Réplique à Gilbert Gagnon

Prof en vacances… député sur le terrain

Amir Khadir sera-t-il blâmé par l'Assemblée nationale?


M. Amir Khadir, député de Mercier, lance des chaussures en direction d’une
photographie de George W. Bush. [M. Gilbert Gagnon->17038], enseignant au Cégep de
Sainte-Foy, déplore la participation de ce député élu récemment à une
manifestation contre le président des États-Unis.
Jusque-là, je peux comprendre… en me forçant un peu (beaucoup)… Mais quand
M. Gagnon parle de « manquement grave à la dignité et aux devoirs d’un
député » et porte plainte auprès du président de l’Assemblée nationale du
Québec, je crois rêver. On parle de démocratie en péril depuis déjà quelque
temps et on accuse, à juste titre, les États-Unis d’abuser de leur
puissance pour intervenir partout dans le monde au nom de la Démocratie en
pilonnant des villes, tuant des civiles et s’immisçant partout. Mais notre
démocratie canadienne, s’il en reste, est plutôt malade, voire à l’agonie.
Comment un gouvernement, celui de M. Harper, peut-il verser 25 milliards de
dollars (ce chiffre devrait encore augmenter pour atteindre 75 milliards de
dollars) aux banques sans consultation? Comment peut-il décider de mettre
la clef sur le Parlement? Comment une gouverneure-générale peut-elle,
encore aujourd’hui, au vingt-et-unième siècle, détenir le pouvoir
d’autoriser cette décision, maltraitant, une fois de plus, le Québec?
Si c’est ce qu’on appelle la « démocratie », il faut réagir avant qu’il ne
soit trop tard. Et Amir Khadir réagit. En votant pour lui et pour Québec
Solidaire, nous avons ouvert une porte, celle de l’Assemblée nationale,
pour que les Québécois et les Québécoises soient enfin entendus. Je parle
de la voix de ceux et de celles qu’Amir Khadir représente, la classe
laborieuse mais aussi les travailleurs qui œuvrent pour plus de justice et
ne se contentent pas de leur petit confort.
Oui, Amir Khadir participe à
des manifestations, et ce n’est pas d’hier. Il s’est toujours mis de
l’avant pour défendre les droits des travailleurs et est connu comme
militant depuis trente ans. C’est pour cela qu’il a été élu et M. Gilbert
Gagnon œuvre déjà pour le faire sortir de l’Assemblée nationale ou du moins
le faire mettre au pas.
Si ce n’était la gravité de ce que cache le geste de M. Gagnon, nous pourrions nous contenter de rire. Mais il s’agit d’une
manœuvre, maladroite, visant à faire taire un homme d’action, impliqué dans
sa communauté (la nôtre, le Québec) depuis des années et à le transformer
en pantin au service des intérêts d’une minorité dominante, comme l’est
déjà notre premier ministre canadien.
Quant aux arguments avancés « geste
inacceptable [qui] encourage la violence », ils sont un peu faibles.
Entre le geste d’Amir Khadir et celui de Gilbert Gagnon, celui de M.
Gagnon est beaucoup plus violent et dommageable. Car il s’attaque au
fondement même de la démocratie : la liberté d’expression. En agissant de
la sorte, Gilbert Gagnon veut domestiquer et museler les milliers de
Québécois et de Québécoises qui ont fait confiance à Amir Khadir. Mais
peut-être veut-il seulement faire parler de lui…
Claude Jacqueline Herdhuin
Scénariste, assistante-réalisatrice, auteure
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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