Pourquoi les kurdes syriens ont rendu à Damas les champs pétroliers ?

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Les Kurdes reconsidèrent leur alliance avec les Américains

Déçu du soutien des États-Unis, le Parti de l'union démocratique (PYD) a opté pour la normalisation de ses relations avec le gouvernement syrien et la reprise de ses relations avec Damas.


En réponse à cette question « Pourquoi les Kurdes ont rendu à Damas le contrôle des régions orientales de l’Euphrate riche en pétrole ? », Fuad Eliko, l’un des commandants du Conseil national kurde (CNK), une organisation politique kurde impliquée dans la guerre et la crise en Syrie, revient sur les évolutions qui ont abouti à ce changement de cap envers le gouvernement syrien.


Un accord a été conclu confidentiellement entre le gouvernement de Bachar Assad avec les Kurdes de Syrie, concernant la production du pétrole dans les zones sous contrôle kurde dont les localités d’al-Nachwa dans la province syrienne de Hassaké ainsi que d’autres sur la côte est de l’Euphrate.


En vertu de l’accord, les champs pétroliers se trouvant dans la région seront rendus au gouvernement syrien.


Fuad Eliko qui s’exprimait à l’occasion d’une interview avec le site d’information en ligne Arabi 21 a ajouté que le parti américain sur lequel comptaient les Kurdes les a trahi après les pressions turques et internationales. Une fois dans l’impasse, le PYD décide de reprendre ses liens avec Damas.


L’interlocuteur d’Arabi 21 ajoute également que plusieurs autorités américaines avaient insisté sur le fait que les relations de Washington avec les hommes armés kurdes actifs en Syrie ne sont que militaires et dans le cadre de la soi-disant lutte anti-terroriste et non pas politique.



Il y a quelques mois, Damas aurait signé avec les Kurdes un accord aux termes duquel ces derniers devraient redistribuer un tiers du pétrole brut extrait par leurs soins à la raffinerie de Homs pour les besoins du gouvernement syrien, tout en gardant les deux tiers restants sur place pour leurs propres besoins, a rapporté à Sputnik une source informée.


S’attardant sur ce qui s’est passé dans l’enclave d’Afrin, une région située à la frontière entre la Turquie et la Syrie, où Ankara a envoyé des unités spéciales pour chasser et éliminer les Kurdes dans le cadre d’une offensive qui est toujours en cours dans la région, l’intéressé conclut que ces évolutions ont amené le PYD à saisir cette réalité qu’il est seul et délaissé par ses prétendus alliés.




Après la défaite des terroristes de Daech en 2017, les Forces démocratiques syriennes (FDS), constituées essentiellement de formations armées kurdes, se sont emparées de plusieurs grands champs pétroliers dans la région située à l'est de l'Euphrate. Le gouvernement syrien a à plusieurs reprises averti qu'il comptait bien reprendre le contrôle de ces sites.


Parmi ces sites occupés figurait le champ pétrolier d'Al-Amar qui est le plus grand gisement de la Syrie et dont la reprise pourrait assurer les frais de reconstruction du pays.


En vertu de l’accord entre le gouvernement syrien et les Kurdes, Damas contrôle désormais tout le site pétrolier. La reprise d'Al-Amar pourrait lui assurer le contrôle total des resources énergétiques du pays.