BOMBARDIER

Où sont les députés du Québec?

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Par leur inaction et leur indifférence dans le dossier Bombardier, les élus fédéraux Libéraux et NPD du Québec sont en train de faire la preuve de la pertinence du Bloc


Plus ça change, plus c’est pareil du côté des députés libéraux du Québec à Ottawa. Dans l’opposition, ils sont les premiers à défendre leurs commettants, mais une fois au pouvoir, les voilà soumis aux caprices, aux modes et aux diktats de Toronto, où Justin Trudeau recrute ses principaux conseillers.
Grâce à l’aide du gouvernement québécois, qui a compris l’importance de soutenir financièrement l’industrie aéronautique, Bombardier a finalement réussi à convaincre plus facilement Air Canada et Delta Air Lines de la viabilité à long terme de la CSeries que les représentants du Québec élus sous le leadership de Justin Trudeau.

Quelle fut la première décision du député québécois de Notre-Dame-de-Grâce–Westmount, Marc Garneau, une fois nommé ministre canadien des Transports, en novembre ? Interdire l’allongement de quelques dizaines de mètres de la piste d’atterrissage de l’aéroport Bishop de Toronto pour plaire aux riches propriétaires de condos de la ville. Ce faisant, notre ministre québécois venait d’annuler d’un seul tweet de 140 caractères l’engagement de 2 milliards pris par le transporteur Porter pour l’achat d’avions de la CSeries, pourtant plus silencieux et moins polluants que ceux qui desservent cet aéroport.

Il y a deux semaines, le même Marc Garneau annonçait son intention d’imposer bâillon pour faire adopter rapidement une loi libérant Air Canada de son obligation constitutive d’entretenir ses appareils à Montréal, et ce, avant même que les négociations pour l’achat d’avions de la CSeries soient terminées.

Depuis qu’ils ont été élus, les députés libéraux du Québec à Ottawa se font remarquer par… leur silence dans ce dossier où la presse torontoise fait la pluie et le beau temps. De bons petits chiens de poche ! À commencer par le premier ministre Trudeau, qui avait pourtant promis une décision avant la présentation du budget. C’est ainsi qu’on peut aussi expliquer l’insistance du fédéral à exiger de la direction de Bombardier qu’elle cède le contrôle sur l’actionnariat à droits de vote multiple. Une obsession de Bay Street dont la conséquence prévisible serait la perte d’un autre siège social.

Quand il est question d’exportation de pétrole ou de sauvetage de l’industrie de l’auto, on en appelle à la solidarité et à la rationalité économique des Québécois, à qui on ne manque pas de rappeler combien ils sont chanceux de recevoir de la péréquation. Mais quand il est question de l’aéronautique, cette industrie qui contribue pourtant le plus à la recherche et au développement au pays, alors les libéraux fédéraux traînent la patte de peur d’être accusés de céder aux revendications « excessives » du Québec.

Et il n’y a pas que Bombardier qui est concerné : qu’est-ce qu’on attend, à Ottawa, pour s’inquiéter de la mort à petit feu de Bell Helicopter, qui a congédié plus de 700 employés depuis deux ans ?

Même si Bombardier a réuni plus que les 300 commandes fermes nécessaires pour lancer la chaîne de montage de son aéronef, elle n’est toujours pas au bout de ses peines. Déficitaire à cause de la conjoncture défavorable sur le marché des avions d’affaires et celui du transport par rail, elle doit continuer de puiser des milliards dans ses liquidités pour livrer les premiers aéronefs de la CSeries à perte, mais à temps. D’où la nécessité d’une mise de fonds fédérale sans laquelle le programme sera plus difficile et encore plus coûteux à financer.

Cela dit, de son côté, Bombardier doit donner un sérieux coup de barre dans la gestion de ses opérations et le respect de ses engagements, tant à l’endroit de ses clients que des contribuables frustrés par les rumeurs répétées d’évitement fiscal et de délocalisation.
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