Péladeau contre l’aide aux médias

7a9695ede0741bd505b9a61369277cd4

PKP voit juste : les médias ne doivent pas compter éternellement sur les subsides de l'État pour survivre



Contrairement à la majorité des groupes de presse entendus en commission parlementaire, le PDG de Québecor, Pierre Karl Péladeau, ne croit pas qu’une aide gouvernementale récurrente permettrait d’assurer l’avenir des médias québécois.




« Honnêtement, je ne pense pas que ça va sauver les journaux », a déclaré le magnat de la presse, lors de son audition dans le cadre du mandat d’initiative à ce sujet.




Selon M. Péladeau, la mise en place d’un programme d'aide comme celui qui est réclamé par la plupart de ses concurrents aurait un effet comparable à celui d’un « diachylon » sur la crise actuelle, qui en est essentiellement une de baisse de revenus publicitaires.




Dans son mémoire, Québecor fait valoir que « les médias d’information québécois ne doivent pas devenir une industrie subventionnée comme les autres », devant répondre aux normes des programmes gouvernementaux.




« La distribution de fonds publics sans vision, à la pièce ou universelle, doit cesser », ajoute l’entreprise qui est propriétaire, entre autres, du Journal de Québec, du Journal de Montréal et du réseau TVA.




Des « quêteux »




« Les éditeurs sont maintenant devenus des quêteux », a pesté M. Péladeau devant les membres de la commission parlementaire sur l’avenir des médias.




L’un des éditeurs ciblés par M. Péladeau, Guy Crevier, du quotidien La Presse, a dit comprendre la position défendue par Québecor, une « machine à imprimer de l’argent » en « position dominante » grâce à « un modèle de concentration qui est hyper efficace ».




« Maintenant, si jamais le gouvernement provincial met un programme universel sur pied et que M. Péladeau s’en désiste, ça va être un geste d’une très grande dignité que je vais respecter énormément », a suggéré M. Crevier.








Qui sont les hommes et les femmes derrière nos politiciens? Emmanuelle présente... un balado animé par Emmanuelle Latraverse.





Québecor prendrait sa part




« Évidemment, nous ne sommes pas bêtes », a plus tard précisé M. Péladeau, en laissant comprendre que Québecor prendrait la part qui lui revient s’il devait y avoir un tel programme, « parce qu’on ne peut pas favoriser un groupe au détriment des autres », a-t-il soutenu.




Devant les députés, le PDG de Québecor s’est félicité d’avoir mené à temps, au sein de son entreprise, une vaste opération de convergence et de rationalisation qui a contribué à préserver la rentabilité de ses journaux.




« Pour Québecor, l’avenir de ses médias passe par la force de son modèle d’affaires et par sa capacité d’innovation », peut-on lire dans le mémoire d’une quinzaine de pages présenté par M. Péladeau à l’Assemblée nationale.




Par ailleurs, à la députée solidaire de Taschereau, Catherine Dorion, qui a soutenu qu’elle avait été victime de censure à l’époque où elle était blogueuse pour Le Journal, M. Péladeau lui a répliqué qu'elle avait choisi de se « donner en spectacle ».




Devant les journalistes, il a assuré que ses chroniqueurs étaient libres de le critiquer.






-->