Paul Rose n'est plus

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Ces grands disparus

Paul Rose, une figure marquante de l’histoire du Québec contemporain, est décédé aujourd’hui à l’âge de 69 ans, à la suite d’un AVC.
Paul Rose a été de toutes les luttes importantes du Québec. Au cours des années 1960, il a été un des instigateurs de la Maison du pêcheur à Percé, l’ancêtre des auberges de jeunesse au Québec.
L’automne dernier, il s’était rendu en Gaspésie, sur les lieux du tournage du film qu’Alain Chartrand consacre à ces événements.
En 1968, il a été un des organisateurs de la manifestation McGill Français et a participé à la célèbre manifestation de la St-Jean-Baptiste.
Paul Rose faisait partie de cette génération de jeunes révoltés des années 1960, issue des milieux populaires, qui avait décidé de prendre les moyens nécessaires pour secouer le joug de l’oppression nationale et sociale dont était victime la génération de ses parents, après tant d’autres générations.
Paul Rose a toujours expliqué les actions du Front de libération du Québec (FLQ) auxquelles il a pris part comme une réaction à la répression dont étaient victimes, à l’époque, les organisations populaires et indépendantistes.
Aujourd’hui, nous savons que l’adoption de la Loi des mesures de guerre par le gouvernement Trudeau exprimait cette volonté des milieux fédéralistes d’écraser le mouvement souverainiste québécois.
Son procès au quartier général de la Sûreté du Québec à Parthenais, transformé pour l’occasion en caserne militaire, était un déni de justice. À l’époque, par exemple, les femmes ne pouvaient siéger comme jurés. C’est suite à ce procès que la loi fut modifiée.
Au cours de ses treize années d’emprisonnement, Paul Rose a milité pour les droits des détenus et a organisé des « grèves du travail », un précédent dans les annales pénitentiaires, pour réclamer le droit à l’éducation pour les prisonniers, de l’alphabétisation à l’université. Une autre revendication était le droit à des visites-contact.
Après sa libération en décembre 1982, Paul Rose a poursuivi son militantisme à l’aut’journal, à la CSN comme conseiller syndical et, en politique, au Parti de la Démocratie socialiste, à l’Union des forces progressistes et à Québec solidaire.
Paul Rose est décédé paisiblement, aujourd’hui, le 14 mars 2013, à l’hôpital Sacré-Cœur, entouré de ses proches, alors que son fils Félix et sa fille Rosalie lui faisaient la lecture d’un Canadien errant d’Antoine Gérin-Lajoie, des poèmes de Gérald Godin et Gaston Miron, et des chroniques de Nous étions le nouveau monde de Jean-Claude Germain.
Paul Rose laisse dans le deuil sa conjointe Andrée Bergeron, son fils Félix, sa fille Rosalie, son frère Jacques, ses sœurs Suzanne, Claire et Lise.
Ses nombreux amis et tous les militants syndicaux et nationalistes pleurent la perte d’un grand patriote québécois.
Les détails de la cérémonie funéraire seront communiqués ultérieurement.
La famille informe les médias qu’elle tient à vivre ces premiers jours de deuil dans l’intimité.


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