Ras-le-bol

La population québécoise se fait carrément flouer par ceux-là mêmes qui sont élus pour défendre ses intérêts

Combattre activement et ouvertement la tyrannie de JJC


«Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux»

— Étienne de La Boétie (1530-1563) Discours de la servitude volontaire
L'éthique est à la mode. Mais de quoi parle-t-on quand on parle d'éthique? Qu'est-ce qu'un «manque d'éthique»? L'indignation et la colère que nous ressentons par rapport au système de corruption dans le domaine de la construction et de la politique relèvent-elles vraiment de l'éthique? N'avez-vous pas plutôt le sentiment que toute cette fraude est simplement immorale?
Quel gros mot, la morale! C'est beaucoup plus chic de parler d'éthique. Pourtant, l'éthique est une discipline qui s'intéresse, entre autres choses, aux fondements de la morale, de toute morale. C'est un travail qui exige au minimum une connaissance des théories qui soutiennent les positions morales. Mais nous n'en sommes pas là. Nous sommes plutôt au ras des pâquerettes...
La corruption dans l'industrie de la construction ne relève donc pas d'un problème éthique quelconque, c'est beaucoup plus simple que cela: on a affaire à des crapules qui fraudent le système avec la complicité des élus. Plus précisément, ils ne fraudent pas le système, ils en ont mis un en place: un système «gagnant-gagnant». Tu m'aides pour me faire élire, je t'aide pour tes contrats. Moral?
Une ploutocratie
La population québécoise se fait carrément flouer par ceux-là mêmes qui sont élus pour défendre ses intérêts. Peut-on parler de morale? Peut-on dire que quelqu'un qui trahit la confiance de ses électeurs est immoral? Un code d'éthique peut-il suppléer à la carence morale des individus? Permettez-moi d'en douter...
On n'est pas dans une démocratie, mais dans une ploutocratie, un gouvernement par les riches, pour les riches. La richesse en soi n'est pas nécessairement condamnable moralement (oups! Excusez le gros mot!) lorsqu'elle est acquise de manière honnête (et encore!), mais quand les intérêts particuliers et partisans prennent le dessus sur celui de la population, dans une véritable démocratie, on se débarrasse à grands coups de pied dans le derrière de ces despotes. Lorsqu'on se tient debout, comme peuple, on peut jusqu'à risquer sa vie pour sortir les crapules des cercles du pouvoir. Regardez le «printemps arabe». Quel courage! Sommes-nous si mous? Nous, on parle d'éthique...
Les Québécois se sont dotés d'un système de santé et d'éducation publiques accessibles (en principe) à tous. Si l'éducation et la santé nous tiennent vraiment à coeur, colmatons ces fuites dans nos coffres (les coffres de l'État), sacrons dehors les corrompus, cessons de demander plus aux étudiants, aux retraités, au monde ordinaire qui sue sang et eau pour voir son argent s'envoler dans les poches des bandits avec la complicité des dirigeants.
Et après, on nous dit de nous serrer la ceinture, qu'il faut faire notre part pour une gestion équitable des fonds publics, pour réduire le déficit, etc. Mon oeil! Nous sommes un peuple riche et nous pouvons nous donner des services publics de qualité avec tous les impôts et taxes que perçoit le gouvernement. On assiste présentement, impassible, à un gigantesque détournement de notre richesse au profit d'entreprises privées qui nourrissent aussi la main qui les nourrit. À même notre corps social. Moral?
Si le gouvernement actuel s'entête à refuser une enquête publique, j'en appelle à la population pour lui manifester clairement que nous ne voulons plus de cette forme de gouvernance, que ce soit celle d'un parti ou d'un autre. Pour assurer la paix sociale, pour que la colère justifiée devant l'entêtement du gouvernement à ne pas faire d'enquête publique ne se transforme pas en violence ouverte, manifestons pacifiquement, mais fermement notre désaccord. Le coup de pied nécessaire: grève générale et désobéissance civile. Et oui, c'est moral!
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Jacques Vaillancourt, citoyen


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