Dans le dossier Le français Au cœur de la cible

Quelle communauté anglo-québécoise?

L’Action nationale, Mars-Avril 2013

Communiqués

Dans sa dernière livraison, la revue mensuelle L’Actionnationale publie une étude inédite du chercheur Pierre Serré sur ce qu’on appelle généralement la communauté anglo-québécoise.
Les définitions utilisées pour désigner la « communauté anglophone » varient grandement selon les objectifs politiques des acteurs. Certains cherchent à en élargir les effectifs, les autres, à les diminuer le plus possible. Comme il en va du partage des ressources financières de l’État du Québec, de l’usage des langues au travail autant dans le secteur public que dans le secteur privé, et de bien d’autres enjeux, tous ont intérêt à influencer la définition des frontières de chaque groupe.
En substance, l’étude révèle que le poids réel de la communauté anglo-québécoise est de 3,5 % pour tout le Québec, d’un maigre 5 % à l’échelle de la région métropolitaine de Montréal et que le Québec ne compte presqu’aucun quartier, municipalité ou arrondissement qui n’ait des effectifs supérieurs à 30 %.
Il s’agit là des effectifs de la communauté anglo-québécoise qui sont à la fois de langue maternelle anglaise, nés au Québec et dont les parents sont nés au Canada. Elle distingue donc les Anglo-Québécois des anglophones de langue d’usage à la maison, de ceux nés à l’étranger ou de ceux nés au Canada anglais. Elle les distingue également des enfants d’immigrés dont les parents ont délibérément choisi l’anglais comme langue d’usage.
Pourquoi des anglophones ou des anglicisés qui sont nés à l’étranger devraient-ils être considérés comme ayant droit aux mêmes services que les anglophones nés au Québec ? Il est inconcevable que certaines municipalités ou arrondissements puissent obtenir un statut bilingue sur la base de populations qui ne sont pas québécoises et, qui plus est, que ce statut bilingue soit éternel.
Par l’enseignement primaire et secondaire, les Anglo-Québécois connaissent normalement le français. Tout ce qui leur manque pour parler couramment français, ce sont des occasions de pratiquer la langue de Molière. Le statut bilingue favorise au contraire leur unilinguisme. Les données sur la communauté anglo-québécoise indiquent que les services en anglais devraient exister au cas par cas, sur une base individuelle et qu’en aucun temps les travailleurs québécois ne devraient être obligés d’être bilingues pour exercer leurs fonctions. Il devrait être pris en compte que les Anglo-Québécois connaissent le français et que l’école leur donne tout ce qu’il faut pour qu’ils puissent parler cette langue.
Les mêmes données montrent également que le partage des ressources de l’État est actuellement totalement inéquitable, favorable aux anglophones canadiens qui viennent s’installer – même temporairement – au Québec, et favorable à l’assimilation à l’anglais des immigrés et même… des francophones. Il y a lieu de réviser entièrement le partage des avoirs : avec 3,5 % d’Anglo-québécois, il n’y aucune hésitation à affirmer qu’il y a une université anglophone en trop, un méga-hôpital universitaire en trop, des services sociaux et de santé sur-gonflés, des ressources culturelles et médiatiques plus qu’abondantes… Tous ces services devraient être administrés en français, et les services en anglais ne devraient concerner que des populations extrêmement limitées. En aucun temps ne devrait-on laisser entre les mains d’une communauté anglophone élargie le soin d’administrer en anglais des institutions qui emploient et qui desservent des populations francophones et immigrées.
Le maintien des avantages indus dont jouit la minuscule communauté anglo-québécoise ne peut que perpétuer la dynamique politique actuelle. Un message clair doit être envoyé : le Québec est français et tous ceux qui veulent s’y établir doivent comprendre que c’est en français que ça se passe.
Les études de ce type sur un sujet vital pour le Québec devraient normalement être réalisées par l’Office québécois de la langue française de concert avec l’Institut de la statistique du Québec. Il tombe sous le sens que le partage des ressources entre communautés doit refléter la composition démographique du Québec.
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