Apparemment, les leçons de l’élection provinciale de 2007 ne semblent pas vouloir réveiller les états-majors successifs du Parti Québécois et du Parti libéral du Québec. En surface, du moins, nous serions tentés de répudier unilatéralement les stratégies improductives d’où qu’elles viennent. Après avoir vu le Bloc Québécois traverser l’élection de tous les maux dernièrement, nous nous demandons si un paradigme n’a pas été franchi quelque part en cours de route. Chose certaine, le paysage électoral est en complète redéfinition et toujours mûr pour un éventuel changement.
Aux lendemains du référendum de 1995, nous avons pris conscience d’une immigration croissante qui migrait vers le Québec. Récemment encore, nous avons tenté une percée dans les débats en cours qui prit la forme d’un remède imaginaire. Nous avons alors voulu une fois de plus souligner les limites d’une politique d’immigration qui accueillerait sans bornes. Particulièrement, nous déplorons le fait que la concentration de l’immigration dans la couronne montréalaise remette en question le facteur cohésif qui unit les amoureux de la langue française.
Témoins d’une certaine tension à l’œuvre, nous avons pu voir le tollé créé autour des déclarations de Jacob Tierney en marge de la parution de The Trotsky. Le réalisateur de cinéma d’expression anglophone déclarait alors qu’il n’y avait pas assez d’immigrants en vedette dans les films québécois. Pendant longtemps nous avons achevé de déclarer l’absurdité de ces assertions, preuves à l’appui. Nous n’étions point revenus à l’essentiel de l’outil de promotion destiné à mousser un certain intérêt autour de son film.
Selon un tour d’horizon, nous avons assisté à une digression au cours de la dernière campagne fédérale. Nous avons vu une polémique créée de toutes pièces autour de la pertinence du choix de Wajdi Mouawad d’inviter Bertrand Cantat lors de sa tournée canadienne à venir. Comme nous pouvons le savoir, ce dernier fut reconnu coupable et a purgé une peine de prison pour avoir tué accidentellement sa compagne Marie Trintignant. Encore une fois, nous n’en avions que pour l’événement du jour et n’avons point cherché outre mesure à comprendre le geste du metteur en scène et ses motivations.
Avant même de franchir les feux de la rampe autour des événements du Festival de Cannes et de l’excommunication de Lars Von Trier, nous avons à tenir acte d’un appauvrissement généralisé de la teneur des débats. Nous résistons mal à une certaine nécessité de provocation. Richard Le Hir parlait du comportement électoral québécois de la dernière campagne électorale fédérale comme l’effet d’un coup de pied dans la fourmilière. Quand nous voyons une certaine réaction des troupes péquistes face aux déclarations d’Amir Khadir, nous pouvons percevoir une inadéquation dans la riposte servie en guise de médecine à l’ « infidèle ». Travaillons ensemble, dites-vous?
En somme, quand nous regardons de plus près Incendies et The Trotsky, nous pouvons remarquer certaines similarités en surface. Certains personnages sont d’origine québécoise. Qu’est-ce que d’être Québécois-es de nos jours? Nous avons à franchir le pas de ce que nous viendrons à concrétiser comme synthèse productrice de sens et qui parviendra à traduire le fil de nos aspirations. Bien naturellement, nous avons pu voir plusieurs solitudes à l’œuvre dans les deux films. Ce que Jacob Tierney aura mal abordé, Wajdi Mouawad l’aura repris de sa notoriété pour révéler dans toute sa splendeur l’actualité de certaines luttes collectives en cours.
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