Décès d'Élisabeth II

Quelle mouche a piqué François Legault?

Les slogans : retour dans le passé

Tribune libre

Quelle mouche a donc piqué le premier ministre du Québec, François Legault, pour qu’il prenne la décision pour le moins inopportune de mettre le drapeau du Québec en berne sur les toits de tous les édifices gouvernementaux publics et parapublics à l’occasion de la mort de la reine Élisabeth II? Quels sont les motifs pertinents qui justifient un tel épanchement monarchique?

Nonobstant la personnalité charismatique de la reine qu’elle a su exploiter pendant un règne de sept décennies, faut-il rappeler que la Nouvelle-France a basculé sous l’égide britannique lors de la Proclamation royale de 1763 dont l’un des objectifs était d'assimiler les Canadiens-Français et que, depuis lors, le rapatriement de la Constitution de 1982 a été signée sans la participation du Québec. Et c’est sans oublier que la grande majorité des Québécois, d’après tous les sondages confondus, est contre la monarchie qu’ils jugent désuète et rétrograde.

Dans ces circonstances, M. Legault, n’eût-il pas été plus judicieux de votre part de vous limiter à offrir vos condoléances à la famille royale au lieu d’impliquer les Québécois dans une démonstration d’aplaventrisme dégradant?

Les slogans: retour dans le passé

Par curiosité, je me suis amusé à vérifier quel était le slogan du parti vainqueur de 1960 à 1981. En 1960, le PLQ remporte l’élection avec le slogan « C'est le temps que ça change », En 1962, de nouveau le PLQ avec son « Maîtres chez nous », En 1966, l’UN prend le pouvoir en favorisant « Québec d’abord ». En 1970, le PLQ l’emporte avec son slogan « 100 000 emplois ». En 1973, le PLQ réitère avec le slogan « Bourassa construit ». En 1976, le PQ emporte sa première élection générale avec le slogan « On a besoin d’un vrai gouvernement ». Enfin, en 1981, autre victoire du PQ avec le slogan « Faut rester forts au Québec ».

Jetons maintenant un rapide coup d’oeil sur les slogans des cinq partis qui se feront la lutte au cours de la campagne 2022. Pour la CAQ, « Continuons », pour le PLQ, « Votez vrai. Vrais enjeux. Vraies solutions », le PCQ, « Libres chez nous », QS, « Changer d’ère » et le PQ, « Le Québec qui s’assume. Pour vrai »

Certains diront qu’il n’y a pas de corrélation directe entre le slogan et le résultat du vote. Peut-être. Toutefois, le slogan apparaîtra dans tous les messages publicitaires des partis, sur les pancartes des candidats affichés sur les poteaux sans parler du nombre effarant d’occasions où les candidats l’utiliseront dans leurs rencontres avec leurs électeurs potentiels. Quoi qu’il en soit, un fait est certain : les slogans n’ont pas fini de faire parler d’eux d’ici le 3 octobre.


Henri Marineau, Québec


Featured 19e390a78eaf9d290f5b6b4a1e389e83

Henri Marineau2091 articles

  • 1 470 981

Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com




Author extra bg

L’affaire Bouazzi


Author extra bg

Le charisme de Donald Trump


Author extra bg

Deux pubs, deux mondes


Author extra bg

Autopsie d’une campagne



Laissez un commentaire



3 commentaires

  • Henri Marineau Répondre

    12 septembre 2022

     @ Normand Bélair


    Source: Wikipédia


    "Après la Guerre de Sept Ans, la Grande-Bretagne acquiert certaines colonies françaises d'Amérique du Nord. La Proclamation royale de 1763 a pour objectif d'assimiler les Canadiens-Français..."


    • Normand Bélair Répondre

      12 septembre 2022

      Qui prouve que votre source est fausse. Avant le Canada il y a eu la «Province of Quebec» qui incluait une grande partie du Québec et de l'Ontario donc encore une fois vérifier des sources crédibles et regardez bien l'apparition du Canadien-français ne se fait que 80 ans APRÈS la Conquête. C'est avec l'Acte d'Union de 1840 que la Province of Quebec est scindé en deux pour former le Haut et Bas Canada. Il n'avait pas raison de se nommer Canadien-français,les gens se nommait Canadiens pour se distinguer des Anglais. Les gens à cette époque son nommait Français ou Canadien et non Canadien-français. Cherchez bien, Vérifiez avant de prendre Wikipédia comme seule source.

  • Normand Bélair Répondre

    11 septembre 2022

    Vous avez écrit:


    ...«faut-il rappeler que la Nouvelle-France a basculé sous l’égide britannique lors de la Proclamation royale de 1763 dont l’un des objectifs était d'assimiler les Canadiens-Français ...»


    CORRECTION:


    Lors de la Proclamtion royale de 1763, il n'avait pas de Canadiens-français sur le territoire de la Nouvelle-France, appelé Canada.  Ce terme fut introduit par Lord Durham pour nous dénigrer qu'en 1840. Il a employé le terme pour nous séparer des British , des Anglais, des Canadians  de l'époque.


    À l'époque, en Nouvelle-France,  il y avait des Français et des Canadiens, mais pas de Canadiens-français.