Jacques Parizeau a mis de nouveau le gouvernement Marois dans l’embarras, hier, affirmant que les coupes en vue d’atteindre le déficit zéro étaient inutiles et «tragiques».
Utilisant les chiffres contenus dans les documents du ministère des Finances, l’ex-premier ministre du Québec a soutenu que le Québec serait en surplus de un milliard de dollars à la fin de l’année 2013-2014.
Pour en arriver à cette conclusion, M. Parizeau utilise la somme de 1,039 milliard que le gouvernement affecte au Fonds des générations créé par le gouvernement Charest pour réduire la dette du Québec.
« Tragique »
«Alors que les gens du gouvernement pensent qu’il faut faire des efforts énormes pour arriver au déficit zéro, les chiffres démontrent qu’on est en surplus de 1 milliard 39 millions. Il y a quelque chose de tragique là-dedans (…). Ils sont profondément mélangés, ce sont des gens à qui on fait peur», a dit Jacques Parizeau dans une entrevue qu’il accordait à l’émission de Paul Arcand au 98,5 FM de Montréal. M. Parizeau est allé jusqu’à dire que «les affaires du Québec sont gérées correctement depuis 15 ans» s’inscrivant ainsi à contre-courant du discours du gouvernement Marois.
Les libéraux ont sauté à pieds joints sur les déclarations de l’ancien ministre des Finances pour attaquer le gouvernement Marois à l’Assemblée nationale. «Jacques Parizeau dit qu’elle ne fait rien pour la croissance (…). Ce qu’elle a fait jusqu’ici n’a rien donné. Est-ce qu’elle étudie d’autres alternatives pour répondre à Jacques Parizeau», a demandé le chef de l’opposition officielle Jean-Marc Fournier à la première ministre.
Optimiste
«Aux derniers résultats que nous avons mis à jour en mars, nos revenus budgétaires augmentent de 5,2 % en 2013-2014 et de 4,3 % en 2014-2015, ce sont des prévisions (…). Nous avons dans nos cartons pour près de 15 milliards de dollars de projets d’investissements», a plaidé Pauline Marois, qui a évité de répondre aux déclarations de son prédécesseur.
Le ministre des Finances Nicolas Marceau ne partage pas l’avis de Jacques Parizeau. «Je considère que la dette est trop élevée. On a un service de la dette de 10 milliards par année, c’est trop important, c’est le troisième poste budgétaire. On ne peut pas continuer comme ça, la seule chose à faire, c’est de parvenir à l’équilibre budgétaire», a dit M. Marceau.