Les candidats à la direction du Parti québécois ont tour à tour rappelé mardi l’enjeu central de la course : la stratégie d’accession à l’indépendance.
À quelques heures du début de la période de votation, Martine Ouellet a mis en garde les quelque 73 000 membres contre le refus de ses trois adversaires — Alexandre Cloutier, Jean-François Lisée et Paul St-Pierre Plamondon — de promettre la tenue d’un référendum sur l’indépendance du Québec entre 2018 et 2022.
Le mouvement indépendantiste enregistrerait « un recul dommageable » sous la gouverne de M. Cloutier ou de M. Lisée, a-t-elle insisté, cherchant à briser l’illusion que la proposition de l’un comme de l’autre n’est qu’« un repli stratégique ». « C’est la première fois au Parti québécois que l’indépendance est compromise », a-t-elle déclaré dans un appel « à tous les indépendantistes […] tannés de tourner en rond », mardi.
La candidate à la chefferie a obtenu mardi des renforts de quatre des dix élus bloquistes à la Chambre des communes — Xavier Barsalou-Duval, Mario Beaulieu, Michel Boudrias et Marilène Gill — ainsi que du chef d’Option nationale, Sol Zanetti.
L’heure du choix
Dans une lettre ouverte, M. Zanetti casse du sucre sur le dos du caucus du PQ, qui, selon lui, vise la « gouvernance provinciale » au détriment de l’« accession à l’indépendance ». « Le PQ doit cesser de vider de son sens notre quête de liberté collective », a-t-il soutenu. D’ailleurs, M. Zanetti invite « tous les militantes et militants indépendantistes qui souhaitent s’organiser sérieusement à joindre [les] rangs [d’ON] pour poursuivre la nécessaire reconstruction du mouvement indépendantiste en dehors [d’un PQ] » qui repousserait l’indépendance du Québec.
M. Lisée a quant à lui appelé les électeurs péquistes à la « lucidité » et au « pragmatisme » en se ralliant en grand nombre à sa proposition de « chasser les libéraux [en 2018 et de] réussir l’indépendance [après 2022], dans cet ordre ». À ses yeux, il s’avérerait « extraordinairement risqué [...] d’essayer de précipiter le Parti québécois dans ce qui pourrait être une défaite » référendaire moins de quatre ans après son retour au pouvoir. « Si je gagne […] c’est parce que les membres ont adhéré à [la] stratégie la plus sûre vers l’indépendance », a-t-il fait valoir.
Ralliement
M. Cloutier s’est pour sa part engagé à « travaille[r] dès maintenant » pour concrétiser le projet de pays du Québec et à « décider » avec les délégués du PQ de tenir ou pas un référendum dans un premier mandat. « Si je pouvais la faire demain matin [l’indépendance], je la ferais demain matin », a-t-il affirmé, tout en rappelant sa promesse de lancer « dès la semaine prochaine » huit chantiers de travail sur les enjeux fondamentaux reliés à la souveraineté du Québec.
« Je suis d’accord avec lui », a lancé M. Lisée, une demi-heure plus tard. Le député de Rosemont s’est engagé à mettre en oeuvre les huit chantiers de M. Cloutier ainsi que « Les 50+1 réponses pour l’indépendance » de Mme Ouellet. « Si je suis chef, on fera ça avec eux ! »
PARTI QUÉBÉCOIS
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