Pas d'appuis clairs du grand frère fédéral pour le nouveau NPD-Québec

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Le NPD ne veut pas diviser le vote fédéraliste au Québec

Le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) garde ses distances et refuse d'endosser le nouveau petit frère québécois.


Dimanche, le NPD-Québec a élu son nouveau leader. Raphaël Fortin se retrouve à la barre d'un tout petit parti — à peine 600 membres — qui doit se construire. Et ça devra se faire sans l'appui direct de Jagmeet Singh ou de ses députés fédéraux dont 16 sont québécois.


Invité à commenter ses relations avec le nouveau chef et le parti provincial, jeudi, M. Singh a marché sur des oeufs. «Moi je suis NPD, donc, toujours, je suggère de soutenir le NPD. Mais au Québec, la situation est unique. Donc, je peux dire que je suis fédéraliste, je suis progressiste et c'est au peuple du Québec de choisir son avenir», a-t-il répondu à la sortie de la réunion de son caucus.


S'il est prêt à conseiller aux électeurs ontariens de voter NPD aux élections provinciales de juin, celui qui, jusqu'à tout récemment, était député néo-démocrate à Queen's Park ne fera pas la même chose pour les Québécois qui iront aux urnes à l'automne. C'est à cause du caractère «unique» de la province, a-t-il tenté d'expliquer.


«Je ne sais pas quel conseil donner aux Québécois pour ce qui est de leur vote», a-t-il dit. «L'option progressiste et fédéraliste, c'est celle que je choisirais, parce que c'est ce que je suis. Mais qu'est-ce que les Québécois devraient faire, ça les regarde», a-t-il conclu.


Il faut comprendre que plusieurs des appuis du NPD fédéral au Québec trouvent leur source chez Québec solidaire (QS). On n'a qu'à penser à Alexandre Boulerice, un des députés fédéraux néo-démocrates les plus en vue. Il est donc délicat de froisser les militants qui votent à la fois QS à Québec et NPD à Ottawa.


Après le point de presse, les adjoints du leader ont cherché à justifier la tiédeur de sa position, soulignant que le nouveau parti provincial pourrait bien ne pas se développer et insistant sur la spécificité du terrain politique québécois.


Froissé, mais pas surpris


«Je trouve ça dommage. Mais moi, ça ne m'empêche pas d'avancer», a réagi M. Fortin, joint au téléphone, en fin de journée. «On aurait beaucoup plus à gagner à collaborer», a noté celui qui a bien l'intention de demeurer membre du parti fédéral.


Puis, il a cherché à voir le verre à moitié plein.


«En ayant notre indépendance, on est capable de développer nos propres politiques. [...] Ça nous donne une certaine liberté d'action», a-t-il philosophé.


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