René Lévesque, l'enfant libre

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« Attendez que je me rappelle »

(New Carlisle) Le Centre d'interprétation Kempffer de New Carlisle présente une exposition sur l'enfance de l'ex-premier ministre René Lévesque, L'enfant libre, la première étape d'un vaste projet visant la mise en valeur de la contribution du Gaspésien à la société québécoise.
L'exposition actuelle couvre la période de 1922 à 1937, soit de l'année de naissance de M. Lévesque jusqu'au moment où la famille s'installe à Québec, après la mort de son père Dominique. Il est notamment question de ses années d'école et du contexte régnant dans les années 20 et 30 à New Carlisle, communauté à prédominance anglophone.
«Son enfance a forgé l'homme. On peut voir son ouverture à l'autre à travers ses écrits. Le fait de grandir avec des petits anglophones a forgé son ouverture à l'autre [...] Il a dit en 1967 : "Je me battrai aussi fort pour la souveraineté que pour les droits des anglophones minoritaires" [...] On ne parle pas de sa carrière, mais il y a de la politique dans son enfance. Je n'ai pas surinterprété les écrits», précise l'historienne Sophie Turbide.
Elle a travaillé sur le projet depuis janvier, en lisant les mémoires de René Lévesque, des articles et en réécoutant des entrevues réalisées en 2010 avec des amis d'enfance du père de la nationalisation de l'électricité.
L'exposition tient dans une pièce et elle est le prélude d'un projet qui devrait prendre son envol en 2014 et culminer en 2015 avec l'ouverture de l'Espace René-Lévesque, à deux minutes de marche de centre Kempffer, sur une propriété acquise en 2011 par la Fondation de la Maison René-Lévesque.
«C'est un magnifique terrain. L'idée, c'est de revoir, par thèmes, les réalisations de René Lévesque au Québec. C'est clair que ce sera un jardin», dit le Dr Louis Bernard, président de la Fondation de la Maison René-Lévesque.
Il faudra autour de 1,6 million $ pour réaliser le projet et jeter les bases pour en assurer l'avenir à long terme. «Nous avons un tiers de la somme amassé», précise M. Bernard, un citoyen de Maria.
La Maison René-Lévesque, où sera centralisée l'exposition sur les réalisations de l'ex-premier ministre, ne doit pas être confondue avec la maison où il a grandi. Cette maison du 16, rue Mount Sorel, également proche du centre Kempffer et de l'Espace René-Lévesque, demeure toujours une propriété privée et son intégration dans le concept global de mise en valeur du personnage devient de plus en plus incertaine.
Précisant que le contact est maintenu avec Denis Cloutier, propriétaire de la maison où M. Lévesque a grandi, le Dr Bernard avoue que la discussion pour l'intégrer, au moyen d'un bail, à l'Espace René-Lévesque «ne progresse pas beaucoup».
Ce piétinement inquiète au plus haut point Jean-Marie Fallu, de Patrimoine Gaspésie, d'autant plus que la maison de René-Lévesque est classée monument historique national depuis 1994.
«On demeure toujours inquiet de voir la maison [du 16, Mount Sorel] être mise de côté [...] La maison n'est plus au coeur du projet d'interprétation. Le projet devrait être vu globalement. Il faudrait dès maintenant définir le contenu interprétatif de tout le projet, incluant la maison», dit M. Fallu.
La Fondation de la Maison René-Lévesque n'a pas récemment fait d'offre sur la maison de la rue Mount Sorel. M. Fallu trouve urgent que l'État québécois intervienne. «Il faut faire une offre d'achat. Nous ne favorisons pas l'expropriation, mais rappelons que le ministre [de la Culture et des Communications Maka] Kotto a ce pouvoir. Il l'a même évoqué par écrit il y a quelques mois.»


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