Plan économique: Québec rêve de pétrole québécois et canadien

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Un très mauvais choix qui va coûter très cher au PQ

On savait déjà que le gouvernement Marois est favorable à l’exploitation pétrolière au Québec et à l’arrivée de pétrole de l’Ouest canadien par pipelines. La politique économique présentée lundi précise toutefois la volonté ferme des péquistes de favoriser l’exploration pétrolière ici, mais aussi le développement de projets de pipelines.
Dans le document présenté par la première ministre Pauline Marois, on précise ainsi que «le gouvernement du Québec compte tenir une consultation cet automne» sur l’arrivée à Montréal, par pipeline, de 300 000 barils de pétrole brut par la ligne 9B d’Enbridge. «Au terme de cette consultation, le gouvernement du Québec présentera les conditions qui devront être prises en compte et qui rendront souhaitable la réalisation de ce projet.»

Les détails de la consultation seront annoncés « sous peu », mentionne le document. «Le gouvernement du Québec présentera sa position à la suite de cette consultation.»

Québec promet de tenir une telle consultation depuis près d’un an. Pendant ce temps, l’Office national de l’énergie tient cette semaine à Montréal les «plaidoiries finales» des consultations menées par le fédéral. Celles-ci seront terminées la semaine prochaine. Québec n’y participe pas. On s’attend à ce que l’autorisation probable de l’inversion de la ligne 9B d’Enbridge — entre le Sud ontarien et Montréal — soit donnée au début de 2014. Le président et chef de la direction d’Enbridge, Al Monaco, estime que le brut arrivera au Québec dans les mois qui suivront.

Favorable à TransCanada

Le gouvernement péquiste affiche aussi son enthousiasme pour le projet Oléoduc Énergie Est piloté par TransCanada. Il est question de faire couler 1,1 million de barils vers le Québec d’ici 2017 en construisant un nouveau pipeline.

Reprenant à son compte des arguments déjà avancés par l’industrie, Québec estime que le projet d’Enbridge et celui de TransCanada «permettraient au Québec de s’approvisionner en pétrole à un coût moins élevé, en lui donnant accès au pétrole provenant de l’Amérique du Nord, et ce, de façon plus sécuritaire en évitant un recours important au transport par rail ou par navire dans le golfe et dans l’estuaire du Saint-Laurent».

Dans le cas d’Enbridge, il est question de charger du pétrole brut à Montréal à bord de navires pour le transporter possiblement à la raffinerie d’Ultramar à Lévis. Dans le cas de TransCanada, il est question de construire un nouveau quai à Lévis pour charger des pétroliers qui exporteraient du brut de l’Ouest canadien. Il n’est donc pas démontré qu’il y aura effectivement une diminution du transport de pétrole brut sur le Saint-Laurent. Chose certaine, il pourrait y avoir davantage de pétrole lourd transporté sur le Saint-Laurent entre Montréal et Lévis.

Forer le golfe

Si le gouvernement Marois souhaite réduire le transport de pétrole sur le Saint-Laurent, il veut aussi ouvrir le cours d’eau à l’exploration et à l’exploitation.

Le PQ rappelle ainsi que deux évaluations environnementales stratégiques ont été menées pour le Saint-Laurent. Celle lancée pour le golfe concluait récemment que les gouvernements ne détiennent tout simplement pas de structure apte à répondre à une marée noire, peu importe son ampleur. Le rapport rappelle en outre qu’il existe «plusieurs lacunes dans l’état actuel des connaissances» concernant le golfe du Saint-Laurent, et ce, «sur les technologies d’exploration et d’exploitation, mais aussi sur les composantes des milieux physique, biologique et humain de la zone d’étude».

«En lien avec les recommandations de ces études, le gouvernement entend développer tous les outils et toutes les informations nécessaires pour mesurer les impacts environnementaux», précise la politique économique publiée lundi.

Mais les forages exploratoires seront permis, et ce, dans toutes les régions du Québec où un potentiel pétrolier a jusqu’ici été identifié. «Dans le cas du potentiel éventuellement présent en Gaspésie, à l’île d’Anticosti et dans le golfe du Saint-Laurent, le gouvernement est déterminé à ce que l’on aille vérifier l’existence de gisements d’hydrocarbures commercialement exploitables. Une telle vérification nécessitera des travaux d’exploration, incluant des forages.»

Le document ne fait aucune mention d’une éventuelle intervention du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement pour évaluer les impacts du développement de la filière pétrolière au Québec. Même chose pour les projets de pipelines qui devraient faire passer 1,4 million de barils de brut de l’Ouest canadien en sol québécois d’ici un peu plus de trois ans.


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