Québec annule 18 000 dossiers d’immigration

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La CAQ doit aller de l'avant dans sa réglementation plus stricte de l'immigration


Le ministre Simon Jolin-Barrette demande le feu vert de l’Assemblée nationale pour annuler pas moins de 18 000 demandes d’immigration non traitées.


Le gouvernement québécois remboursera toute personne ayant fait une demande dans le cadre du Programme régulier des travailleurs qualifiés avant « le 2 août 2018 et pour laquelle [le ministère de l’Immigration] n’a pas encore pris de décision de sélection, de refus ou de rejet » à ce jour, peut-on lire dans le projet de loi 9 déposé à l’Assemblée nationale jeudi. Cela pourrait coûter environ 19 millions de dollars à l’État québécois puisque chacun des candidats a déboursé quelque 1000 $ pour préparer et déposer un dossier au ministère, a indiqué M. Jolin-Barrete en conférence de presse.


Pourtant, le premier ministre François Legault avait assuré à la presse, il y a moins de 10 jours, que les 18 000 demandes d’immigration qui s’empilent sur les bureaux des fonctionnaires du ministère de l’Immigration seraient traitées. « Ces 18 000 dossiers-là vont devoir être traités avec les anciennes règles. Après, on va mettre en place nos mesures », avait-il affirmé le mardi 29 janvier dernier.


La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’est rapidement portée à la défense de la « réinitialisation [“reset”] » prévue dans le projet de loi visant à accroître la prospérité socio-économique du Québec et à répondre adéquatement aux besoins du marché du travail par une intégration réussie des personnes immigrantes (projet de loi 9). « Cela devrait donc permettre de réorienter à nouveau la sélection des personnes immigrantes en fonction des besoins du marché du travail, ce qui est une bonne nouvelle. Autrement dit, cela offrira davantage de chances d’assurer une meilleure adéquation entre les profils des personnes sélectionnées et les emplois disponibles », a soutenu le regroupement de PME par voie de communiqué.


Français et valeurs


M. Jolin-Barrette a déposé jeudi le projet de loi 9, par lequel il cherche aussi à spécifier le « but » de la Loi sur l’immigration, soit « de favoriser l’intégration des personnes immigrantes, plus particulièrement par l’apprentissage du français, des valeurs démocratiques et des valeurs québécoises exprimées par la Charte des droits et libertés de la personne ».


En campagne électorale, la Coalition avenir Québec s’était engagée à soumettre les immigrants, trois ans après leur arrivée au Québec, à un test des valeurs et à un test de français dont la réussite constituerait une condition d’obtention du certificat de sélection du Québec — et de la résidence permanente.


Le ministre de l’Immigration entend créer de « telles évaluations ». Pour y arriver, l’Assemblée nationale doit adopter le projet de loi 9 et le gouvernement fédéral doit adopter un règlement, a-t-il précisé.


D’ailleurs, le projet de loi 9 permet au gouvernement québécois de déterminer les « conditions qui affectent la résidence permanente [octroyée par Ottawa] d’un ressortissant étranger » au Québec. « On va avoir des discussions [avec le gouvernement fédéral] », a dit M. Jolin-Barrette à la presse.


« Ce projet de loi est la pierre angulaire de la réforme en profondeur que le gouvernement du Québec entreprend pour réussir l’immigration, tant pour le candidat à l’immigration que pour la société québécoise, a fait valoir M. Jolin-Barrette devant la presse jeudi. Il met en place les bases législatives nécessaires pour améliorer la francisation, l’intégration et l’adéquation entre les besoins de main-d’œuvre du Québec et le profil des candidats à l’immigration. Notre objectif est clair : assurer le succès des personnes immigrantes et donc assurer le succès de tout le Québec. »


D’autres détails suivront.


 

 

Une version précédente de cet article, qui indiquait que la mesure coûterait 10 millions de dollars à l’État québécois, a été corrigée.




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