Cannabis : la vente de plus en plus légalisée

Prospérité et santé pour le Québec en 2014

Tribune libre

Madame Pauline Marois, Première ministre du Québec,
Selon une dépêche de la Presse Canadienne, reprise durant le week-end par plusieurs médias, Santé-Canada s’apprête à changer les règles et surtout le prix concernant la marijuana aux fins médicales. Cette annonce touchera directement 8 000 Québécois parmi 37 000 Canadiens, détenteurs d’une prescription de leur médecin.
Curieusement, la nouvelle est diffusée au moment où des milliers de gens préparent leur Réveillon, prennent la route pour visiter leur famille en région ou s’apprêtent, comme plusieurs élus, à boucler leurs valises et quitter l’aéroport Trudeau ou celui de Québec pour des vacances bien méritées dans le Sud, comme pour vous, on vous le souhaite, dans votre nouveau condo de Puerto Vallarta au Mexique.
Cependant, en pleine vacances de fin d’année et considérant le lucratif et millionnaire marché du cannabis thérapeutique – on ne compte pas celui nettement plus considérable aux fins psychos récréatives! – la ministre de la Santé de Stephen Harper, Rona Ambrose, est à passer un méchant sapin aux Québécois… En effet, ce ministère fédéral, plutôt responsable de la gestion de huit hôpitaux militaires, nous glisse peut-être sous le nez, tout comme à vos ministres Marceau aux Finances et Bédard au Conseil du Trésor et vos amis de l’Opposition, le Dr. Couillard et le financier Legault, d’importants enjeux associés à la nécessaire et incontournable légalisation voire mieux, l’étatisation du cannabis et ses dérivés.
Pourtant, ce défi contemporain de société serait tant profitable à la création d’emplois en région et tellement possible dans les réseaux des SAQ et pharmacies du Québec. Particulièrement en cette année 2013 qui s’achève par une péréquation fédérale de plus en plus réduite pour le Québec.[i] Cette dépêche de fin d’année de la Presse canadienne est appuyée en plus d’une confirmation d’un professeur de l’Université York de Toronto qui révèle que seules l’offre et la demande peuvent réguler le prix du cannabis…
Les sondages passés le prouvent :
les Québécois sont, dans tout le Canada, parmi les plus favorables à une légalisation!

Voilà une autre et excellente raison d’oser innover et mieux, d’étatiser la marijuana, un bien commun autochtone millénaire répandu ici par Louis Hébert, apothicaire de Samuel de Champlain. Son acceptabilité sociale est tout aussi forte sinon plus grande que pour la Charte de la laïcité. Comment le faire? D’abord, par une production « qualité contrôlée » et une récolte en serres et cette valeur ajoutée incontestable dans les Amériques que sont nos surplus d’électricité.
Mais aussi, avec toute la main d’œuvre spécialisée de ces coopératives en régions qui, de surcroît, offrent à la fois des formations spécialisées en techniques agricoles et policières. C’est le cas en Abitibi du Vice premier ministre Gendron et ministre de l’Agriculture. L’expertise existe aussi à Alma du ministre Cloutier aux Affaires intergouvernementales. A Joliette de Madame Hivon avocate, les terres ont été historiquement réputées fertiles pour l’industrie du tabac et celles de Nicolet de M. Blanchet à l’Environnement sont généreuses. C’est un potentiel similaire à Sherbrooke, du ministre Hébert à la Santé ou à Lévis, dans la région de la ministre Maltais, responsable de l’Emploi, de la solidarité sociale et de la Capitale nationale.
Tout cela serait faisable aussi par une vente, sans hypocrisie sociale, de ce « Québec Gold » psycho récréatif dans les 403 succursales des SAQ et dans toutes les pharmacies privées pour le cannabis médical. Les professionnels cliniciens de la santé s’offrent déjà en première ligne du désengorgement des urgences d’hôpitaux. Ils sont formés à la surconsommation de médicaments aussi banals que l’Aspirine, le Tylenol ou l’Advil qui tuent chaque année plus de 7 000 hommes et femmes en Amérique du Nord. Pourtant, aucune étude sérieuse n’a permis et prouvée à ce jour un seul décès pour usage récréatif du cannabis. Au contraire, tous les rapports démontrent que la guerre à la drogue est un réel échec et le plus vaste détournement de fonds du siècle. 
Avec le décès de Vito Rizutto, tous ces caïds sont en réorganisation comme jamais à Montréal.

Il devient donc urgent de déstabiliser à la source ces criminels et soustraire cette économie souterraine des groupes mafieux qui contrôlent totalement le marché. Ceci inclus Jimmy Cournoyer, ce caïd de Laval « importateur de cannabis interprovincial de Colombie-Britannique et Roi du pot à New-York » ou de Benjamin Barbeau-Hudon, ce spectaculaire évadé de la prison de St-Jérôme mondialement médiatisé, en mars sur CNN, attaché à un seul pied sous un hélicoptère « nolisé ».
Tous ces bandits continuent d’alimenter, chaque jour, chaque mois, beau temps mauvais temps, en prison ou pas, avec ou sans leur cellulaire et agissent autant dans le gruyère qu’est l’Aéroport de Dorval que dans le Port de Montréal, abandonnés en impartition aux services de compagnies privées de nettoyage et de sécurité. Ils poursuivent leur sale œuvre grâce aux gangs de rues et bandes de motards criminels à leur solde et blanchissent leurs revenus : dans les cafés-bars, rafiots de prêts-sur-gage, pizzerias, dépanneurs, mais aussi - merci à la Commission Charbonneau pour ses révélations ! - au casino, dans l’industrie de la construction, dans les contrats municipaux, à Revenu-Canada, à la FTQ et on l’apprendra bientôt, au ministère des Transports et dans le financement passé de plusieurs partis traditionnels.
Durant tout ce temps, au fédéral, on ignore toujours que la « Terre est ronde »:
vite que le Québec rapatrie la pleine application du Code criminel
.

Les nouveaux permis qui seront offerts en 2014 par la ministre d’Edmonton risquent dangereusement et ironiquement, à toute fin pratique, de se retrouver entre les mains de prête noms et demandeurs de permis – ils sont près de 400 à ce jour – issus de ces mêmes groupes mafieux que les lois moyenâgeuses et prohibitives du Premier ministre Harper et du Sénateur Pierre-Hugues Boisvenue tentent aveuglement de combattre.
Quant au Parti Libéral du Canada du converti Justin Trudeau, ceux-ci se positionnent habilement. Stephen Bronfman de l’illustre famille fondatrice de Seagram, des Expos et de Time-Warner est maintenant le collecteur de fonds en chef du parti des commandites. D’ailleurs son père, Edgar Sr. décédé dimanche, a appuyé financièrement à 81 ans et 1 $ million de dollars… le camp du OUI lors de cet historique référendum sur la légalisation du cannabis de novembre 2010 dans l’endettée Californie, plus populeux état des U.S.A.[ii]
Le flair et l’objectif avoué du milliardaire montréalais (et du richissime hongrois Georges Soros) était de répéter en quelque sorte un autre coup financier, comme celui réalisé au Québec par le clan Bronfman, avant la fin de la prohibition de l’alcool qui mena à la création de la Commission des liqueurs...Cette fois, pour une mainmise et un développement du haut potentiel et l’hyper lucratif marché des dispensaires de cannabis médical sur la Côte Ouest américaine.
L’avenir est tellement à l’étatisation de la mari que, sans études de marché approfondies, commissions d’études ou référendums d’initiatives populaires - vous connaissez? - l’entrepreneur Benjamin Bronfman, petit fils d’Edgar Sr., postulait le 4 septembre 2011, soit deux ans, jour pour jour avant votre élection comme Première ministre, afin d’obtenir un permis du District fédéral de Washington, pour ouvrir son propre dispensaire dans la Capitale américaine![iii]
Imaginez en plus, une vingtaine d’états des États-Unis tiendront d’ici deux ans seulement des référendums sur la légalisation, en même temps que cette élection présidentielle pour remplacer Barack Obama. Le même Obama qui, en août dernier, décrétait que le fédéral n’irait pas à l’encontre de ces deux référendums passés, en vigueur le 1er janvier dans l’État de Washington et du Colorado.[iv] Les mêmes États-Unis, plus importante et riche démocratie au monde, dont le Code criminel à deux niveaux est appliqué différemment d’un état à l’autre comme pour les interruptions de grossesse, la prostitution et l’irréversible et rétrograde peine de mort. [v]
« OUI can-nabis » : au Québec, dans les SAQ, en pharmacies et avec la carte-soleil

Pour revenir à ce PLC, son millier de délégués a résolument voté en janvier 2012 lors du Congrès de ses membres pour une légalisation, sans trop détailler les formes que celle-ci prendra. Cependant, on peut avoir un aperçu de ses projets en découvrant que le DG des finances de ce parti, Chuck Rifici, est également DG de Tweed.[vi] Cette entreprise en formation à Smiths Falls à 70 km au sud-ouest d’Ottawa vise - dès la réception d’un permis de récolte de cannabis aux fins médicales – de transformer une ancienne usine et chocolaterie de Hershey et créer ainsi de 50 à 100 emplois pour fournir les 37 400 Canadiens actuels avec prescription médicale et les 450 000, à venir d’ici 10 ans!
Pendant ce temps, le Québec – que ce soit le Parti québécois minoritaire ou le PLQ du Dr. Couillard (qui attend toujours des études) et la CAQ avec son chef aux préjugés passés sur les cégépiens, éternels fumeurs de pot – sont loin de cet enjeu.
Aucun intérêt n’est manifesté pour légaliser ou mieux, étatiser cette marijuana pouvant créer de nouveaux emplois en région et générer de 250 $ à 300 $ millions récurrents par année au Fonds consolidé de la province, selon les recherches comparatives du Pr. Jeffrey Miron, professeur invité de l’Université Harvard, appuyées par 500 économistes US et cinq Prix Nobel. [vii] De tels revenus équivaudraient au tiers de ceux provenant d’Hydro-Québec ou des pokers virtuels et loteries. Ils assureraient un financement de base important pour de nouveaux programmes publics totalement « Made in Québec » en persévérance scolaire, éco civisme et éducation des jeunes sur l’abus des drogues comme Nez rouge et ÉducAlcool l’ont été, si précieux aux temps des Fêtes et exportés depuis dans le monde.
En plus, ils aideraient indéniablement au financement de la Caisse d’assurance autonomie maintenant reportée et si pressante pour nos ainés, les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, celles d’un cancer et leurs proches aidants vulnérables. Ou pour mettre à niveau nos écoles aux murs moisis, pour créer des ponts ou électrifier nos transports collectifs urbains. Peu importe, ces nouveaux revenus feraient augmenter sans conteste le PNB du Québec, une mesure qui serait hautement saluée par l’économiste Harper et toutes les agences de crédit et de notation à Toronto, New-York, Paris ou Tokyo. D’ailleurs, peut-être qu’en 2014, The Economist, le magazine britannique de réputation mondiale pourrait nommer le Québec « plus meilleur pays au monde » comme il l’a fait, la semaine passée, en accordant le même titre 2013 à l’Uruguay et ses 3 millions d’habitants, pour l’étatisation totale du cannabis, réalisée en un année seulement.[viii]
En espérant, Madame Marois que vous profiterez de votre prochain séjour à Puerto Vallarta pour découvrir ce que la mégalopole de 20 millions de citoyens et le Département fédéral de Mexico s’apprête lui aussi à réaliser dans cette nécessaire concertation continentale pour une légalisation du cannabis. Une réponse favorable à ma demande et celle de nombreux Québécois et Québécoises serait fortement appréciée. D’ici là, je ne peux que vous souhaiter à vous, à votre famille, à vos proches et à toute votre équipe ministérielle une Année 2014 toute remplit de prospérité et de santé.
Sincèrement,
Gérard Briand, Rosemont, le 22 décembre 2013.
C.c. M. Jean-François Lisée, Député de Rosemont et Ministre des Relations internationales, de la Francophonie, du Commerce extérieur et responsable de la région de Montréal.
Élus et médias.
[i] “Main d’œuvre – Le Conseil de la fédération se range derrière Pauline Marois, contre Ottawa”, par Robert Dutrisac, journal Le Devoir, Québec, le 19 juillet 2013 : http://www.ledevoir.com/politique/quebec/381171/le-conseil-de-la-federation-se-range-derriere-pauline-marois-contre-ottawa
[ii] “Californie: des milliardaires pour la légalisation du cannabis” par Nicolas Bérubé, journal La Presse, Los Angeles, le 27 octobre 2010: http://www.lapresse.ca/international/etats-unis/201010/27/01-4336483-californie-des-milliardaires-pour-la-legalisation-du-cannabis.php
[iii] « D.C. approves more than 50 to apply for medical marijuana licenses”, par Annis Shin et Victor Zapana, journal The Washington Post, Washington, D.C., USA, 4 septembre 2011: http://www.washingtontimes.com/news/2011/jul/28/dc-culls-applicant-list-for-medical-marijuana/?page=all
[iv] «Le cannabis sera bien légal dans les États de Washington et du Colorado », journal Le Monde, Paris, le 30 août 2013 : http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/08/29/washington-va-tolerer-le-cannabis-a-usage-recreatif-dans-deux-etats_3468707_3222.html
[v] « Projet de loi C-10 – Le PQ réclame de rapatrier le code criminel », par Antoine Robitaille, journal Le Devoir, Montréal, le 24 novembre 2011 : http://www.ledevoir.com/politique/canada/336810/projet-de-loi-c-10-le-pq-reclame-de-rapatrier-le-droit-criminel
[vi] « Health Canada presides over birth a billion free market in marijuana”, Presse canadienne et journal The Guardian, Cornwall (I.P.E.), le 30 septembre 2013: http://www.theguardian.pe.ca/News/Canada---World/2013-09-30/article-3412173/Health-Canada-presides-over-birth-of-billion-dollar-free-market-in-marijuana/1
[vii] «Budgetary Implications for Marijuana Legalization in United States - Milton Friedman +500 economists call for Regulation Marijuana Debate”, rapport complet du Marijuana Policy Project, Washington D,C., USA, Université Harvard, Cambridge (Mass.), Juin 2005: http://www.prohibitioncosts.org/
[viii] « The Economist’s Country of the Year – Earth’s Got Talent », par The Economist, Londres, le 18 décembre 2013: http://www.economist.com/news/leaders/21591872-resilient-ireland-booming-south-sudan-tumultuous-turkey-our-country-year-earths-got

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Gérard Briand46 articles

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L’auteur habite Rosemont. Détenteur d’une MBA (spécialisée en entreprises collectives) et collecteur de dons rattaché à des organisations nationales bénévoles, il est également chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux collégial et universitaire.





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