Ainsi, Justin Trudeau nous confirme, après avoir hésité, que Donald Trump avait abordé la question des Canadiens détenus en Chine avec le leader chinois Xi Jinping lors d’une rencontre bilatérale au sommet du G20.
Il y a quelque chose de particulièrement humiliant dans le fait de voir le chef du gouvernement canadien devoir s’en remettre au chef de l’État américain pour faire passer ses messages.
On s’en souviendra, le mois dernier, Justin Trudeau avait tenté de contacter son vis-à-vis chinois pour l’entretenir de cette question. Il n’avait même pas pris son appel.
Navrant
Nos voisins américains le disent justement, la politique est toujours locale. Les enjeux de relations internationales deviennent un enjeu pour les électeurs lorsqu’ils finissent par avoir des effets concrets dans leur réalité quotidienne.
Ça explique peut-être en partie pourquoi Justin Trudeau, même s’il a perdu de sa superbe, peut encore aspirer à rester au gouvernement après les élections de cet automne, parce qu’il y a peu de dossiers où son incurie a été aussi complète qu’en matière de diplomatie.
C’est avec la Chine que c’est le plus navrant. Partenaire commercial important, manufacturier d’une immense proportion des biens que nous consommons, l’empire du Milieu et son capitalisme non démocratique sont toujours à prendre avec des pincettes.
Or, on peine à trouver les dossiers où les choses vont bien. La relation était correcte, à l’arrivée au pouvoir de Trudeau. Elles sont maintenant traversées de conflits, sur le fond de l’emprisonnement de Meng Wanzhou, dirigeante de Huawei, pour le compte des Américains, les mêmes qui nous servent aujourd’hui de messagers.
Les ramifications de ce mauvais roman d’espionnage affectent désormais nos producteurs agricoles, qui se voient présentement refuser l’accès aux marchés chinois, sous un étrange prétexte d’innocuité des aliments, comme si les Chinois n’avaient pas eux-mêmes écrit le livre de ce jeu.
Ça, c’est la Chine, dans un contexte où elle renforce le pôle d’influence qui la lie à la Russie et où les États-Unis, notre commis-voyageur, s’affaiblit sur la scène internationale.
Et les relations ne sont pas meilleures avec Poutine, justement.
Et Justin Trudeau a adopté une attitude vexatoire face à l’Inde, un autre géant dont on ne peut plus dire qu’il est en émergence.
Image branchée
On voudrait trouver une explication moins simpliste et plus nuancée, mais tout va réellement comme si Justin Trudeau et son entourage s’étaient vraiment imaginé que son image branchée pourrait tenir lieu de politique étrangère.
On pouvait être d’accord ou pas avec Stephen Harper, sa politique étrangère et les alliances qu’il privilégiait. Il demeure qu’on avait un vrai dirigeant aux commandes, qui dirigeait le Canada à travers le monde selon sa vision de celui-ci.
Avec Justin Trudeau comme diplomate en chef du Canada, on a plutôt l’impression de se trouver devant quelqu’un qui n’est tout simplement pas capable d’être premier ministre.