Quelques réflexions à la veille de la journée nationale des Patriotes

le climat médiatique fait en sorte qu’on a des gouvernements municipaux et provinciaux au-dessus des lois, pas de comptes à rendre à personne

Tribune libre

Dans une économie soutenue par un gouvernement et une médiacratie dominée par des intérêts étrangers comme la nôtre, c’est monnaie courante que de voir des thèmes secondaires de l’actualité dominer la une lorsque d’autres sujets plus importants ou fondamentaux sont peu explicités ou poursuivis.
Je pense ici aux nouvelles de moindre importance que les médias s’acharnent à nous mettre au premier plan. Par exemple : l’éventuel changement de propriétaire de l’équipe du « Canadien » de Montréal, cet instrument de divertissement qui n’a plus rien de la sainte flanelle d’antan, devenue une « business » multiculturelle que l’héritier Péladeau songe à acquérir ; la guerre en Afghanistan ; la visite du Pape en Israël ; Barack Obama qui réinstaure les tribunaux d’exception de Guantanamo ; l’avenir de l’ADQ qui fut et qui demeurera, comme par le passé, le parti d’un seul homme ; la commission Oliphant et les 225 billets de mille dollars données à Brian Mulroney par le lobbyiste recherché par la justice allemande, le polyvalent Karlheinz Shcreiber qui a également passé des enveloppes à Marc Lalonde ; la position religieuse de la FFQ sur le port du voile ; le congrès du PLC tenu à Vancouver et le couronnement de l’apologiste américain de la torture, l’aristocrate nouvel-âge surnommé Iggy qui nous donnait toute la mesure de sa modestie princière en déclarant récemment qu’il a rédigé plus de bouquins que les conservateurs en auraient lu.
Autant de nouvelles visant plus à divertir qu’à informer. Pendant ce temps, nos instruments collectifs sont diminués à une vague potentialité sous les assauts répétés des pirates du multiculturalisme avec Stephen Harper et Jean Charest à leur tête.
Notre peuple parasité et minorisé, toujours à libérer, demeure écroué sous le régime de la tutelle d’Ottawa.
Pour revenir à ce que j’avançais dans mon introduction,
le climat médiatique fait en sorte qu’on a des gouvernements municipaux et provinciaux au-dessus des lois, pas de comptes à rendre à personne.
L’exemple de la dilapidation et du détournement de la caisse de dépôt, cédée aux mains d’anciens du conseil privé d’Ottawa, est un événement qui devrait susciter plus de curiosité et aboutir à des enquêtes plus approfondies. Ce sont des sujets de premier plan que les chefs de pupitre au service de la désinformation provinciale continueront à traiter comme autant de faits divers bénins et sans conséquences.
Suite aux révélations sur les FIER qui furent instrumentalisés par le réseau libéral du gouvernement illégitime de Crapet Charest, ce dernier ayant été élu sous de fausses représentations en décembre dernier, les libéraux tentent maintenant calmer le jeu en faisant adopter un loi pour soumettre les députés à un code d’éthique et de déontologie à géométrie variable, un code de conduite fait sur mesure dans le genre du prêt-à-porter pour politiciens véreux.
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Aujourd’hui, j’ai rencontré une connaissance qui est le père d’un ami à mon fils, lors d’une réunion de l’équipe de soccer pour laquelle mon fils participe en tant que gardien de but. Jean-Luc est un conseiller syndical à la CSN et c’est un sympathisant de QS.
On discutait d’actualité québécoise et je lui ai fait remarquer que les travailleuses et les travailleurs québécois ne pourront jamais atteindre la pleine mesure de leurs droits fondamentaux dans une province sous tutelle étrangère comme la nôtre. Il m’a répliqué qu’il n’était pas du tout d’accord avec ce que j’avançais. J’attendais qu’il élabore là-dessus.
L’été passé, j’avais déjà discuté avec Jean-Luc de cette aberration libérale et péquiste d’un CHU anglais et d’un CHU français à Montréal, en lui demandant ce qu’il pensait de l’idée d’un seul CHU francophone à Montréal ? Il m’avait tout simplement répondu que les syndiqués du CHU anglais seraient contre.
Aujourd’hui, je lui ai laissé tout le temps nécessaire à savoir pourquoi il n’était pas d’accord avec ce que j’avançais au sujet des droits fondamentaux des travailleuses et des travailleurs québécois. Entendu son silence, je lui ai fait remarquer que Claudette Carbonneau en était encore à définir ce qu’est un état laïc avant de prendre position sur le port du voile des employés de l’État. Que le droit de travailler en français recule face à l’anglais depuis les années 1990 dans la région de Montréal et en Outaouais. J’ai ajouté que l’entente sur la mobilité de la main d’œuvre entre Charest et McGuinty aura comme effet de soutenir l’exode des jeunes des régions fragilisées vers l’Ontario.
Mon quasi-monologue avec Jean-Luc a été écourté lorsque mon fils est venu me donner son ballon à la fin de la rencontre. Avant qu’on ne se quitte pour nos demeures respectives, Jean-Luc a finalement concédé que ce que je disais par rapport au droit de travailler en français de même que mon opinion sur la « mobilité » de la main-d’œuvre avaient bien du sens. Mais, après les salutations d’usage, j’ai eu tout de même l’impression que mes propos ne changeront pas grand-chose dans l’analyse politique de ce militant de la CSN.
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Depuis la déportation des Acadiens de 1755 et la conquête de Québec en 1759, les gouverneurs britanniques instituèrent un régime d’épuration ethnique en souhaitant notre disparition sous le poids de l’immigration massive du Royaume-Uni. La phase finale d’absorption des Canadiens d’origine dans la masse multiculturelle nord-américaine se joue maintenant au Québec, sous le regard indifférent de la France de Sarkozy et de la communauté internationale.
->4421]À la veille de la journée nationale des Patriotes, il faudrait garder à l’esprit que le [combat pour la liberté du Chevalier de Lorimier et de ses compagnons d’armes pendus ou tombés au combat demeure toujours tout aussi pertinent que jamais. J’ajouterais qu’on a un devoir de mémoire pour la suite de notre récit collectif, pour la suite de ce que nos ancêtres nous ont si généreusement légué en cette terre d’Amérique.
Daniel Sénéchal
Montréal


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2009

    Excellent texte !
    C.