Politique, élus libéraux...

Tribune libre

«V’là-ti pas» après de longues années d’attente et de tergiversations que la manne gouvernementale se met à tomber sur le comté de Rivière-du-Loup et plus précisément sur la MRC des Basques. Normal s’écriront certains, après tant d’années passées dans l’opposition!

De cette réaction d’apparence raisonnée et logique on ne peut cependant tirer que deux conclusions. La première est que le gouvernement libéral n’avait pas jusqu’à date les moyens de dépenser dans la région afin de subvenir aux besoins de la MRC en voie de «misérabilisation» si vous me passez l’expression. Ainsi c’est grâce aux différents programmes de dépenses publiques annoncés par les deux paliers de gouvernement que les récentes sommes «tombées du ciel» permettent l’enclenchement des travaux d’infrastructures depuis longtemps attendus dans la région comme c’est le cas à Saint-Jean-de-Dieu. Sous cette approche, le représentant du gouvernement Charest dans la région, Jean d’Amours n’y est pour rien! Il ne fait que profiter des circonstances et du gros de la «job» que d’autres ont fait dans l’ombre au cours des dernières années et qui ont abouti au hasard des événements (crise aidant) au début de son mandat. La candidate de l’ADQ, Mme Gilberte Côté tout au long de la dernières campagne électorale dans Rivière-du-Loup avait d’ailleurs souvent remarqué la propension du candidat du PLQ à s’attribuer le mérite de réalisations où il n’avait joué aucun rôle, voire dont il ignorait même l’existence avant son briefing préélectoral. Cette première vison des choses se tient si on considère qu’indépendamment de la couleur politique de la MRC (bloquiste), le gouvernement fédéral de Steven Harper octroie quant même d’importantes sommes d’argent dans les Basques, au vu de la détresse dans laquelle se retrouvent bon nombre des municipalités qui la composent.
La seconde conclusion toute aussi plausible mais combien plus dégueulasse, autant au niveau du principe que de tout ce qui en découle, est qu’effectivement, c’est à cause de l’élection du président du parti libéral du Québec comme député de Rivière-du-Loup que l’argent attendu depuis tant d’année par la population est devenu «subitement» disponible, semblant couler à même les mains du nouvel élu comme la pluie en cet été 2009!
Pourquoi dégueulasse considérant que les élus municipaux pourront enfin entreprendre les travaux devant régler plusieurs problèmes majeurs d’infrastructure, me répliqueront certains? N’est-ce pas le rôle du député de voir au bien-être de ses électeurs, ajouteront-ils? Je ne peux répondre qu’effectivement c’est son rôle mais je tiens à préciser que ce n’est pas avec SON argent que notre brave représentant fait ses annonces mais avec celui de tous les Québécois. L'argent de ceux sensés être servis ÉGALEMENT par le gouvernement au lendemain d’un élection générale et ceci INDÉPENDAMMENT de la couleur politique qui remporte la circonscription. Cette approche du rôle gouvernemental diffère apparemment de celle du député D’Amours et de son entourage comme le laissait entendre Jean-Pierre Rioux (entre autre maire «à temps partiel» de Trois-Pistoles). À l’inauguration du bureau de campagne plquiste à Trois-Pistoles, ce personnage publique des plus engagés disait haut, fort mais surtout sans vergogne qu’après toutes les subventions que le gouvernement Charest avait accordées à son administration municipale, «que ça devenait gênant» de ne pas élire un de ses candidats (l’ayant été lui-même à l’automne 2008). Affirmation qui porte à croire que la population, à part un certain respect (lorsque mérité) et le salaire qu’elle leur paye beau temps-mauvais temps, «doit» quelque chose à ses représentants.
En plus d’effacer des mémoires les millions qui au cours des ans ont été dépensés dans la région sous le règne de Mario Dumont (un des travailleurs de l’ombre ci-haut cités dont l’aboutissement des efforts sera porté au crédit de son successeur), ce principe de «donnant-donnant» ne peut qu’entretenir la culture de dépendance qui perdure dans la région depuis des lustres. État d’esprit qui étouffe tout possibilité d’affranchissement durable envers cette quasi servitude qui porte la population à «se vendre» à ceux qui apparaissent les «plus offrants» et qui décourage la libre entreprise et ses retombées infiniment plus durables. Approche qui de plus subjugue les gens en leur présentant des dépenses de travaux publiques comme étant du développement économique alors qu’il s’agit en réalité d’un endettement collectif dont le remboursement demeure à la remorque d’une économie privée qui continuera à en arracher une fois la «générosité» gouvernementale terminée. Mais qu’importe tout ce questionnement, les électeurs ont fait leur choix et la valse des millions leur donne apparemment raison.
Après tout, le nouveau député n’a-t-il pas fait des miracles à Rivière-du-Loup pendant qu’il y était maire? Langue sale que je suis, je répondrai par un «oui-mais» encore une fois. En bon opportuniste, le nouveau député plquiste a su bien faire avec le programme des régions ressources mis en place par le dernier gouvernement du Parti Québécois et qui donne un avantage certain aux entreprises déjà en place et à celles qui sont venues s’implanter dans la région afin d’en bénéficier. Le 31 décembre 2010 marquera la fin de cette subvention de 8% sur la masse salariale qui rendait plusieurs régions comme la nôtre attrayante aux industriels. Des entreprises comme Premier Tech bien qu’affectées resteront évidemment dans la région, leur matière première y étant toujours localisée. Mais des entreprises comme Du Breton se questionneront certainement sur la possibilité de trouver ailleurs de meilleurs avantages compétitifs. Et que dire de la papetière F.F. Soucy possédée par l’étatsunienne White Birch Paper, au vu de la dégringolade du marché du papier toutes catégories. Comment réagiront les grands patrons étatsuniens envers cette filiale «offshore» en ces temps de crise, surtout si un avantage fiscal important venait à disparaître? Le commerce du papier partout sur la planète est en difficulté et la montée implacable de l’Internet ne s’arrêtera certainement pas pour lui permettre quelconque répit. On évalue à près de 2000 emplois directs et immédiatement indirects reliés aux activités de cette entreprise dans la région… Ça va en prendre de l’enfouissement de tuyaux et d’allongement de bout de rues pour compenser. Surtout que Rivière-du-Loup se targue d’avoir un excellent ratio «endettementévaluation foncière» héritage du bon maire devenu député après une rapide carrière de lobbyiste. Ça baisse vite la valeur taxable d’un bungalow quant il n’y a plus d’ouvrage et que le monde se met à chercher fortune ailleurs...
À part peut-être à Trois-Pistoles où le bon maire Rioux poursuit ses travaux pharaoniques en haussant les taxes alors que les maisons à vendre se multiplient et que les nombre d’emplois dispaissent comme peau de chagrin. Cependant, voulant demeurer honnête dans mon propos, je ne peux évidement pas faire porter l’odieux de la crise à M. D’Amours… quoique c’est son gouvernement sous la pression des régions centrales beaucoup plus payant électoralement parlant qui a décidé de ne pas reconduire le programme des régions ressources. En terminant je voudrais souligner un fait capté sur le vif au cours de la dernière partielle dans Rivière-du-Loup. Un citoyen faisait alors remarquer à Jean D’Amours que son slogan «cinq maisons-cinq familles» semblait faire fi du fait que dans les Basques il y avait près de 200 propriétés à vendre. Le même citoyen poursuivait en s’interrogeant sur l’origine de l’argent pour payer pour ces fameuses nouvelles maisons. Le candidat libéral a répondu avec désinvolture à son interlocuteur que «ses questions provenaient de son manque de connaissance du dossier et que pour les coûts, «sa compagnie» allait produire un concept de construction à prix modique» ce qui rendait réalisable le projet attaché au slogan.
Cependant, on n’a jamais pu savoir l’identité de cette fameuse «compagnie». À voir comment et par qui plusieurs «beaux projets» sont pilotés dans la région, il ne serait pas surprenant que le nom de «sa compagnie» se retrouve au bas des devis retenus dans le cadre de l’actuelle «vente du million» présidée par le député de Rivière-du-Loup. Le maire de Trois-Pistoles s’est d’ailleurs fait prendre les culottes baissées à ce propos comme on a pu le voir sur les ondes de la petite télé communautaire du coin. Il a même eu le culot de le répéter sur une radio de Rivière-du-Loup sans que ça ne déclanche de tollé chez le citoyen payeur de taxes.
Car malheureusement la population ne s’arrêtera pas à ces «vaines considérations» et comme le disait une bonne dame du coin «Peut importe d’où l’argent vient et par qui la job est faite, pourvu que ça se fasse!!!» Vous admettrez qu’il n’y a effectivement rien à opposer à une telle déclaration, à part que de souligner de manière taquine que cette dame d’un certain âge ne sera plus là pour acquitter la facture du «développement» qui s’en vient dans les Basques et qui lui permettra de promener sa marchette sur de beaux trottoirs tous neufs. De plus, elle pourra reposer l’âme tranquille, sa progéniture établie depuis longtemps hors de la région sera à l’abri des hausses de taxes galopantes. En définitive, juste du beau à prévoir sous le règne D’Amours… juste du beau… Dommage que ça ne soit pas également du durable.
T. Durbois Les Basques.


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