Ras-le-bol de ces méandres sans fin

Tribune libre

Au même moment où Richard Le Hir affirme dans son dernier éditorial que « le PQ semble croire qu’il a quatre ans devant lui pour se préparer au prochain affrontement électoral. Il se trompe lourdement. Il a trois mois devant lui pour démontrer qu’il a encore sa place sur l’échiquier politique québécois, et six mois pour convaincre les Québécois qu’il constitue la meilleure alternative au gouvernement en place », Bernard Drainville appelle les indépendantistes pressés à la patience, proposant la tenue d’un référendum sur l’indépendance du Québec dans neuf ans.

Un monde sépare les stratégies proposées par les deux hommes, le premier alléguant l’urgence de la situation, le second, une invitation à la patience. En tant que souverainiste de la première heure, je suis résolument tourné vers la perception de Richard Le Hir, après plus de quarante ans à repousser l’option souverainiste du PQ. J’en ai ras-le-bol de ces méandres sans fin qui conduisent inévitablement à la mise au placard d’une démarche référendaire claire.

Pourquoi faudrait-il étaler sur neuf ans ce qui peut se réaliser à partir de maintenant ? Pourquoi faudrait-il attendre en 2018 pour que le PQ sollicite le mandat de « préparer l’indépendance », et cela pour autant qu’il prenne le pouvoir, ce qui n’est pas dans la poche ? Comment les citoyens de ma génération peuvent-ils être motivés par le « Plan indépendance 2025 » de Bernard Drainville ? Si je suis toujours vivant, j’aurai alors 78 ans et plus de 50 ans de militantisme dans le corps !...

Non vraiment, M Drainville, votre discours n’a rien pour relancer le PQ, tout au contraire, il ne fait que l’ankyloser davantage dans une démarche à la saveur de relent « étapiste ». Je préfère de loin me ranger du côté des « pressés » et clamer avec Richard Le Hir « C’est « Marche ou crève ! », et ça presse ! »

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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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4 commentaires

  • Christian Montmarquette Répondre

    5 septembre 2014

    Ça fait «des» années qu'on le sait, que le PQ a instrumentalisé la question national à des fins électorales.. «Pas besoin d'un dictionnaire pour comprendre ça!».. dirait Mad Dog Vachon..
    En fait, le PQ est devenu si électoraliste, que la meilleure chose de son angle stratégique, serait de faire miroiter l'indépendance, sans jamais la faire, pour se faire réélire éternellement là-dessus; puisque le PQ deviendrait inutile, une fois l'indépendance réalisée..
    Or donc, le report incessant du référendum par le PQ est carrément un aveu de démission, puisque sans échéancier référendaire, il n'a pas besoin de faire la promotion préalable de l'indépendance avant de se faire élire. Or, si l'indépendance n'est pas préalablement vendue dans la société, l'enjeu de l'indépendance devient inutile comme atout électoral. Et si l'indépendance n'est pas un atout électoral.. Le PQ ne peut pas le mettre au programme et se faire élire dessus.. . Et vogue la galère provincialiste!

  • Yvon Lagacé Répondre

    5 septembre 2014

    Je comprends l'idée que défend M. Drainville quand il dit que les autres partis défendent leurs idées avec les fonds public. Mais est-ce que ça coûterait tant de Million$ de préparer un projet de Pays, un plan de match, et en parler matin, midi, soir?
    Je pense que si le PQ manque d'inspiration pour écrire leur prochain programme, le projet de Pays, le plan de match, plusieurs personnes ici même sur Vigile seraient apte à les aider, et préfèreraient s'impliquer plutôt que d'attendre aussi longtemps.
    Vigile est une mine d'or en terme d'idées et de gens convaincus et capable d'aider le PQ s'ils en sont incapable, ce n'est pas des million$ que ça prend, c'est des couilles, de l'audace, de la détermination. Plutôt que de taxer les gens de radicaux, le PQ devrait utiliser les forces que l'on retrouvent en abondance ici même.

  • Mario Boulet Répondre

    4 septembre 2014

    Monsieur Marineau,
    Je comprends votre désarroi. Je suis plus jeune que vous (nah! nah! La galère!), mais j'ose à peine penser qu'il faut attendre si longtemps avant d'entamer quoique ce soit. On n'a pas besoin de prendre le pouvoir pour promouvoir les avantages indéniables de l'indépendance à la population. Je ne suis pas prêt, moi-même, à prendre tout ce temps.
    Par contre, bien honnêtement, sans vous narguer cette fois-ci, je me dois de vous rappeler que l'indépendance ne se fera pas en criant « Bingo! ». Il est probable que vous vous approcherez de vos 80 ans lorsque ce sera exécuté. Mais au moins, on n'aura pas débuté la démarche à cet âge.
    Cependant, ne vous découragez point. Aidez-nous à atteindre cet objectif. Plusieurs individus sont décédés avant de voir leurs rêves se matérialiser. On se souvient de ces gens. C'est la seule chose que je puisse vous dire...
    En passant, moi-même je serai vieux inévitablement lorsque viendra le temps de cocher « Oui ».

  • Archives de Vigile Répondre

    4 septembre 2014

    Je suis parfaitement d'accord avec vous M, Marineau. Cela me fait penser aux conditions gagnantes de Lucien Bouchard et à la gouvernance souverainiste de Pauline Marois. J'espère que PKP n'ira pas dans le même sens.
    Pour faire l'indépendance ça prend un bon leader, un projet de pays bien étoffé et un bon plan de communication. On ne navigue pas dans l'inconnu puisque l'expérience de 1995 et l'expertise de M. Jacques Parizeau et des gens qui l'entouraient à cette époque sont encore là pour parfaire la démarche.
    En 2018, le Parti québécois devrait se présenter devant l'électorat avec l'engagement de réaliser l'indépendance dans les plus brefs délais. S'il est élu majoritaire, il devrait réaliser le référendum dans les deux premières années de son mandat de manière à se laisser encore deux ans pour être en mesure de bien mettre en place toutes les composantes de l'indépendance.