M. Louis Lapointe, en ce 25 mars, nous présente un excellent billet [1]. Il dénonce les censures que les puissants peuvent imposer.
Il dénonce cette injuste "justice" (sic) dont se paient les puissants portefeuilles de ce monde.
Les poursuites-bâillons, en anglais SLAPP (Strategic Lawsuit Against Public Participation)
La saine information est un pilier essentiel de la démocratie.
La liberté d'expression est aussi un droit que nous devons défendre sans cesse. Bien sûr liberté d'expression ne veut pas dire liberté de diffamation ou liberté de désinformation. On doit pouvoir poursuivre en justice ceux qui disent ou publient des faussetés. Cependant, la condamnation ne doit pas se faire avant jugement. Le recours aux poursuites-bâillons permet d'appliquer une condamnation sans avoir besoin d'obtenir un jugement. On peut empêcher l'information simplement en disant qu'elle n'est pas vraie sans aucun besoin de le prouver. L'injustice est alors flagrante, on applique une sentence de silence avant qu'un jugement soit rendu. Le «innocent jusqu'à preuve du contraire» n'existe plus.
Il semble que les poursuites-bâillons malgré la loi «québécoise» [2] de juin 2009 suscitent toujours de l'intérêt pour les portefeuilles bien garnis. Il suffit peut-être de trouver le moyen de ne pas entrer dans la catégorie "poursuites-bâillons". Les astucieux avocats bien payés vont sûrement développer une méthode pour ne pas trop souffrir de la loi et ainsi permettre de poursuivre l'intimidation judiciaire.
Les moyens de défense des faibles, attaqués par les puissants, ont été améliorés par la loi «québécoise», mais le recours à cette méthode d'intimidation ne parait pas avoir disparu, comme nous le fait remarquer Alexandre Shields dans Le Devoir du 25 mars [3].
L'intimidation 4] se fait au Canada anglais, [Talon Books de Vancouver [5] en fait les frais. On constate une fois de plus que ce pays qui nous contrôle n'a pas du tout la même "évolution" que nous, cette fois-ci, c'est au niveau légal.
On sait que le but des compagnies qui entament des poursuites d'intimidation judiciaire, n'est pas de gagner, mais de faire taire ou de faire mettre en doute la crédibilité de ceux qui les dénoncent. «L'assurance» avec laquelle les procédures sont enclenchées maintient subtilement la crédibilité et la "non-culpabilité" de la riche compagnie. Rien ne vaut «l'assurance démesurée» et imperturbable pour gagner la guerre de l'image et de la crédibilité ainsi que le pouvoir d'intimider.
Le pouvoir de dénoncer
A-t-on le pouvoir de dénoncer ?
Monsieur Lapointe dénonce ces cabinets d'avocats composés en partie par des similis avocats qui sont bien souvent des ex-gens de pouvoir qui connaissent à fond le fonctionnement des gouvernements ainsi que des puissants lobbys et qui, de plus, ont des "contacts" de «haut niveau». Ce type de personnes, manœuvrant dans le secret des dieux et pouvant participer à des réunions importantes tenues derrière des portes closes, se met facilement «à contribution».
A-t-on le pouvoir ou «l'illusion du pouvoir» de dénoncer l'exploitation honteuse de démunis (comme en Afrique) ou les atrocités commises afin de maintenir la croissance et la «création de la richesse» des riches ?
Quel a été l'impact de Noir Canada ?
Quel est l'impact du billet de M. Lapointe ?
Quel est l'impact de mon ridicule (!) texte ?
Prêchons-nous dans le désert ?
Monsieur Pierre Cloutier lance un appel à la mobilisation des chroniqueurs de Vigile pour promouvoir l'Indépendance, quel sera l'impact ?
Avons-nous un impact ?
Vigile a-t-il un impact ?
Nous qui écrivons et lisons Vigile, nous sommes en très grande partie séparatistes et éveillez aux abus de pouvoir que dénoncent des gens comme Alain Deneault [6], Delphine Abadie ou Louis Lapointe. Quel est donc l'impact que nous avons ? Sommes-nous lus QUE par "nos semblables" ?
Nous avons tous entendu parler de Noir Canada 7], grâce à [cette poursuite de Barrick Gold [8] contre Écosociété (il faut voir le bon côté des choses), mais qui donc a-t-il entendu parler des points précis dénoncés dans ce livre ?
La semaine dernière Radio-Canada a passé en rafale une série de reportages (Le grand jeu chinois en Afrique [9]) visant à dénigrer la Chine. Comme si la Chine faisait pire que la France, les États-Unis ou notre "bon" Canada.
Grâce à cette campagne médiatique de dénigrement orchestrée internationalement (Google, Tibet, Ouighour, Afrique, etc.) nous détestons tous la Chine, mais que savons-nous de notre "bon" Canada en Afrique ?
Monsieur Deneault et son groupe ont-ils prêché dans le désert ?
Qui donc a entendu parler de AMFI (American Mineral Fields International) [10] ?
Qui donc a entendu parler des liens avec Laurent Désiré Kabila ?
Nous avons tous entendu parler de la souffrance au Congo, mais qui donc a entendu parler de la source de cette souffrance ?
Cette source de la souffrance congolaise, elle est connue 11], mais Radio-Canada n'en parle pas. Il faut lire le livre de Monsieur Deneault, lire les journaux alternatifs, il ne faut pas lire "Le Monde", mais plutôt lire «[Le Monde Diplomatique» 12] ou des documents faits par des groupes africains telle l'Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo ([APARECO 13]) pour apprendre [ce qui se passe en Afrique [14].
Des tonnes d'informations existent [15] mais ne sont pas diffusé par les médias "de masse".
Des tonnes de dénonciations sont faites [16], mais ne sont pas diffusées par les "mass medias". C'est un triste constat
Nous constatons tristement que tant que Vigile ne sera pas La Presse, Le Devoir, Radio-Canada, ou le Journal de Montréal (!), son impact sera négligeable. Le matin lorsque j'écoute la revue de Presse de Radio-Canada, on ne dit pas «Louis Lapointe met en lumière le copinage entre les gens de pouvoir et le milieu juridique», mais on cite allègrement les conneries que peuvent dire les Pratte, Dubuc (Alain), Brousseau, Truffaut et Cie. Ces gens peuvent balayer en un tour de plume ou en un coup de gueule bien assuré, les Louis Lapointe du monde entier. Et pourtant, ce sont ces Louis Lapointe, ces auteurs de presse «alternative» qui précisent l'information et qui devraient être cités tout autant que ces gens qui ne font que reproduire une sorte de discours imposé.
Qui donc a porté attention à Sylvain Racine qui a nourri le dossier de la vaccination. Qui donc a cité les sources de M. Racine lors des débats sur la vaccination ? Qui donc avait raison ? Où est-elle la fameuse pandémie ? Et où est-il l'argent de nos impôts dépensé à faire semblant de nous sauver en risquant peut-être notre vie avec des vaccins douteux ?
A-t-on le pouvoir de dénoncer ?
Prêchons-nous constamment dans le désert ?
Il y a des tonnes de livres [17] écrits par des gens qualifiés qui dénoncent la marche honteuse du monde cupide dans lequel nous baignons. Ces gens prêchent dans le désert depuis des années comme s'il était impossible de réveiller la conscience populaire. Les médias officiels (dirigés par ceux qui contrôlent le monde) négligent délibérément ceux qui dénoncent et vont même jusqu'à régulièrement les discréditer.
Des articles excellents comme celui de Monsieur Louis Lapointe, il y en a des tonnes, dans tous les journaux "alternatifs". Il est désolant de constater que de si bonnes dénonciations existent en grand nombre et de constater que leur effet est «négligeable».
Il faut trouver le moyen d'utiliser les médias "de masse" pour faire adopter à la masse la lecture des médias alternatifs. Sinon, nous écrirons éternellement en vain, nous prêchons dans le désert. On écrit, on se lit et on se fait plaisir, mais on ne fait pas avancer la conscientisation en dépit de l'énergie déployée.
Les médias "officiels" s'appliquent à offrir des mises en page "commentaires" aux écrits que nous pouvons faire. On réduit ainsi la crédibilité des "non officiels".
Les journalistes "officiels" font, bien souvent, plus d'opinion et de textes "éditoriaux" que de journalisme. Leurs écrits sont souvent sans beaucoup de contenue et saupoudrés généreusement d'idéologie.
Avant son remaniement électronique, Le Devoir offrait à tous une mise en page équivalente à ces "journalistes" qui dans bien des cas s'évertuent à aiguiller l'opinion plutôt qu'à informer véritablement. Je privilégiais Le Devoir (plus de 500 textes) avant sa refonte électronique et sa mise en vigueur d'une censure officielle. On y offrait une mise en page intéressante d'aussi bonne qualité que celle offerte aux journalistes maison.
En ayant une mise en page équivalente "aux officiels", les articles apportant des faits et des observations contredisant l'aiguillage systématique de l'opinion publique étaient lus sur le même pied que les articles de ces bonzes intouchables ayant une crédibilité surfaite. On pouvait ainsi confronter leur opinion reposant bien souvent que sur très peu de données journalistiques (au niveau international, leur discours repose totalement sur ce que dit AFP, point à la ligne). On pouvait les confronter à des faits et des documents allant un peu plus au fond des choses.
Le Devoir ne pouvait plus affronter les textes de plusieurs auteurs fouillant, bien des fois, plus à fond les événements que leurs journalistes et contredisant, dans bien des cas, preuves à l'appui, le discours des bonzes. La mise en page équivalente fut donc annulée et l'adresse directe à ces textes fut aussi éliminée. Les textes donnant un autre son de cloche ont été mis dans la section "commentaires" et n'ont plus droit à une adresse propre. Pour les lire, il faut les débusquer sous l'article du bonze médiatique "qualifié" (!) et "crédible" (sic) et de plus, la censure a été "officialisée". Fini la tribune libre ayant une mise en page accordant de la crédibilité. Fini la belle présentation des textes contraires au discours "officiel" sur les médias de masse. Les journalistes et auteurs alternatifs sont relégués aux "commentaires" et aux médias "alternatifs" qui ont suffisamment d'ouverture pour avoir "une ligne éditoriale" plus ouverte (c'est-à-dire, moins de censure).
Radio-Canada a aussi réduit l'impact du sérieux des commentaires, il ne faut pas trop donner la chance à ce que les gens soient mieux informés. Sa section "carnets" jadis menée en grande partie par l'excellent et regretté René Mailhot, fut peu à peu abandonné au profit de commentaires s'apparentant à des commentaires de radio poubelle. Radio Canada a favorisé l'utilisation du pseudonyme et le texte court ce qui ouvre la porte aux commentaires clichés favorisant la superficialité. Encore ici, la mise en page de type "commentaire" enlève la visibilité et par la bande, la crédibilité à tous les textes plus sérieux.
Les médias "officiels" gardent jalousement leur pouvoir d'aiguillage de l'opinion en s'accordant «LA» crédibilité.
Heureusement qu'il y a Vigile, Presse-toi à gauche (lorsqu'on entre dans la ligne éditoriale), Le Grand Soir et quelques autres qui s'imposent de plus en plus, mais pas encore assez.
Oui, malheureusement, en écrivant sur Vigile, ou sur les sites des journaux alternatifs on atteint encore trop peu les gens.
On atteint trop peu les gens «à atteindre». C'est sur les médias de masse que nous devrions être lus ou plutôt il faut trouver le moyen de faire en sorte que des journaux comme Vigile deviennent des médias de masse.
Monsieur Cloutier qui lance un appel aux chroniqueurs de Vigile pour promouvoir l'Indépendance, c'est bien, mais c'est bien peu. On risque de se lire entre nous, nous qui sommes déjà totalement convaincus depuis des décennies.
Il faut s'efforcer de penser des mouvements ayant plus d'impact dans la société.
Pour ma part, je prône la politisation des gens.
Pour ma part, j'essaie d'entraîner les gens à découvrir et à lire de plus en plus Vigile.
Je crois que l'Indépendance se fera lorsque notre conscience collective sera plus sensibilisée, plus "politisée". Il faut en premier que le taux de participation lors des scrutins augmente. Cet "indicatif" nous montre clairement le degré de politisation des gens. Une personne politisée va voter.
Un peuple politisé verra que l'unique moyen d'être Québécois c'est d'avoir les outils de sa destinée. Un peuple politisé verra rapidement qu'il est essentiel que nous ayons les tous outils politiques et juridiques d'un Pays pour survivre et s'émanciper comme nous le méritons.
Un peuple politisé fera l'Indépendance.
Il faut réveiller nos concitoyens qui sont soient maintenus dans un sommeil léthargique ou dont l'opinion est aiguillée par nos "experts" (sic) de tout acabit vantant les vertus du fédéralisme, du néolibéralisme, du conservatisme, etc.
Il faut trouver le moyen de cesser de prêcher dans le désert.
Serge Charbonneau
Québec
[1] Barrick Gold récidive. Noire justice !
http://www.vigile.net/Noire-justice
[2] Une loi contre les poursuites-bâillons
http://www.radio-canada.ca/nouvelles/societe/2009/06/03/001-loi-anti-slapp-baillon.shtml
[3] Alexandre Shields, Barrick Gold empêche la publication d'un livre
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/285681/barrick-gold-empeche-la-publication-d-un-livre
[4] Imperial Canada Inc.: Publication cancelled.
http://www.talonbooks.com/index.cfm?event=titleDetails&ISBN=0889226350
[5] Talonbooks, Vancouver BC
http://www.talonbooks.com/index.cfm?event=contact_talon
[6] "Noir Canada" - Entrevue avec Alain Deneault
http://www.dailymotion.com/video/xblr1k_noir-canada-entrevue-avec-alain-de_webcam
[7] Noir Canada: Pillage, corruption et criminalité en Afrique
http://www.ecosociete.org/t117.php
[8] RDI, Simon Durivage, Entrevue d'Alain Deneault sur la mise en demeure reçue de Barrick Gold pour le livre Noir Canada
http://www.youtube.com/watch?v=94pctLBtEtQ
[9] Dimanche Magazine, Le grand jeu chinois en Afrique
Le dimanche 21 mars s'amorce la série de reportages Le grand jeu chinois en Afrique sur la présence de plus en plus grande d'intérêts chinois sur le continent africain.
http://www.radio-canada.ca/emissions/dimanche_magazine/2009-2010/archives.asp?date=2010-03-21
[10] République démocratique du Congo :un État à refonder
par Jooneed Khan. EXCELLENT journaliste retraité de politique internationale au quotidien La Presse
Dans le sillage de l’American Mineral Fields International (AMFI), une société créée en 1995 et enregistrée à la fois dans l’Arkansas, à Londres, à Vancouver et à Toronto, ces firmes ont fait main-basse sur d’importants gisements miniers et ont utilisé une petite partie de leurs gains en bourse pour financer la guerre elle-même.
http://www.revuerelations.qc.ca/relations/archives/themes/textes/pol_internationale/poli_in_khan_0908.htm
[11] Pillage Minier en RDC
Derrière les Chiffres : La Souffrance Indicible au Congo
En avril 1997, Jean-Ramon Boulle, cofondateur d'Adastra (alors dénommée AMFI), a reçu un contrat d'1 milliard de dollars pour des mines au Congo, à Kolwezi (cobalt) et à Kipushi (zinc), de la part de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Zaïre (AFDL), dirigée par Laurent-Désiré Kabila...
http://lejaloncongolais.blogs.courrierinternational.com/archive/2008/12/17/pillage-minier-en-rdc.html
[12] Le Monde Diplomatique, mai 1998.
Des matières premières toujours convoitées
Les nouveaux acteurs du secteur minier africain
http://www.monde-diplomatique.fr/1998/05/MISSER/10487
[13] Page d'accueil de APARECO : Alliance des Patriotes pour la Refondation du Congo
http://www.aparecordc.org/forum/portal.php?pid=18
[14] L'autopsie de la tragédie congolaise
http://www.aparecordc.org/forum/galerie/documents/1171588895861.pdf
[15] L'enjeu géopolitique des sociétés minières internationales en République Démocratique du Congo (ex-Zaïre)
http://www.sauvonslecongo.org/geopolitique.htm
[16] Qui pille le Congo ?
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=6462
[17] Exemple de tonne de livres intéressant:
La globalisation du monde
Laisser faire ou faire ?
Écrit en 2000 comme s'il avait été écrit hier tellement il demeure déconcertant d'actualité.
Par Jacques B. Gélinas, excellent auteur Québécois.
Un livre que je mettrais en lecture obligatoire au CEGEP pour éveiller le sens critique et politique de notre jeunesse (et que je recommande fortement à notre vieillesse).
http://www.ecosociete.org/t053.php
Le billet de Louis Lapointe
Prêcher dans le désert
Tribune libre
Serge Charbonneau214 articles
Artisan de l’information depuis 1978. Voyageur reporter retraité pour raisons de santé et financière.
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7 commentaires
Archives de Vigile Répondre
29 mars 2010Si le Canada,aidé par des intellos,des gens d’affaires et des gros médias fait tant de propagande,faudrait-il interpréter cela comme quoi son régime fédéral monarchique vaut pas ce choix pour le Québec ?
Je dis sur AmériQuébec,que la province Québec doit en sortir au plus sacrant.
Je ne me demande jamais si je prêche dans le désert.Je n’ai aucun outil pour mesurer si j’influence,si je converti quelqu’un. Je le fais au cas où.Mieux vaut le faire que pas.
J’aime mieux ça que faire la patate pour le hockey,devenir débile en étant accroc d’un cellulaire,Youtube et Facebook.
C'est un bel entraînement pour perfectionner mon français écrit.
Archives de Vigile Répondre
27 mars 2010Si ça peut aider, voici un commentaire que j'ai reçu d'une amie aujourd'hui:
"En effet, je me sens plus Qcoise qu'avant à cause de toi: ton sentiment d'appartenance Qcoise est si contagieux que je me sens de + en + Qcoise non seulement à cause de l'internet comme tu le dis si bien mais aussi à cause des nouvelles dont tu me nourris et de ton sentiment qui transpire dans ces écrits.
Je suis non seulement une convertie, mais une tiède qui se réchauffe."
Ça ma fait chaud au coeur... Une personne de plus qui veut joindre les rangs.
Je préfère donc semer à tout vent plutôt que de prêcher dans le désert...
Archives de Vigile Répondre
27 mars 2010Très bon texte M.Charbonneau! Je suis pleinement d'accord avec vous comme tous les lecteurs de Vigîle.
Il faut politiser les québécois. Est-ce faisable? Il le faut, car c'est le seul moyen de construire notre pays, le Québec.
Sans politisation, nous n'allons nulle part et ça, nos adversaires le savent bien!
La moindre manifestation pacifique de nos concitoyens fait sortir les matraques.
Lawrence Tremblay.
Raymond Gauthier Répondre
27 mars 2010Chers monsieur Charbonneau,
Je partage tout à fait ce que vous décrivez avec justesse : le peu d'impact des médias alternatifs et la nécessaire politisation de la population.
Exemple, dans Le Devoir de ce matin : le « bonze » Michel David qui tourne au ridicule la campagne de Richard Le Hir pour alerter les Québécois sur l’arnaque de l’entente QC-NB qui a heureusement avorté. Endormis au gaz des médias, tout autant que la cheffe de l’opposition, l’ensemble des Québécois applaudissaient gaiement l’achat de NB Power comme un plus pour Hydro-QC.
Évoquant l’éveil après coup de Pauline Marois, David déclare :
« Certains, dont son ancien collègue dans le gouvernement Parizeau Richard Le Hir, avaient pourtant eu des visions d'Apocalypse à l'annonce de l'entente. M. Le Hir craignait qu'en sortant ainsi de ses frontières, le Québec ne soit assujetti à l'Office national de l'énergie du Canada.
Selon lui, Ottawa aurait même pu invoquer l'article 92 de la Constitution, qui permet au gouvernement fédéral de déclarer un ouvrage provincial «à l'avantage général du Canada», ouvrant ainsi la porte à la privatisation d'Hydro-Québec. Je vous fais grâce de la suite de son scénario. »
J’ai eu envie de réagir sur le coup, dans la partie commentaires du Devoir, mais j’ai eu le sentiment que le mal était fait et que je n’avais pas d’emprise pour dénoncer le commentateur officiel. Comme vous le dites, nos commentaires sont désormais marginalisés dans ces tribunes.
Vous avez raison. Les Vigiliens prêchent dans le désert et se complaisent effectivement dans un cercle d’initiés. C’est malheureux de le constater, mais ça ressemble à cela. Il faut le reconnaître. Nous avons au moins une tribune pour échanger entre nous et, plus souvent qu’autrement, pour nous chamailler ! Ça permet de se faire une tête. Mais nous avons besoin de passer la rampe. Nous avons besoin surtout de rapailler la diversité créatrice de nos convictions divergentes pour enfin mettre tout notre butin dans la balance et la faire basculer du bord souhaité.
À défaut de la politisation souhaitée, c’est à l’usure de l’incompétence de ceux qui ne cessent de nous déposséder que la masse endormie va finir par entendre venir le tsunami libérateur qui se prépare à son insu. Pour parvenir à rattraper la politisation ratée, il faudrait y mettre le paquet et aussi une patience que nous n’avons plus. Car il faut ramer à contre-courant. Et il faut faire ce que le parti officiel a toujours négligé de faire : de l’éducation populaire, pas de l’électoralisme.
Le ralliement des indépendantistes de toutes tendances est à la base de notre véritable pouvoir de changement : c’est la vague de fond qui va entrainer ce puissant raz-de-marée qui va libérer la place des empêcheurs de tourner en rond et qui va enfin nous permettre de le faire ensemble ce Pays dont nous rêvons tous.
Raymond Gauthier
Archives de Vigile Répondre
27 mars 2010Moi-même nouveau lecteur de vigiles depuis quelques semaines, je trouve que de ''réveiller'' les gens à la petite cuillère prend plus de temps que de remplir à la pelle les cruches devant leur téléviseur mais un coup les gens réveiller ils ne s'endorment plus, tandis que de l'autre côté il faut que la propagande trouve toujours et sans cesse des moyens d'endormir la population. Il ne gagneront pas cette guerre, continuons le travail et de plus en plus les gens s'éveilleront.
Archives de Vigile Répondre
27 mars 2010Louis Lapointe et toi, Serge Charbonneau, faites un tandem extraordinaire de réflexion. Malgré quelques sources lumineuses en son sein, la population du Québec n’est pas suffisamment politisée pour entreprendre le processus irréversible de son indépendance. Si l’UNION FAIT LA FORCE, nous devrions commencer par l’unification des forces indépendantistes sans égard à leur allégeance politique. À quand une RENCONTRE GÉNÉRALE DE TOUS LES VIGILIENS autour de ce thème commun? Peut-être que ce geste parlerait plus fort que nos écrits dans le désert politique québécois?
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
27 mars 2010Oui monsieur, le constat est évident: nous écrirons éternellement en vain, nous prêchons dans le désert. On écrit, on se lit et on se fait plaisir, mais on ne fait pas avancer la conscientisation en dépit de l’énergie déployée.
Hélas, il demeure sans réponse: Il faut trouver un moyen de cesser de prêcher dans le désert. Vilain pseudo