Politique industrielle - Québec aidera le secteur manufacturier à devenir plus productif et plus vert

Politique industrielle - Québec aidera le secteur manufacturier à devenir plus productif et plus vert

Il est plus que temps que nos entreprises manufacturières se mettent au vert

Québec investira un milliard de plus en trois ans dans une vingtaine de mesures pour aider le secteur manufacturier québécois à s’adapter plus rapidement à la nouvelle réalité économique et à créer 25 000 nouveaux emplois.

« Notre secteur manufacturier doit accélérer le virage, dit la ministre déléguée à la Politique industrielle, Élaine Zakaïb, dans la préface de la politique en question qu’elle a dévoilée jeudi. Il est temps que nous fassions de l’augmentation de la productivité une priorité économique nationale, par la modernisation et le verdissement de nos entreprises. »

Le problème est bien connu. Les technologies de l’information et l’automatisation ont bouleversé les modes de fonctionnement des entreprises alors que la mondialisation a mené à l’établissement de chaînes de valeur globales au sein desquelles les économies émergentes mènent une concurrence féroce. Généralement plus petites, les entreprises manufacturières québécoises investissent moins que les autres dans l’amélioration de leur productivité et de leur bilan environnemental et risquent de perdre encore plus de terrain qu’elles ne l’ont déjà fait au cours des 25 dernières années. Or, bien qu’elles ne comptent désormais plus que pour 14,1 % du produit intérieur brut (PIB) au Québec, elles restent responsables de 88 % de ses exportations, de plus de la moitié de ses dépenses en recherche et développement, et de l’activité économique de bien des régions.

La Politique industrielle québécoise 2013-2017 s’inscrit dans le cadre plus large de la nouvelle politique économique dévoilée lundi en grande fanfare par la première ministre, Pauline Marois. Faisant l’objet de consultations depuis des mois, elle comprend trois axes d’intervention : l’encouragement des entreprises, et tout particulièrement des PME, pour qu’elles investissent plus dans la modernisation et le verdissement de leurs activités (461 millions) ; l’aide à l’émergence de nouvelles entreprises championnes (254 millions) ; et un meilleur arrimage entre la recherche d’innovations et leur commercialisation (328 millions).

Pour y arriver, le gouvernement compte, entre autres, améliorer ses crédits d’impôt aux PME pour leurs efforts en matière de modernisation et de nouvelles technologies. On veut aider les entreprises du Québec à mieux comprendre les grandes chaînes de valeur mondiales et à s’y faire une place. On entend les soutenir dans l’obtention de certifications vertes reconnues.

Trois nouvelles grappes industrielles verront le jour : en électrification des transports, en design industriel et en mode. Environ 300 PME particulièrement prometteuses seront accompagnées de façon spéciale dans l’espoir qu’au moins une vingtaine d’entre elles atteignent, dans dix ans, un chiffre d’affaires annuel d’au moins 200 millions. Les ministères et les sociétés d’État seront encouragés à servir de banc d’essai aux innovations québécoises. Un nouveau Comité consultatif des partenaires de l’industrie sera aussi mis sur pied afin de rester à l’affût de l’évolution de la situation au Québec.

Les fleurs et le pot

« Cette politique reconnaît très clairement la priorité manufacturière », ont réagi les Manufacturiers et exportateurs du Québec, qui feront justement partie de ce nouveau Comité des partenaires.

« La politique industrielle identifie plusieurs bonnes cibles », a commenté pour sa part le président du Conseil du patronat, Yves-Thomas Dorval. « Reste cependant à voir si la politique sera en mesure de produire les résultats attendus, et ce, tout en tenant compte de la marge de manoeuvre limitée du gouvernement sur le plan financier. »

Le gouvernement péquiste prend, une nouvelle fois, le parti de l’interventionnisme économique en réservant son aide à certains secteurs, et même à certaines entreprises, au détriment des autres, a déploré pour sa part la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI). Il aurait mieux fait, selon elle, de chercher à améliorer le climat d’affaires général en faisant de l’ordre dans tous les programmes déjà existants et en réduisant le fardeau fiscal des entreprises ainsi que le poids de la réglementation et de la paperasserie, particulièrement lourd pour les plus petites d’entre elles.


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