Québec veut améliorer l’accès à la francisation des immigrants

3520a7ea2dda86abff7317930f0df9a6

Les Québécois vont-ils encore payer pour un programme de francisation avec un taux de réussite anémique ?


 MONTRÉAL – Le gouvernement du Québec va bonifier l’accès aux services de francisation offerts aux personnes immigrantes en consacrant 70,3 millions $ de plus à ce programme.


L'investissement supplémentaire va permettre essentiellement d’élargir l'accès aux services de francisation ainsi qu'aux aides financières afférentes aux personnes immigrantes admises au Québec.


L’annonce a été faite vendredi, à Montréal, par le ministre de l'Immigration, de la Diversité et de l'Inclusion, Simon Jolin-Barrette.


«La connaissance du français est un facteur essentiel pour une intégration réussie des personnes immigrantes», a-t-il rappelé dans un communiqué.


Les services de francisation seront aussi offerts aux travailleurs et aux étudiants étrangers temporaires ainsi qu'à leur conjoint ou conjointe. Québec bonifie aussi les allocations de participation pour les cours à temps complet ainsi que le montant de l'allocation de frais de garde, pour les cours à temps partiel.


De plus, le ministère va embaucher 80 nouveaux professeurs de français et ajoute 300 nouvelles classes en francisation.


«Par ces nouvelles mesures et ces bonifications des services en francisation, le gouvernement respecte ses engagements et agit concrètement pour que toutes les personnes immigrantes puissent avoir accès facilement à des cours de français de qualité favorisant, par le fait même, leur intégration au travail et à la société québécoise», a fait savoir le ministre.


Réagissant aux nouvelles mesures, le Conseil du patronat du Québec (CPQ) a salué cet investissement. «Devant la réalité du marché de l’emploi sur l’ensemble du territoire au Québec, toutes les initiatives sont les bienvenues pour encourager l’arrivée d’immigrants au Québec ainsi que leur établissement dans les régions, et nous saluons l’importance d’augmenter les enveloppes associées», a dit Yves-Thomas Dorval, président-directeur général du CPQ.


La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) et Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) se sont aussi réjoui de la nouvelle.


«La FCEI espère notamment que les nouvelles mesures ne s’accompagneront pas de charges supplémentaires pour les PME, dont l’obligation de libérer les employés sur les heures de travail afin d’assister à des programmes de francisation», a indiqué la Fédération dans un communiqué.


Pour sa part, MEQ a demandé «que la francisation puisse se faire en petit groupe en entreprise, à l'extérieur des heures régulières de travail, et qu'elle soit très pratique».


Quant à la Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec, elle estime qu'il faut bien davantage pour réussir la francisation des personnes immigrantes, particulièrement chez les travailleurs.


«Le gouvernement du Québec doit prendre conscience que la pleine intégration des personnes immigrantes à la société québécoise passe par la connaissance du français et pour la FTQ, cela passe nécessairement par les milieux de travail, d'où l'importance de bien financer les programmes de francisation en entreprise», a souligné le président de la FTQ, Daniel Boyer.