On ne vote plus pour un candidat, mais pour un groupe d'appartenance

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Tribune libre

En appliquant concrètement quelques principes d'analyse de psychologie sociale, on est à même d'observer qu'on ne vote plus pour un candidat, ni pour un parti, ni pour un programme électoral, mais bien en fonction du groupe d'appartenance auquel on s'identifie, et contre un autre auquel on ne veut pas être associé.
Le phénomène observable était on ne peut plus clair lors des interminables élections américaines (quand donc ramènerons-nous toute campagne électorale à 15 jours au lieu de 15 mois comme aux États-Unis, basée exclusivement sur le programme électoral et non sur le cirque de l'escalade de l'outrance?).
Les médias, avec leur parti pris habituel (ô toi l'objectivité, où es-tu passée, morte et enterrée depuis belle lurette?), et pour s'assurer que les citoyens ne votent surtout pas pour M. Trump, s'empressaient toujours de montrer ses supporteurs comme étant des demeurés, ringards, bornés, mal emboutis, incultes, appartenant au petit peuple, tous des porteurs d'armes machos et ségrégationnistes.
Le message sous-entendu véhiculé était: si vous votez pour lui, c'est que vous faites partie de cette engeance abjecte. Face à cette éventualité, à cette accusation assénée comme un coup de poing, l'électeur horrifié, s'écriait: "non, jamais je ne voterai pour un tel candidat, puisque que ce sont ces gens repoussants et méprisables qui votent pour lui et à qui je ne veux être associé d'aucune façon".
Du côté opposé du ring, on montrait la souriante et si inclusive Mme Clinton et ses supporteurs: des gens supposément plus intelligents, plus beaux, instruits, évolués, bien élevés, progressistes, animés par la bien-pensance consensuelle, sachant rallier la jeunesse aux idéaux élevés propres à leur âge, des vedettes, des stars à la tonne, et des femmes, beaucoup de femmes dont plusieurs n'ont voté pour elle que pour cette simple raison.
Le message sous-entendu était toujours: si vous votez pour cette candidate, vous démontrerez que vous vous joignez à l'élite intellectuelle éclairée qui sait ce qui est bon pour la masse et que vous êtes digne d'y figurer en bonne place. L'électeur, séduit par cette idée d'appartenir à ce groupe choisi, s'écriait: "oui, je veux que ce soient eux mes semblables, mon groupe d'appartenance, mon reflet dans un miroir qui m'avantage".
Ce sont ces groupes de partisans tels qu'on nous les représente et auxquels on veut ou ne veut pas appartenir ou ressembler qui déterminent le vote en bout de ligne, pas le candidat, le parti ou le programme électoral.
Les médias se complaisent à glorifier ou démoniser l'un ou l'autre à qui mieux mieux, du moment que ça fait sensation et que ça choque. Il sera bien ou mal vu de prendre pour un camp donné, selon qu'il sera louangé ou vilipendé. Et on ne voudrait pour rien au monde se faire pointer d'un doigt accusateur et méprisant...
On veut naturellement faire partie du groupe qui nous reflète, en autant qu'il soit présenté sous un jour favorable et positif, le choix étant compromis par les médias manichéens dont les journalistes partagent généralement le même parti pris.
Selon que notre penchant pour l'une ou pour l'autre option est encensé ou dénigré , on hésite alors dans notre choix.
Cela prendra toute une force de caractère pour s'opposer et trancher entre ce qui est présenté comme le choix intelligent ou débile.
Qui sera assez fort pour ne pas se laisser prendre à ce petit jeu de l'esprit dès plus pervers?

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Réjean Labrie826 articles

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Réjean Labrie est natif de Québec. Il a fait une partie de sa carrière dans la fonction publique provinciale.

Il tire la plus grande fierté d’être un enraciné de la 11ème génération en sol natal. Son élan nationaliste se porte sur la valorisation de la culture québécoise et sur la préservation de l'identité culturelle québécoise et de sa démographie historique.

Il se considère comme un simple citoyen libre-penseur sans ligne de parti à suivre ni carcan idéologique dont il se méfie comme des beaux parleurs de la bien-pensance officielle.

L'auteur se donne pour mission de pourfendre les tenants de la pensée unique, du politiquement correct, de la bien-pensance vertueuse, toutes ces petites cliques élitistes qui méprisent le bon peuple.

Plus de 825 articles publiés en ligne ont été lus un million 400 000 fois par tous ceux qui ont voulu partager une réflexion s'étendant sur une période de plus de 14 ans. À preuve que l'intérêt pour une identité nationale québécoise affirmée ne se dément pas, quoi qu'on en dise.





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3 commentaires

  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    20 novembre 2016

    pour rendre un peu plus compréhensible ce que je disais:
    Notre démocratie qui s'exprime via électoralisme est imparfait (pas tous connaissent les enjeux et ont le même sentiment d'appartenance) et on doit rendre compte de cela.
    les élites et médias ont un rôle à jouer pour tempérer et interpréter tout cela pour éviter que les citoyens sombrent dans des escalades de violence et dans le radicalisme idéologique.
    Il y a aussi toute la question du ''rapetissement'' de la planète dû aux communications, qui tend à virer à l'envers notre système démocratique et accentuer les tensions entre cultures....il doit y avoir adaptation de ce côté certainement.
    ''ce n'est pas parce qu'on est plus proches qu'on 'entend mieux!''

  • Yves Corbeil Répondre

    20 novembre 2016

    Aurons-nous un jour la chance de voter pour un député dans sa circonscription et puis après le parti pour la vision qui nous rejoint dans la même élection. De cette façon on éliminerait les parasites parachutés et les politiciens professionnels sans envergure qui se présentent dans un conté acquis au parti ou ils n'ont aucun lien et encore moins la compréhension de cette région, des faussaires. Suite à cela, on aurait droit à une meilleure écoute de la population à l'Assemblée Nationale ou ce n'est qu'un cirque de cour d'école primaire depuis des lunes.

  • Pierre-Yves Dubreuil Répondre

    19 novembre 2016

    comme j'aime souvent le penser, pour bien fonctionner, le système électoral actuel dans lequel le vote de chaque citoyen est égal et délègue le pouvoir, il doit y avoir UNITÉ au sein de la population et ÉCLAIREMENT.
    Étant donné l'individualisme rampant et le niveau critique très différent de tous les citoyens. il est important pour une société souveraine, normalement, de ne pas considérer un vote pour une ordonnance, mais plutôt un souhait, un sentiment.
    Si il n'y avait pas les élites pour agir en tant que tampon entre les diverses cultures de nos société américiane en ce moment, il y aurait fort probablement guerre civile, vu le fossé!
    évidemment que les médias et autres gens ont leur rôle à jouer dans cette polarisation.