Projet de loi 33: quelques fautes à corriger

Tribune libre

L’Asulf a indiqué à la Commission de l’économie et du travail que le projet de loi 33 (placement syndical) reproduisait au moins huit fautes que les spécialistes dénoncent depuis des lunes. Un mémoire a été acheminé aux membres de la commission le 26 octobre et un message pressant début novembre.
Les expressions dénoncées sont, entre autres : « agent d’affaires » (en français : agent syndical), « être à l’emploi de » (employé par), « certificat de compétence » (certificat de qualification), « occupation » (emploi), « référer » et « référence » (diriger vers…,), etc. Les avis de l’Asulf correspondent à ceux de tous les dictionnaires correctifs.
Il est inacceptable que les parlementaires entérinent des expressions jugées comme des impropriétés ou des calques de l’anglais. Les lois doivent être au-dessus de toute négligence.
Les députés peuvent toujours faire valoir que les erreurs font partie du « patrimoine » langagier et qu’il n’y a pas lieu de les corriger. Ils ne peuvent pas agir de la sorte. Ils pourront aussi prendre prétexte de l’urgence du débat pour ajourner les corrections proposées. Aux créneaux, on ne consulte pas un dictionnaire. Mais il ne faut pas toujours remettre cette tâche aux calendes grecques. L’amélioration de la langue mérite qu’on profite des occasions qui se présentent.
Le gouvernement investit des crédits importants dans le domaine de la langue. Des entreprises proposent des améliorations. Les élus devraient tenir pour acquis que l’expression mise de l’avant par les langagiers sont toujours préférables à l’expression douteuse que les Québécois répètent parce qu’ils l’entendant ou la lisent. Tout au moins devraient-ils vérifier le sens donné par les dictionnaires d’usage aux vocables utilisés.
L’étude du projet de loi est avancée, mais elle n’est pas encore terminée. Les députés peuvent encore donner l’exemple, un exemple d’ouverture.
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Le président de l’Asulf
_ Gaston Bernier


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1 commentaire

  • Jean-François Vallée Répondre

    28 novembre 2011

    Bonjour Gaston,
    En effet, "aux créneaux, on ne consulte pas toujours un dictionnaire". Mais aujourd'hui, ce type d'erreur est systématiquement signalé par les dictionnaires et le correcteur du logiciel Antidote, que nos fonctionnaires doivent posséder.
    Mais depuis 9 ans, à Québec (ère libérale), le dernier de leurs soucis est vraiment le français. Ils sont en train de créer un deuxième Nouveau/New-Brunswick dans le Canada. Et on ne sait même pas s'ils conserveront l'accent sur le "e" de Québec.
    Misère !