Cela fait maintenant trois ans que mes enfants suivent des cours de natation de la Croix-Rouge à la piscine du YMCA, angle René-Lévesque et Crescent, à Montréal. En cette matinée du samedi 9 décembre dernier s'est produit un événement qui m'a frustré au plus haut point et qui se situe dans la lignée de tous les événements de nature religieuse qui font partie de ce que tout le monde appelle l'accommodement raisonnable mais qui en fait bafoue nos droits.
Voici les faits.
Mon fils de six ans passait son examen pour obtenir son niveau 3, et il était bien important pour lui que j'assiste à son cours, comme d'ailleurs je l'ai toujours fait auparavant. Mais voilà que dès le début du cours, une monitrice est venue me voir et m'a poliment demandé de bien vouloir quitter les lieux car elle donnait un cours d'aquaforme de l'autre côté de la piscine à des femmes dont certaines étaient de religion musulmane.
Sur le coup, j'ai presque cru à une farce tellement ça sonnait ridicule comme demande, mais j'ai très rapidement compris le sérieux de la chose et j'ai immédiatement commencé à argumenter (très poliment et sans aucune agressivité) en disant ceci:
- il n'y a aucun règlement du YMCA qui empêche un père de famille d'assister au cours de natation de ses enfants;
- d'un point de vue juridique, rien ne peux m'empêcher de rester sur les lieux;
- mon droit fondamental d'assister au cours ne peut pas être contrecarré par des croyances religieuses;
- pourquoi un cours d'aquaforme donné à des femmes de religion musulmane a-t-il lieu en même temps qu'un cours de natation donné à de jeunes enfants, sachant très bien que les parents seront présents, tant les pères que les mères?
Après plusieurs minutes d'argumentation, l'employé du Y s'est confondu en excuses, me disant que la direction avait fait une erreur d'horaire, etc. Et j'ai finalement quitté les lieux quand je me suis rendu compte que mon fils commençait à comprendre la situation, et il n'était pas question qu'il assiste
à une situation que je qualifie de déraisonnable.
À sens unique
Nous vivons dans une société où nos droits fondamentaux sont bafoués par les croyances religieuses des autres, et ce qui est le plus frustrant, c'est de voir tous les organismes prendre des décisions pour les accommoder sans aucune considération pour l'impact que cela peut avoir sur nous, pauvres non croyants qui nous plions à la moindre demande.
Des explications
Je suis vraiment outré par ce qui m'est arrivé et j'exige des explications du Y. Il m'est encore très difficile de croire que dans ma propre ville, c'est moi qui dois quitter les lieux où mon fils de six ans suit des cours de natation alors que la logique des choses serait, pour ces femmes, de continuer à pratiquer leur religion comme bon leur semble sans empiéter sur les libertés fondamentales des autres. L'accommodement raisonnable ne devrait pas être à sens unique comme il semble l'être depuis quelques années.
Il n'est pas question que j'envoie mes enfants suivre des cours ailleurs à la prochaine session. Je serai de retour et assisterai à tous les cours car ma «religion morale» me dicte que mes enfants ont besoin de moi et de mon soutien.
Il est grand temps que les choses changent. C'est au Y de réorganiser sa grille horaire, et ce, immédiatement!
Guy Habre, Montréal
Papa expulsé du cours
Par Guy Habre
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé