RELATIONS INTERNATIONALES DU QUÉBEC

Ratatinement, III

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Jusqu'au non-être !

On sait à quel point la ministre des Relations internationales Christine St-Pierre peut être vindicative. Elle est toutefois de nature repentante et collectionne les excuses publiques (en 2012 à Fred Pellerin, en 2013 à Pauline Marois et en 2014 à Jean-François Lisée).

En novembre 2012, alors dans l’opposition, elle n’avait pas de mots assez durs pour condamner l’intention du gouvernement Marois de vendre la résidence du Délégué général à Londres. Aux yeux de la députée de l’Acadie, tout cela était « absolument aberrant puisque ça a été un investissement extraordinaire pour le Québec, c’est un bijou que possède le Québec à Londres ».

Achetée en 1966 au coût de 243 000 $, la belle demeure est située dans le quartier de Kensington et Chelsea, un « endroit stratégique », soulignait alors Mme St-Pierre. En 2007, Québec avait même tenu à réinvestir 7,4 millions afin d’acquérir le terrain sur lequel la maison se trouve. Non seulement celle-ci était une résidence, mais elle servait aussi à « faire des réceptions, établir des contacts », arguait-elle. Mme St-Pierre pestait : « C’est une résidence qui fait partie du parc immobilier des Québécois […] et on veut s’en départir sans avoir consulté personne, sans avoir fait d’analyse. » L’idée de vendre un actif était d’autant plus absurde à ses yeux d’alors que « ce n’est pas [un revenu] récurrent, on ne vend pas une résidence tous les ans ! » s’indignait-elle. L’opération ne représentait pas au surplus « d’énormes sommes d’argent ». Toute l’opération, en bout de course, faisait partie selon elle d’un plan pour « charcuter », pour « diminuer » le rayonnement du Québec, lequel avait souffert d’importantes compressions.

Depuis 2014, Mme St-Pierre est revenue au gouvernement. Elle détient même le maroquin de ministre des Relations internationales. Or, selon les informations du Journal de Québec, elle vient de vendre la résidence du délégué de Londres pour 25 millions. Au reste, les budgets de son ministère ne cessent de fondre.

Comment conclure ? Peut-être en revenant à la Christine St-Pierre de 2012, laquelle semblait expliquer ses décisions de 2015 ! À l’époque, parlant de M. Lisée, elle disait : « Le ministre […] ne s’est pas battu pour son budget. […] Lorsqu’on est autour d’une table du Conseil des ministres, […] chacun se bat pour sa mission, pour ses choses, pour ses affaires. Et j’ai l’impression qu’il regardait ça avec un grand sourire et applaudissait le ministre des Finances qui venait d’annoncer que, bon, l’international, ce n’est pas important ; puis, l’international, on s’en fout. Alors, Monsieur le Président, j’ai vraiment une inquiétude. » Nous aussi.


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