Marois aux anges, Charest aux enfers ...

Qui croire St-Jean ou St-Marc? TOUT FAUX

Bellemarre s'en marre que Charest reste

Tribune libre

«Nous avions tout faux. C’est ce que je tire comme conclusion des premiers jours d’audience de la Commission Bastarache. Tout faux, lorsque nous pensions qu’il faudrait — qu’il suffirait — de déterminer si Jean Charest ou si Marc Bellemare disait vrai. Or, à les entendre, j’ai acquis la conviction qu’ils cachent tous les deux la vérité. …» Signe Jean-Francois Lisée sur son blog http://www2.lactualite.com/jean-francois-lisee/.
Toujours tout faux ! Faux dans tout au moins 4 considérations :
1- L'intérêt et la question ne sont pas de savoir qui dit la vérité ou qui croire le moins, ni qui risque fort bien de s’y faire déplumer, plutôt d'analyser et éclairer l'état général des gangrènes sociétales dont le présent drame est un symptôme, à mon avis le plus grave et le plus cynique sur une longue liste en passe de passer aux oubliettes. Le grand perdant qui dans ce débat est laissé pour compte, notre société orpheline de la confiance en ses institutions.
2- Marc joue sur le terrain de l'ignorance populaire et mise sur la maladie pour ne pas dire le manque de capacités lumineuses chez les gens des Medias. Il sait que le peuple ne peut rien comprendre des sombres engrenages de la gouvernance et de l'éthique politique, et il sait par dessus tout ce que le peuple comprend et retient d’une dialectique de type David et Goliath. Les médias québécois font hélas partie de ce peuple. Ils sont malades, également myopes!
3- Charest ne nie pas tout. Il nuance et joue sur la pelouse du temps. Il sait que dans le court terme l'émotionnel a le dessus et que les médias populistes le vendront pour un Goliath. Il sait par ailleurs qu'à terme le fond du problème remontera à l'ordre du jour pour être examiné avec des loupes de la rationalité. Ainsi, il ne nie pas avoir rencontré Marc sur la question des nominations. C'est après tout une de ses responsabilités et prérogatives. Un jour ceci lui sera reconnu. Il ne nie pas non plus avoir suggéré ou proposé des noms ou donné des directives. Après tout s'il nomme un ministre, c'est pour que ce dernier soit son bras dans le ministère concerné. Qu’on n’arrête de faire croire tout le contraire. Ce que Charest nie, c'est d'avoir entendu une quelconque plainte de la part de son ministre en rapport avec de supposées influences indues. Il ne nie pas que Marc en aurait subi, il nie l'avoir entendu s'en plaindre ou s’en marrer, et indirectement il nierait alors en avoir été au courant. Quoi qu’il dise et quoi qu’on en fasse, lui est là pour rester, au moins le temps de son mandat à moins d’impondérables inimaginables.
4- Nous savons comment ca fonctionne la politique. Le problème est que nous sommes bêtement emmenés à passer au cash pour des conflits d'individus sans garantie ni idée que cela serve à soigner notre société. Ne serions-nous plus éclairés de renvoyer Saint-Jean et Saint Marc aux rings de la justice, et nous préoccuper de soigner ou laver nos institutions? Hélas, nos médias nous distraient et nous retiennent dans les giratoires de l’adversité.

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François Munyabagisha79 articles

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Psycho-pédagogue et économiste, diplômé de l'UQTR
(1990). Au Rwanda en 94, témoin occulaire de la tragédie de «génocides»,

depuis consultant indépendant, observateur avisé et libre penseur.





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1 commentaire

  • Richard Lefrançois Répondre

    29 août 2010

    Bonjour,
    Votre analyse m'apparaît tout à fait juste et regorge de lucidité. Nous sommes constamment gavés avec de la malbouffe médiatique.
    Vous avez donc pleinement raison, à mon avis, de hisser le débat à un niveau supérieur, au dessus des querelles de clocher et des batailles de coq. Le drame dans tout cela, et on sent bien dans vos propos que vous en saisissez l'ampleur, c'est de constater à quel point la gangrène envahit toutes les sphères de la société : l'économique, le politique, le scientifique, le religieux et j'en passe. Aucune branche de nos sociétés postmodernes n'échappe à la corruption, à la fraude, au mensonge, à la cupidité, à l'exploitation. Heureusement, qu'il existe encore des artistes, des bénévoles, des mécènes, des gens honnêtes et généreux qui sont source d'espérance et d'inspiration.
    Richard Lefrançois
    Sherbrooke