Option Canada et la date des élections

Québec 2007 - Analyse


C’est l’explication qui court dans les milieux fédéralistes de Montréal, depuis quelques jours, sur la nécessité de déclencher des élections rapidement : on ne peut pas attendre la publication du rapport du juge Bernard Grenier sur Option Canada.
Le juge à la retraite a reçu le mandat d’enquêter sur les millions de dollars non-comptabilisés, versés par Ottawa et dépensés par cet organisme pendant la campagne référendaire de 1995. Après plusieurs prolongations de mandant, le juge doit maintenant rendre son rapport au plus tard le 31 mars prochain. Même pas une semaine après la date prévue des élections, le 26 mars.
On ne craint aucunement que le premier ministre Jean Charest soit impliqué de quelque façon, même s’il sera interrogé par le juge Grenier au cours des prochains jours. C’était il y a 12 ans et M. Charest était alors toujours chef du défunt Parti progressiste-conservateur à Ottawa. Même s’il était vice-président du comité du Non, il n’avait rien à faire avec la gestion des fonds.
Mais on craint essentiellement deux choses chez les libéraux.
D’abord que le rapport du juge Grenier réveille, de quelque façon, l’indignation des Québécois face au scandale des commandites. Après tout, le scandale a été au cœur des deux dernières campagnes électorales fédérales et a fortement contribué aux bons résultats du Bloc québécois.
Ensuite, le juge Grenier a pour mandat de voir si la loi québécoise sur les consultations populaires a été violée. L’enquête du juge John Gomery n’avait pas à se préoccuper de cet aspect des choses, mais cela pourrait fort bien augmenter le degré de mobilisation des souverainistes, chez qui on réveillerait le sentiment de s’être fait voler le référendum.
Sans compter que des gens qui sont bien connus au PLQ – même s’ils ne sont plus aux affaires – risquent d’être impliqués dans le rapport du juge Grenier, tout cela fait craindre aux libéraux que ce soit toute l’image de marque du fédéralisme qui écope encore une fois.
Dans une élection qui sera déclenchée alors que les sondages ne sont pas aussi favorables aux libéraux qu’ils ne le pourraient, tout peut faire une différence et, dans les circonstances, les libéraux semblent vouloir préférer ne pas attendre.


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