Optométristes: le PQ montre du doigt l’approche du ministre Barrette

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La catastrophe Barrette continue

Le Parti québécois (PQ) appelle le gouvernement Couillard à changer de stratégie de négociations avec les optométristes pour éviter qu’ils se braquent comme ils l’ont fait la semaine dernière, en annonçant qu’ils se retiraient du régime public d’assurance-maladie.



La porte-parole péquiste en matière de santé, Diane Lamarre, estime que ministre Gaétan Barrette tente de « casser » ses vis à vis dans la négociation, ce qui amène ces derniers à se « braquer » et à défendre leurs propres intérêts plutôt que ceux de la population.



« C’est un vieux modèle des années 1980 et ça semble être le seul modèle que le ministre Barrette connaît. Mais ce n’est pas comme ça, en 2018, qu’on doit aborder des négociations avec des professionnels », a-t-elle plaidé en entrevue téléphonique.



Selon la députée de Taillon, ce sont les patients qui se retrouvent perdants au final. Mme Lamarre croit que les optométristes pourraient beaucoup plus au système de santé, et elle invite le gouvernement à délier les cordons de la bourse pour les rémunérer en fonction des actes qu’ils effectueront.



« Si les optométristes réussissent à faire des actes qui coûtent moins cher que les mêmes actes faits par un ophtalmologiste, c’est sûr qu’il y a une valeur ajoutée à la société. Faisons faire le plus d’actes possible aux optométristes avec leur compétence », a-t-elle expliqué.



Plus tôt cette semaine, l’Association des optométristes du Québec a claqué la porte des négociations avec le gouvernement et a annoncé que 90 pour cent des optométristes se retiraient de la Régie de l’assurance-maladie du Québec (RAMQ), évoquant un « ras-le-bol généralisé » face « aux honoraires insuffisants payés par la RAMQ ».



L’entente quinquennale qui fait l’objet de conflits définit les conditions de participation des optométristes au régime public qui couvre la population de moins de 18 ans et de 65 ans et plus, ainsi que les prestataires de la sécurité du revenu. Ces assurés pourraient devoir payer de leur poche à compter du 10 mars, si aucune entente n’intervient d’ici là.



Or, selon Mme Lamarre, le gouvernement Couillard est à blâmer, puisque l’entente précédente était échue depuis avril 2015.



« Quand le gouvernement laisse des organismes pendant trois ans sans faire de négociations sérieuses, quand il n’apporte pas l’innovation dans sa façon de négocier pour ouvrir sur des nouvelles activités qui répondent au besoin de la population, il n’aide pas les choses », a-t-elle déclaré en entrevue téléphonique.



« Le ministre s’est mis dans une situation où il les a tellement coincés, que là, bien, ils revendiquent des choses davantage pour eux que pour le service à la population. »



Contexte préélectoral



En réaction à l’annonce des optométristes, le ministre Barrette avait souligné leur « timing extraordinaire », à seulement quelques mois des élections.



« Vous allez voir tous ces groupes en demande sortir — ce n’est pas une coïncidence, tout ça. Ça fait partie de la danse qu’on voit dans les mois qui précèdent une élection générale : tout le monde va se présenter comme ayant un enjeu qui domine tous les autres », a ajouté le premier ministre à l’Assemblée nationale.



Selon Mme Lamarre, si le gouvernement ne voulait pas se retrouver à négocier en période électorale, il aurait dû agir avant.



« Les gens sont sans contrat depuis 2015 », a-t-elle fait remarquer.



« Il faudrait qu’ils attendent en 2019 pour revoir leurs conditions ? C’était au gouvernement de régler en 2017 », a-t-elle tranché.



Dans son communiqué, l’Association des optométristes du Québec (AOQ) fait valoir que les honoraires payés au public sont « insuffisants » et qu’un « rattrapage est essentiel », surtout que la population couverte par la RAMQ représente 50 pour cent de ses patients.



Par exemple, selon l’AOQ, les honoraires pour un examen de la vue s’élèvent à 42 $ au public, alors qu’ils seraient de 95 $ dans le secteur privé.


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