Pour briser l’impuissance

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Le bilan libéral est pitoyable

Pourquoi voter puisque cela ne change rien? Pourquoi revendiquer de meilleurs services quand les politiciens n’écoutent plus dès qu’ils prennent le pouvoir? Ce sentiment profond d’impuissance gruge de nombreux Québécois depuis des années.



Après la corruption est venue l’austérité. Cette combinaison toxique a provoqué chez-nous ce qu’on appelle le «syndrome de l’impuissance acquise». Dit autrement, à force de voir nos demandes ignorées par le gouvernement, sans même nous en rendre compte, nous avons versé dans la résignation et le fatalisme. On espère du « changement », mais dans le fond, on n’y croit pas vraiment.



Pour que le Québec avance, il faut reprendre goût à la prise de parole. Individuelle et collective. Il faut réapprendre à exiger ce à quoi une société avancée est en droit de s’attendre. L’état lamentable de notre système public d’éducation est une honte. Idem pour la santé et les services sociaux gravement affaiblis sous le tandem Couillard-Barrette.



En vue du scrutin du 1er octobre, comment faire ? Commencer par réclamer du concret de la part des partis politiques. Du concret pour le mieux-être d’une population délaissée par le gouvernement actuel. S’il n’y avait qu’une seule idée phare, tous dossiers confondus, « briser l’impuissance » serait définitivement celle-là.



Virage « vision globale »



Dans une société vieillissante comme la nôtre, c’est une urgence sociale et morale. Vieillir au Québec fait peur. Ce n’est pas normal. L’état pitoyable des services publics et leur déshumanisation en sont les principales raisons. Dans une société riche, c’est inacceptable.



Les choix politiques de Philippe Couillard en sont la cause. En favorisant des hausses majeures pour ses collègues médecins, force lui a été d’affamer les services sociaux en échange. Y compris pour les plus vulnérables - aînés et personnes handicapées.



Or, le tsunami gris est à nos portes. Le gouvernement le savait, mais il a choisi de l’ignorer. Dès le 2 octobre prochain, il faut que ça cesse. Nous devons exiger un virage, mais le bon. Je l’appellerais « virage vision globale ».



Il s’agirait d’une vraie politique du vieillissement, humaniste et responsable.



Une vision qui arrimerait toutes ses composantes qui, pour le moment, vivotent en silos. On parle tout d’abord de mieux soutenir le maintien à domicile et les proches aidants. Que ce soit pour les aînés ou les adultes handicapées intellectuellement ou physiquement.



Dé-ghettoïser



Il faut aussi dé-ghettoïser nos formules rétrogrades d’hébergement pour les personnes vulnérables. Au lieu de les « stationner » dans des ghettos d’habitation – CHSLD ou ressources intermédiaires -, il faut s’ouvrir à une véritable mixité sociale dans la vie quotidienne.



Le vrai « vivre-ensemble », c’est de ne plus séparer les gens selon leur âge, leur handicap ou leurs revenus. Pour ceux et celles qui voudront continuer de travailler, le législateur devra leur faciliter la tâche. Bref, on ne s’en sort pas. Le prochain gouvernement se devra de présenter une vision globale du mieux-être.



Au Québec, nous sommes en droit de vieillir bien. Que l’on soit actif ou pas, handicapé ou pas, nanti ou pas, avec ou sans famille. Brisons l’impuissance. Exigeons-le haut et fort. C’est une question de dignité et d’humanité.