Place au « plan C »

Les conservateurs appliquent une stratégie pour affaiblir le Québec, selon le Parti québécois

Actualité du Québec-dans-le-Canada - Le Québec entravé



À l’appui de sa thèse, le porte-parole du Parti québécois en matière d’affaires intergouvernementales canadiennes, Bernard Drainville, a énuméré la longue liste des différends qui opposent Québec au gouvernement de Stephen Harper.
Après le plan B et la loi sur la clarté référendaire, le gouvernement fédéral a ourdi le « plan C » afin d’affaiblir le Québec, a soutenu hier le Parti québécois.
Fort de sa majorité depuis un an, le gouvernement conservateur a multiplié les manoeuvres qui révèlent « une stratégie délibérée » pour « bulldozer » le Québec « sur tous les fronts », a affirmé le député Bernard Drainville, au terme d’un débat à l’Assemblée nationale.
« Le plan B, dans le fond, c’était la carte de la peur. Et ce plan B s’est soldé par un échec retentissant illustré notamment par le scandale des commandites, la commission Gomery et la déroute du Parti libéral du Canada, en particulier au Québec. Le plan B est mort, vive le plan C, le plan des conservateurs ! Et l’objectif, il est simple, c’est de faire entrer le Québec dans le rang », a-t-il déclaré.
Sur les plans économique, politique, financier, juridique et identitaire, le Québec fait face à une attaque tous azimuts de la part du gouvernement fédéral, a fait valoir M. Drainville.

Longue liste de différends
À l’appui de sa thèse, le porte-parole du Parti québécois en matière d’affaires intergouvernementales canadiennes a énuméré la longue liste des différends qui opposent Québec au gouvernement de Stephen Harper.
L’abolition du registre des armes d’épaule, le renforcement des peines imposées aux jeunes contrevenants, la nomination de hauts fonctionnaires unilingues, le nouveau calcul des transferts fédéraux et l’aide fédérale apportée au projet hydroélectrique du Bas-Churchill au profit de Terre-Neuve mettent en lumière la volonté d’Ottawa de marginaliser le Québec, d’après le député péquiste.
À cela s’ajoutent l’effritement du poids politique du Québec à la Chambre des communes et « l’entêtement des conservateurs à lutter contre l’environnement », a poursuivi l’élu souverainiste.
« Et dites-moi pas que c’est des coïncidences, ça ne peut pas être des coïncidences. Ça ne peut qu’émaner d’une stratégie délibérée. Il y a à Ottawa une volonté politique claire de nier l’existence nationale du Québec. On est loin de la reconnaissance du Québec comme nation, on est exactement dans le contraire », a dit M. Drainville.
À l’évidence, les relations entre le gouvernement Charest et son vis-à-vis fédéral conservateur ne sont pas au beau fixe. Dans nombre de cas, le fédéralisme d’ouverture a fait place au fédéralisme des tribunaux. Faute de dialogue, des contentieux comme le registre des armes d’épaule, la réforme du Sénat et la responsabilité des valeurs mobilières ont pris la voie juridique.
Mais pour le ministre délégué aux Finances, Alain Paquet, il n’y a pas là matière à pousser les hauts cris. « Il y a plusieurs instruments dans le fonctionnement d’un régime fédéral et, lorsque c’est nécessaire, on utilise l’instrument judiciaire », a dit le ministre Paquet, qui assurait la réplique en Chambre en l’absence de son collègue responsable des Affaires intergouvernementales, Yvon Vallières. Il ne faut pas, a-t-il ajouté, confondre le régime fédéral avec le gouvernement en fonction.
Quoi qu’il en soit, les mésententes sur des dossiers ponctuels ne justifient pas la séparation du pays, a soulevé M. Paquet. « Parfois, il y a des points sur lesquels on ne s’entend pas. Dans tout régime, même à l’intérieur du Québec, il arrive qu’on n’est pas d’accord avec un gouvernement, et on ne fait pas la séparation pour autant », a-t-il argué.
Le ministre a cité les « réussites » du fédéralisme, notamment les ententes sur l’exploitation du gisement d’hydrocarbure Old Harry, l’harmonisation de la TPS et de la TVQ ainsi que la représentation du Québec à l’UNESCO.
Il a reproché au député Drainville de monter en épingle les désaccords qui émaillent les relations Québec-Ottawa dans l’espoir de promouvoir l’option souverainiste. « Le député de Marie-Victorin faisait un peu un procès, disant que tout va mal au Québec et que tout va mal dans la fédération canadienne ; c’est presque l’Apocalypse, la fin du monde, etc. Je l’ai dit d’emblée, je ne m’attendais pas à le convaincre de devenir fédéraliste », a-t-il noté.


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