Amir Khadir défend son lancer de chaussures

Amir Khadir sera-t-il blâmé par l'Assemblée nationale?


La semaine dernière, devant le consulat des Etats-Unis à Montréal, le député de Mercier avait lancé des chaussures en direction d'une photographie de George W. Bush. - Photo: Bernard Brault, La Presse
La Presse Canadienne - Le député de la circonscription de Mercier, et l'un des deux porte-parole de Québec solidaire, Amir Khadir, n'est pas étonné qu'une plainte ait été déposée à l'Assemblée nationale.
Déplorant la participation de M. Khadir à une manifestation contre le président des Etats-Unis, George W. Bush, un enseignant du Cégep de Sainte-Foy, Gilbert Gagnon, a décidé de porter plainte au président de l'Assemblée nationale du Québec.
La semaine dernière, devant le consulat des Etats-Unis à Montréal, le député de Mercier avait lancé des chaussures en direction d'une photographie du président américain, imitant ainsi un geste posé par un journaliste irakien.
Mais lors d'une entrevue avec La Presse Canadienne, Amir Khadir s'est défendu en affirmant qu'il n'aurait jamais posé un tel geste contre un «président qui avait le respect de son peuple».
M. Khadir affirme que «le peuple américain a honte de (George W. Bush)». Selon lui, ce président symbolise «le mensonge, la manipulation, la guerre, la destruction».
M. Khadir a affirmé qu'il s'en est pris à ces symboles, et non pas à la personne de George W. Bush.
«Si M. Bush, lui même, avait été là en personne, je ne lui aurais jamais lancé un soulier à la figure», a-t-il assuré.
Gilbert Gagnon estime que le geste posé par le député de Mercier n'est pas acceptable et qu'il encourage la violence. Selon lui, les agissements de M. Khadir constituent un manquement grave à la dignité et aux devoirs d'un député. Il a demandé à l'Assemblée nationale de prendre des mesures contre Amir Khadir.
Mais le député de Mercier croit qu'il fait honneur à la fois au poste de député et à l'Assemblée nationale.
Selon lui, il s'est simplement «élevé au rang d'un citoyen» en participant à la manifestation de la semaine dernière.
Il a en outre fait valoir qu'un député était le représentant des électeurs d'une circonscription, et qu'en choisissant un candidat de Québec solidaire, les électeurs de Mercier ont voulu exprimer une autre voix.
Il a tenu à rappeler qu'il participait aux mouvements antiguerre depuis plusieurs années.
«Il ne faut pas que (l'Assemblée nationale) devienne une prison pour quelqu'un comme moi, qui, depuis 30 ans, fait cela», a-t-il déclaré.
«Les gens de Mercier savent bien qui je suis», a-t-il conclu.


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