Vincent Marissal a choisi le parti qui lui permettrait, s’il était élu, de continuer de faire ce dont la Presse l’a privé, en l’occurrence, de commenter l’actualité politique au gré de ses humeurs. C’est un choix respectable et apparemment un bon coup pour QS d’avoir l’opportunité de présenter une personnalité ayant certaine notoriété. C’est le temps qui nous dira si le solitaire de la Presse s’est véritablement transformé en solidaire.
Il est convenu que QS ne peut aspirer au pouvoir à court terme et certains osent même penser que c’est une éventualité qui ne se matérialisera jamais. Jusqu’à présent, le parti s’est plutôt comporté comme un phare des valeurs progressistes et agit tel un objecteur de conscience du gouvernement en le critiquant sur les décisions qui heurtent ses valeurs progressistes. QS le fait sans compromis sur ses principes parce qu’il n’est pas soumis aux contraintes de l’exercice du pouvoir. En fait, c’est un parti de gérants d’estrade qui ont des solutions à tous les problèmes sans avoir l’obligation de les mettre en œuvre.
Malgré ces limites, QS pourrait jouer un rôle appréciable dans la mesure où il ne produit pas un résultat contraire aux valeurs qu’il soutient. Cependant, la réalité permet d’en douter parce que jusqu’à présent QS a surtout « bumper » des députés péquistes pour se faire une place sans ébranler les colonnes du temple libéral et sans même constituer un obstacle crédible sur le chemin de la CAQ. QS compte sur la disparition du PQ pour se hisser vers les sommets en oubliant que les désertions péquistes ont principalement profité à la CAQ. Il serait plus audacieux, au nom des valeurs qu’elle prétend défendre, de présenter ses candidats, qui jouissent d’une notoriété certaine, dans des circonscriptions occupées par le PLQ ou la CAQ qui soutiennent des politiques diamétralement opposées aux leurs.
Tout porte à croire, selon les renseignements livrés par les médias, que Marissal cherchait une circonscription prenable pour poursuivre en dilettante sa carrière de reporter-chroniqueur et qu’il n’était pas prêt à mener un dur combat pour QS, pas plus qu’il ne l’était pour les libéraux fédéraux dans Outremont. Il est fort probable que celui-ci a imposé ses choix à QS qui n’avait surtout pas les moyens de lésiner sur une telle opportunité. C’est le cirque politique à son meilleur qui nous démontre que les individus priment sur les organisations et sur les grandes causes.
Quand devenir politicien ne sera plus un choix de carrière, nous pourrons espérer la gouvernance au profit de tous les citoyens.