Pierre Karl Péladeau vient appuyer le Bloc

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Et pourtant, PKP parlait de l'inutilité du Bloc il y a quelques années


Le président et chef de la direction de Québecor Pierre Karl Péladeau est venu prêter main-forte dimanche au chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, lors d’un grand rassemblement partisan à Montréal au cours duquel il a prononcé un discours enflammé sur le nationalisme économique. 


Taxation des géants du web et sauvegarde des sièges sociaux au Québec: le magnat des médias a imposé ses thèmes de prédilection lors de l’événement politique, qui a rassemblé plusieurs centaines de militants dans l’arrondissement de Pointe-aux-Trembles.  


«Il y a des entreprises qui ont encore leurs sièges sociaux à Montréal, mais dont tous les dirigeants sont à Toronto et qui ne parlent pas français. Alors on a l’obligation de s’investir davantage et prendre les moyens nécessaires pour garder nos entreprises », a-t-il lancé, en évoquant la récente vente de Transat à Air Canada, à laquelle il s’est opposé à titre d’actionnaire minoritaire.  


Même s’il était venu pour appuyer le Bloc québécois à quelques semaines du déclenchement de l’élection fédérale, Pierre Karl Péladeau n’a pas pu s’empêcher de décrocher une flèche au gouvernement de François Legault dans ce dossier.  


«Moi, je suis comme un peu surpris de constater que le premier ministre du Québec ne lève pas un petit doigt. Parce qu’à terme, le siège social d’Air Transat va disparaître et les prix vont augmenter», a-t-il déclaré.  


Chaudement accueilli par les militants souverainistes, l’ancien chef du Parti québécois n’a pas voulu se commettre sur un éventuel retour en politique active.  


«Moi, je suis PDG de Québecor. Je suis très heureux de remplir ces fonctions et je vais continuer de le faire», s’était-il contenté de répondre auparavant lors d’une mêlée de presse.  


Questionné par l’Agence QMI, il n’a pas voulu dire s’il songeait à se porter candidat lors de l’éventuelle course à la chefferie du PQ.  








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Le Bloc mise sur l’économie  


Comptant sur la présence de Pierre Karl Péladeau, mais aussi de l’ancien chef Gilles Duceppe, Yves-François Blanchet a pris la balle au bond en s’attaquant directement au bilan économique du gouvernement Trudeau au Québec.  


«Est-ce que le gouvernement du Canada sert le Québec lorsqu'on laisse se précipiter une transaction qui risque d'envoyer au Canada - comme si c'était la même chose que le Québec - un fleuron de notre économie comme Air Transat?" a-t-il lancé»  


Yves-François Blanchet s'est aussi positionné comme le seul à être en mesure de défendre les intérêts québécois dans les dossiers de la Davie, de SNC-Lavalin et de la gestion de l'offre.  


Il a d'ailleurs directement interpellé Justin Trudeau, lui demandant de convoquer dans les prochains jours les députés afin de garantir que les compensations prévues pour les producteurs laitiers arrivent avant l'élection du 21 octobre.  


Sur l'avenir des médias québécois, le chef bloquiste a été particulièrement dur à l'endroit des libéraux, les accusant d'être à la solde de lobbyistes des géants du web, alors que les six quotidiens du Groupe Capitales Média sont menacés.  


«Le gouvernement fédéral n'a pas le courage de faire comme la France et de dire aux géants du web "vous allez payer une taxe sur votre volume d'affaires pour compenser les créateurs de contenu à qui vous piquez des revenus publicitaires"», a déclaré M. Blanchet, qui était aux côtés d'une vingtaine de candidats.  


Devenu chef du Bloc en janvier dernier, Yves-François Blanchet a réussi ramener le parti à son niveau d'appui des dernières élections, selon les derniers sondages. Oscillant autour de 20%, le Bloc est toutefois bien loin de ses belles années sous Gilles Duceppe.  


«Le plancher pour moi, c'est une vingtaine de sièges. Le plafond, ça appartient aux Québécois», a-t-il estimé.




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