Pourquoi est-ce si important pour Legault de sauver les médias de Power ?

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Pourquoi est-ce si important pour Legault de sauver les médias de Power ?

Alors que Desjardins réévalue sa décision de ne pas financer le projet de coopératives des employés de Groupe Capitales Médias (GCM), le premier ministre François Legault prévient qu’il pourrait «réexaminer» les avantages fiscaux dont bénéficie Capital régional et coopératif. 


À l’instar du Fonds de solidarité FTQ, ceux qui souscrivent aux émissions d’actions de Capital régional et coopératif Desjardins (CRCD) profitent d’un crédit d’impôt provincial considérable. «35% en crédit d'impôt. C'est bien placé», fait d’ailleurs valoir CRCD, sur la page frontispice de son site Internet. 


Devant la presse parlementaire, jeudi matin, le premier ministre s’est dit une fois de plus étonné de voir que cette composante du Mouvement coopératif Desjardins, dont la mission est d'investir du capital de risque en région, hésite à appuyer le projet de coopératives proposé par les employés de Groupe Capitales Médias pour sauver leurs journaux régionaux en difficulté.  


Capital de risque  


«Desjardins a des crédits d’impôt pour assumer une partie du risque, donc ce n’est pas comme un entrepreneur indépendant qui investit sans crédit d’impôt», a souligné M. Legault. 


«Si Desjardins n’embarque pas, est-ce que le Fonds de solidarité va embarquer? Puis si les deux n’embarquent pas, il arrive quoi avec les journaux? [...] Il y a une partie de l’argent des Québécois qui est donnée en crédits d’impôt», a-t-il insisté. 


«Le Fonds de solidarité, puis Desjardins Capital de risque, ont des crédits d’impôt parce qu’on leur demande de prendre plus de risques qu’une banque. Bon, est-ce qu’ils investissent tout cet argent-là, et est-ce qu’ils prennent les risques qu’ils devraient prendre? C’est des programmes qu'il faut toujours réexaminer», a laissé planer le premier ministre. 


À la défense de Fitzgibbon 


M. Legault s’est aussi porté à la défense de son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, qui est menacé de poursuite par Sylvie Lalande, qui préside le conseil d’administration de CRCD et celui de Groupe TVA en plus d’assurer la vice-présidence du conseil de Québecor. 


M. Fitzgibbon a refusé de s’excuser, après avoir soupçonné à tort un lien entre Mme Lalande et la décision prise par Desjardins de ne pas participer au sauvetage des journaux de GCM. 


«Il a soulevé une apparence potentielle de conflit d’intérêts. [...] Écoutez, c’est factuel», a dit M Legault. 


Interrogé à ce sujet, le chef péquiste par intérim, Pascal Bérubé, a indiqué que M. Fitzgibbon aurait dû faire «preuve d’humilité» en s’excusant. 



PHOTO SIMON CLARK


«Dans la même journée, il attaque sans fondement une cadre de Québecor et il refuse de blâmer Power Corporation qui laisse tomber ses retraités», a déploré M. Bérubé.