Pratiques contestables au MTQ: l'UPAC enquête, confirme Jacques Daoust

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Robert Poëti prend sa revanche





Le ministre des Transports Jacques Daoust a demandé à l'UPAC de faire enquête sur des allégations de manoeuvres douteuses qui auraient eu cours au ministère des Transports, ces dernières années.


«J'ai rencontré mon prédécesseur (Robert Poëti) qui m'avait parlé de ses préoccupations face à certains comportements administratifs. J'ai continué le travail qu'il avait fait, on a colligé les documents qui avaient été trouvés par la personne qui a fait les enquêtes et on a transmis tout ça à l'UPAC (Unité permanente anticorruption)», a déclaré M. Daoust, ce matin, à son arrivée au caucus des députés libéraux.


Le ministre des Transports réagissait à la publication, dans le magazine L'actualité, d'un article signé par Louis Lacroix révélant que des contrats avaient été accordés de gré à gré à d'anciens employés du ministère des Transports (MTQ). L'article donne l'exemple d'un employé retraité qui a obtenu un contrat comportant un salaire de 50 000 $, scindé en deux contrats de 24 500 $. Une manoeuvre légale, mais jugée discutable par l'ex-ministre des Transports Robert Poëti.











caucus liberal




SIMON CLARK /JOURNAL DE QUEBEC/A





M. Poëti a confirmé avoir découvert des situations préoccupantes, alors qu'il était ministre des Transports. «J'ai eu des inquiétudes avec certaines informations et j'ai demandé aux gens de s’en occuper», a dit M. Poëti. L'ex-ministre avait commandé une enquête interne à la policière Annie Trudel, dont le rapport a été remis à son successeur Jacques Daoust. Ce rapport a été remis à l'UPAC et Mme Trudel a remis sa démission à la mi-avril.


À la suite de la démission de Mme Trudel, Robert Poëti remettait à son successeur une lettre de quatre pages datée du 27 avril dans laquelle il se plaignait notamment de ne pas avoir eu réponse aux questions qu'il avait posées à la sous-ministre Dominique Savoie. «Je suis obligé d'admettre qu'elle n'est jamais revenue avec des réponses et a étiré le temps à outrance. Le temps lui a donné raison, elle n'a pas eu à me répondre», écrit M. Poëti.


«Comptabilité opaque»


L'actualité rapporte que des dizaines d'ententes de gré à gré, «de nature confidentielle et protégée» ont été conclues par la sous-ministre en titre Dominique Savoie. Mme Savoie comparaîtra en commission parlementaire cet après-midi. On fait aussi état d'un système de comptabilité opaque servant à camoufler des dépassements de coûts, dénoncé par des employés du MTQ qui auraient été «tassés».


L'actualité fait aussi état d'actes d'intimidation commis à l'endroit de professionnels en conformité de projet (PCP). Ces personnes auraient reçu des menaces de perdre leur emploi s'ils s'avisaient de déclarer certaines soumissions non conformes. Ces situations se sont produites dans certaines directions territoriales du MTQ, rapporte Louis Lacroix.


«Si l'UPAC veut pousser l'enquête plus loin, on n'a aucun problème avec ça», a assuré Jacques Daoust.


L'opposition fulmine


Cette affaire a occupé toute la période de questions au Salon bleu ce matin. L'ex-ministre des Transports et chef de l'opposition officielle, Sylvain Gaudreault, s'est dit «soufflé par les révélations» de L'actualité. «Depuis que les libéraux sont de retour au pouvoir, les extras ont monté en flèche. Aujourd'hui, nous avons devant nous des faits extrêmement troublants», a dit M. Gaudreault.


Le chef de la CAQ, François Legault, suivi ensuite par le leader de l'opposition officielle Bernard Drainville, a demandé au premier ministre Philippe Couillard de s'expliquer sur le retrait de Robert Poëti du ministère des Transports, à l'occasion du remaniement ministériel de janvier.


Le premier ministre a répondu avoir été mis au fait de cette situation ce matin, en prenant son petit déjeuner, et soutenu que le retrait de Robert Poëti du MTQ n'avait rien à voir avec les questions qu'il avait soulevées.


Plus de détails à venir.




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