nos attentes envers les immigrants. Je ferais une distinction très claire entre les chartes de Trudeau et la question linguistique ou nationale, de la question de la laïcité au Québec.
C'est le vieux fond réactionnaire qui a motivé Dumont lorsqu'il a déclenché la crise des accommodements raisonnables, mais à ce que je sache, Dumont «avait déjà viré» fédéraliste...
Je trouve ironique que l'on fasse vibrer la fibre traditionnelle, qu'on l'accorde à la question linguistique et nationale pour protéger notre patrimoine, alors que ce que nous avons de plus « pure-laine », dans certaines régions élit des députés adéquistes ou libéraux et que le oui au référendum de 95 n'a pas été chercher 60% d'appui.
Lier notre identité à nos racines religieuses est dangereux, en somme, si Desmarais pouvait convaincre les régions que l'assimilation n'était qu'un problème montréalais mineur et que les Québécois peuvent garder leur tradition catholique tout en restant dans le Canada, on pourrait faire le cercueil de l'indépendance. On pourrait l'enterrer dans la circonscription de Jean-Talon, faire la bière dans un bois beauceron et demander un discours à nul autre que Maxime Bernier pour l'occasion.
Ne nous servons pas des questions religieuses pour mener notre combat : le politique, le culturel et l'économique suffisent comme champ de bataille. GESCA sait très bien que les indépendantistes sont divisés sur la question de la laïcité et c'est avec plaisir que l'on salive à la perspective de relancer le débat avant la prochaine élection.
C'est sur cette dernière réserve que je termine ma réplique et sachez que j'ai une grande estime pour vous et que je vous lis «religieusement». Je crois par contre que notre religion catholique a contribué à cette fameuse « haine de soi » bien plus que la question des accommodements. La croisade du maire me semble aussi ridicule que les jérémiades de ceux qui militent pour des accommodements, voilà.


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    22 février 2011

    Vous prenez vos rêves pour la réalité! Vous vivez certainement pas à Montréal, la ville la plus voilée du continent, la ville des 100 mosquées.
    Votre argument, qui témoigne d'une naiveté inouie et d'une méconnaissance totale de l'islamisme, est le même que le PQ de Bernard Landry en 2000.
    C'est ce PQ qui avait permis le voile à l'école. Y'avait eu un court débat à l'école. Les Français l'avaient réglé eux: pas de voile à l'école, école laique. Le PQ-à-marde lui avait plié. L'argument de Landry était exactement le même que le vôtre: l'important c'est qu'elles aillent à l'école française, avec le temps elles vont s'intégrer et laisser tomber le voile.
    Allez compter maintenant les voiles dans les polyvalentes et cegeps. Montréal est la ville la plus voilée d'Amérique!
    Vous devez être fier?
    ------
    Khadir est arrivé ici y'a 30 ans. Y'avait aucune femme voilée en ville à l'époque et on pouvait manger du jambon partout.
    Regardez Montréal aujourd'hui et projetez cette réalité dans 30 ans.
    Je me tue à la dire: le problème c'est pas les autres, C'EST NOUS AUTRES

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2011

    "La prière dans la sphère politique demeure une instrumentalisation que je désapprouve."(L'Engagé)
    Alors il faudra aussi interdire toutes les fêtes.
    La Saint-Jean, les fêtes d'anniversaires, les fêtes des villes, le 500eme de Québec !
    Les fêtes sont une prière ! Un souhait ! Elles sont religieuses ! Mais vous l'avez oublié! Vous avez perdu vos repère, votre culture.
    Vous ne comprennez même plus le sens de vos gestes de tous les jours ! Vous-vous offusquez d'une prière dans une assemblée municipale pendant que vous répétez des gestes, cérémonies, religieuses presqu'à tous les jours !
    Le jour de l'an !
    Ce sont toutes des manifestations religieuses ! Des prières !
    Je ne vous ferai pas la liste ici, ce serait trop long !
    M. Noel a raison. C'est notre culture et notre âme qui sont attaqués ! Le catholicisme n'en est qu'une infime partie.
    Biensûr qu'une bonne part des catholiques ont aussi perdu tous leurs repères et ne comprennent même plus les gestes qu'ils font, mais ils les font tout de même ! Ces "dinosaures", instinctivement, conservent la culture ! Contrairement à ces fossiles de pierre sans vie du MLQ !

  • L'engagé Répondre

    21 février 2011

    Si ces filles parlent français et que leurs filles, elles, côtoient les petites québécoises, ça ne sera pas bien long qu'adolescentes, ce voile, elles l'enlèveront.
    Contrairement à la France, où le voile est l'expression d'une solidarité des exclus, le voile ici sera vite anachronique, à moins que l'on s'entête à exclure ceux qui sont le plus prêts d'être des compagnons d'arme pour notre cause et pour le français.
    Difficile aussi d'interdire le voile là où on permet les casquettes...
    Quel député a cité Miron lors après son assermentation?
    Khadir.
    Les femmes commencent à aller à la piscine entre musulmanes, puis elles enlèvent certains vêtements, puis elles y vont en maillot, puis elles vont au bain-libre familial, puis un jour elles y vont comme n'importe qui.
    Les filles voilées dans les CPE auront eu leurs trois cours de philo, je les soupçonne d'être pas mal plus allumées qu'on le pense.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2011

    J'ai reçu ce courriel aujourd'hui. Le Mouvement Laique répond quoi?
    ---
    Dans mon quartier, je ne cesse de croiser des femmes voilées...

    - ... qui travaillent dans des centres de la petite enfance (on les croise quand elles font leur marche quotidienne avec les enfants).
    - ... qui font de la suppléance dans les écoles primaires (ça arrive à mes propres enfants).
    - ... qui font de la surveillance dans les cours d'école au primaire (deux permanentes à une école près de chez nous).
    - ... etc.

    Tout cela... au quotidien. Auprès de jeunes enfants.
    Belle laïcité. Beau modèle pour les enfants, que ces femmes à qui l'on cache la chevelure, car faut-il le rappeler, on ne couvre pas la tête de leurs maris.
    Et le voile est un signe politico-religieux : l'islam qui s'affiche et qui prend du territoire, ici comme ailleurs, à l'échelle planétaire.

    Beau dossier pour le MLQ n'est-ce pas?

    Il me semble, à moins que je me trompe, que ce dossier est au moins aussi bon qu'une prière avant une réunion occasionnelle, entre adultes, à la mairie, n'est-ce pas?

    De plus, à ce qu'il paraît, il y a une armada de femmes voilées qui se préparent, dans certains cégeps en particulier (payés par nos fonds publics),
    à s'immiscer dans d'autres centres de la petite enfance (aussi payés par nos fonds publics).

    Ça aussi, ça vaut au moins deux ou trois "intenables" crucifix, n'est-ce pas?

    P.S.
    Je comprends peut-être pourquoi les politiciens ne veulent pas toucher au crucifix à l'assemblée nationale. Toucher à ce crucifix (de l'ère Duplessis, faut-il le rappeler, ce crucifix ne datant donc pas de 400 ans!) les obligerait peut-être à se pencher à "d'autres dossiers" autrement plus importants, autrement plus épineux. On peut donc continuer à prôner tranquillement la laïcité, tout en laissant, du même souffle, au politico-religieux envahir l'espace public.

    RM

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2011

    On ne laïcise pas le Québec, on le dé-ca-tho-li-ci-se à la Pol Pot. On va fouiller dans les dernières sacristies encore ouvertes, et on extermine tout ce qui porte encore la croix du p'tit Jésus.

    Vous ne réalisez pas que la game est à sens unique et que les cocus c'est nous autres, les Tremblay d'Amérique? Qu’on ne fermera pas les mosquées et les synagogues, loin de là. Que les islamistes ne cesseront pas de porter leur voile parce qu’on a interdit au maire Làlà de faire sa prière. Que pendant que vous mettez le dernier clou de cercueil sur quatre siècles de catholicisme au Québec, votre mouvement est impuissant face à la montée des autres religions, pistonnées par le multiculturalisme canadian, la Cour de Pise et Nunus Grey.
    Qu’est-ce que le Québécois moyen retient de toute cette histoire ? On sort le crucifix de nos écoles, de nos hôpitaux et de nos hôtels-de-ville, pour faire rentrer les voiles, les turbans et les tapis pour la prière. Le peuple, lui, a compris ce que ses élites "ouvertes sur le monde" refusent de comprendre. Rien de nouveau sur les rives du St-Laurent. L'histoire du Québec, c'est l'histoire de la trahison de nos élites.

    Vous vous souvenez de la dénationalistation du Québec, milieu des années 80, début des années 90?

    Suite aux attaques démoniaques de la Gazette et de CTV contre le Bill one-o-one, suite surtout à la Guerre en Bosnie et à ses camps de concentration qui nous ramenaient aux tristes années 40, l'ethnicité est devenue tout un tabou, une tare honteuse qu'il fallait cacher à tout prix (Dieu sait si pourtant notre ethnicité a toujours été d'une modestie et d'une discrétion inouies!)

    Alors, on a changé le discours. Et de facon radicale. On a enterré le nationalisme ethnique pour faire place au nationalisme territorial. "Est québécois qui vit au Québec" disait et dit encore le mantra, la langue de bois. On nous l'a matraqué ad nauseam. On a épousé le multiculturalisme canadian qu'on a rebaptisé interculturalisme, histoire de dire qu'on n'avait pas copié le programme de Trudeau intégralement, même si c'est en plein ce qu'on a fait.

    Vingt ans plus tard, Gilles et Pauline attendent toujours le retour de l'ascenseur! Les 700,000 Anglos ne sont jamais devenus québécois, ils n'ont jamais fait corps avec nous pour la nécessaire indépendance. On aura beau inviter Arcade Fire à chanter en anglaìs à la St-Jean, y'a pas un maudit Anglais de plus qui va sortir son drapeau bleu. Idem pour le million d'immigrants (à 8% près).

    Là, on fait exactement la même chose avec le catholicisme. On sort le catholicisme pour faire de la place à tout le monde dans la maison, pour être inclusifs, mais y'aura pas de retour d'ascenseur. Les voiles et les turbans ne vont pas disparaître du paysage, loin de là. C'est d'une naiveté inouie, à se cogner la tête sur les murs!

    Nos khmers rouges de la laicité poursuivent les restants du catholicisme partout, jusque dans le conseil de ville de Chicoutimi. Pour rien au monde, faudrait y entendre une prière catholique de 20 secondes au nom du principe sacré de la division du politique et de la religion. 30,000 piasses d'amendes! L'histoire va faire le tour du monde. Pendant ce temps, Montréal compte maintenant plus de mosquées que d'églises catholiques encore ouvertes. Big deal!

    J'ai pris l'avion assez souvent dans ma vie pour savoir qu'il n'y a rien au-dessus des nuages. Et si la prière donnait quelque chose, les Haitiens ne croupiraient pas dans la pire misère du continent. Bref, les bondieuseries de Jean Tremblay me passent 100 pieds par dessus la tête.

    Ce n'est pas la prière de Jean Tremblay que je défends, c'est le politicien qui se tient debout face à la job de bras qu'on fait dessus:
    1) Les Khmers rouges de la laicité qui veulent irradier 4 siècles d'histoire comme si le catholicisme était une tare honteuse! Comme si le catholicisme, qui nous a permis de survivre en Amérique, était une menace en 2011!
    2) Les Tribunaux des droits de la personne, des tribunaux staliniens qui carburent à la Charia Trudeau où l'homme blanc, québécois, catholique et hétérosexuel part avec deux strikes contre lui avant même d'ouvrir la bouche.

    Jean làlà, j'suis derrière toé. En autant que tu ne me demandes pas de prier avec toé.

  • L'engagé Répondre

    21 février 2011

    Merci Gébé pour votre contribution.
    Je comprends votre nuance entre véritable symbole religieux et le signe qui singularise une coutume, qui identifie un groupe spécifique, mais légalement, les quémandeurs d'accommodements demandent à ce que leurs demandes soient interprétées d'une manière religieuse.
    Les défenseurs du maire Tremblay, eux (ou certains), invoquent l'argument culturels pour lier la défense de notre patrimoine religieux (un crucifix ou une prière) et l'affirmation nationale.
    Ça ce peut fonctionner pour la même raison que l'on fait l'indépendance pour faire l'indépendance, par pour être plus vert ou plus socialiste que le voisin.
    Nous sommes des indépendantistes parce que nous croyons qu'agir par soi-même est préférable à être remplacé par un tiers qui nous colonise. Nous sommes indépendantistes parce que notre langue est le français et que seule l'indépendance nous donnera des remparts assez puissants pour enfin cesser de voir notre culture être charcutée.
    N'oublions pas que les immigrants ont longtemps choisi l'anglais parce qu'on les excluait de nos communautés. Je suis pour l'assujettissement des cégeps à la loi 101, je suis pour une diminution du financement des universités anglophones, je suis pour l'enseignement d'autres langues secondes que l'anglais quand c'est possible, je suis en faveur de tests de français pour l'octroi d'une citoyenneté québécoise, bref je suis un «pur et dur» et je revendique clairement mon héritage catholique, mais je crois en un idéal républicain et laïque pour la sphère politique. C'est pourquoi je ne suis pas d'accord avec l'interprétation de Monsieur Noël.
    La prière dans la sphère politique demeure une instrumentalisation que je désapprouve. D'ailleurs, je ne suis pas certain d'aimer l'idée que l'on s'adresse à quelqu'un dans une prière, si vous me posez la question, je vous répondrai que mon mysticisme m'amène à penser que toute créature participe de la «personne divine». La prière que vous nous retranscrivez a quelque chose de humble, mais elle s'inscrit dans une perspective judéo-chrétienne qui tend à sacraliser celui qui détient l'autorité.
    Je me sens moins à l'aise d'exprimer ma dissidence et de montrer toute les bassesses de mon adversaire politique après une telle prière et si je sais que mon adversaire politique est une ordure, ça m'ennuie de partager mon intimité spirituelle avec lui.
    Si je suis athée, ça m'ennuie que le gars à côté sente donc sa bulle spirituelle enfler, même si je n'y crois pas, la foi d'autrui, elle, m'atteint de par la sensation qu'il dégage de se sentir spirituellement rempli.
    On n'a donc des raisons d'exiger la fin des prières dans les espaces de débats publics pour des arguments qui relèvent finalement de la pudeur. Tôt ou tard, même si nous étions restés entre «de souche», la question de la place de la prière aurait ressurgit.
    Cela ne m'empêche pas d'apprécier votre commentaire, soit dit en passant et surtout de vous saluer, comme on dit dans Outremont, Shalom!

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2011

    Deux ou trois points rapidement.
    La laïcité est un combat commencé au XIXème siècle pour séparer le pouvoir religieux du pouvoir civil. Ce combat s'est terminé par la victoire des pouvoirs civils dans la deuxième moitié du XXème siècle. Poursuivre aujourd'hui cette lutte n'a plus rien de progressiste.
    Le combat de la laïcité est un combat des chrétiens - catholiques et post-catholiques. À partir de la liste des membres du Conseil d'administration du Mouvement laïc québécois, j'ai pu déduire (on me corrigera au besoin) qu'ils sont à très grande majorité des catholiques ou des post-catholiques. Aucun représentant des minorités religieuses, notamment des minorités religieuses en croissance. Je n'en fait le reproche à personne, c'est normal qu'un concept enraciné dans la catholicité (le laïcisme) soit surtout représenté par des personnes rattachées à ces valeurs. Je ne veux pas dire que d'autres ne doivent pas se joindre à ce combat, mais c'est un combat qui m'apparaît dépassé, anachronique, voire un peu réactionnaire.
    M. L'engagé, toutes les traditions religieuses ne sont pas égales au Québec. L'erreur du multiculturalisme est de le prétendre. Il y a un poids de l'histoire et un poids démographique que l'on ne saurait nier sans diviser profondément les Québécois de souche. C'est ce que l'action du MLQ risque de produire comme seul résultat.
    Si il faut défendre l'indépendance de nos institutions politiques aujourd'hui, ce n'est plus contre le pouvoir religieux mais contre le pouvoir de la banque qu'il faudrait se soulever.
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2011

    M. L'Engagé, votre commentaire rejoint mes propres opinions mot-à-mot.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 février 2011

    "Pourquoi un kirpan ou un voile sont-ils perçus comme des symboles religieux et que le crucifix et la prière à l’hôtel de ville seraient, eux, uniquement culturels ou patrimoniaux ?"(L'Engagé)
    C'est tout le contraire.
    Le kirpan et le voile ne sont pas des symboles religieux. Ce sont des insignes. Ils représentent une secte ou groupe et non pas un concept religieux.
    Le crucifix est un symbole religieux, car bien qu'il peut être utiliser comme un insigne, son symbolisme religieux est universel et précède toutes les confessions. Le crucifix est la forme "finie" du concept de la croix des quatres points cardineaux qui contiennent les 12 constellations (12 apôtres). L'homme étant au centre de cette croix (Jésus).
    Ce symbole religieux n'est pas la création du catholicisme, ni du christianisme. On le retrouve aussi loin dans le temps de l'histoire humaine, sous plusieurs formes, et on peut voir son évolution. Il appartient à l'humanité et se retrouve partout. Ce n'est pas spécifiquement culturel au Québec. La crucifixion se retrouve même dans le Coran. La swastika hindou en est une autre forme. Elle est PARTOUT. Ele est surtout bien ancrée dans l'inconscient (psychée) de tous les hommes, tellement elle date de longtemps.
    Il n'y a rien dans la prière de l'assemblée au Saguenay qui identifie une confession particulière :
    « Dieu tout puissant, nous Te remercions des nombreuses grâces
    que Tu as accordées à Saguenay et à ses citoyens, dont la liberté,
    les possibilités d’épanouissement et la paix. Guide-nous dans nos
    délibérations à titre de membre du conseil municipal et aide-nous à
    bien prendre conscience de nos devoirs et responsabilités.
    Accorde-nous la sagesse, les connaissances et la compréhension
    qui nous permettront de préserver les avantages dont jouit notre
    ville afin que tous puissent en profiter et que nous puissions
    prendre de sages décisions.
    Amen. »

    Je pense que personne au monde ne peut se prétendre être tout puissant et Créateur de l'Univers. Donc, personne ne peut se sentir offusqué par cette prière.
    Quel est le problème de se recueillir dans une attitude d'humilité avant de procéder à des décisions qui affecteront tous les citoyens ?
    La laïcité ce n'est pas la négation de la religion et certainement pas celle de l'âme humaine.