Obama - Un discours crucial

Crise mondiale - Le Cauchemar américain



Demain soir, le président Barack Obama livrera un important discours sur l'emploi devant les deux chambres législatives réunies pour l'occasion. L'économie américaine bat de l'aile, l'emploi stagne et les marchés boursiers spéculent à la baisse sur la probabilité d'un retour en récession.
Après deux ans d'une reprise pour le moins modeste, les entreprises, qui engrangent pourtant des centaines de milliards en liquidités, retardent le moment d'investir et d'embaucher, faute de signaux encourageants sur le front de la consommation.
Quant aux ménages, dont les dépenses occupent les deux tiers du PIB, leur niveau d'endettement, aggravé par le chômage et la perte de valeur des maisons, les empêche d'ouvrir le porte-monnaie.
Même les gouvernements des États aux prises avec une chute catastrophique de leurs revenus en sont arrivés à congédier des enseignants par milliers!
Devant un tel cercle vicieux, seul Washington peut, et doit, intervenir. Malheureusement, à un an de l'élection présidentielle, l'opposition républicaine s'oppose à toute augmentation des dépenses qui ne serait pas aussitôt annulée par une baisse équivalente ailleurs dans l'appareil gouvernemental. Et surtout, pas question d'augmenter les impôts, même ceux des plus riches, qui ne savent pourtant que faire de leur argent!
C'est la politique du pire: plus il y aura de chômeurs, plus l'économie sera mal en point et plus les chances de renverser le gouvernement Obama seront bonnes.
Terrible, mais les résultats sont là, et selon le dernier sondage NBC-Wall Street Journal, les Américains ne font pas plus confiance au gouvernement Obama (40 %) qu'à l'opposition républicaine pour sortir l'économie du marasme.
Le discours que doit prononcer le président Obama, demain, est d'une importance capitale. Non seulement pour les États-Unis, mais pour l'économie mondiale, dont ce pays reste malgré tout le principal moteur. L'Europe est en panne, les pays émergents le sont aussi, et si le Canada s'en est plutôt bien tiré jusqu'à présent, la baisse de la demande pour ses ressources autant que pour ses biens manufacturés commence à faire mal. Que les États-Unis retombent en récession avant même d'avoir eu le temps de panser les plaies laissées par la grande crise et le monde entier suivra à coup sûr.
Pour être crédible, ce discours du président Obama doit faire fi de l'opposition républicaine en proposant des mesures qui cibleront massivement la consommation, même au prix d'un alourdissement de la dette publique à court terme. Alors qu'en 2008 tous les efforts et l'argent ont été consacrés au sauvetage des banques, cette fois ce sont les ménages américains qui ont besoin d'un sérieux coup de pouce.
Quant au gouvernement canadien, au lieu de jouer les moralistes auprès des Européens, il ferait mieux de laisser savoir haut et fort qu'il appuiera tout plan de relance qui pourrait être proposé par le gouvernement américain. Car si l'Occident retombe en panne, le Canada pourrait en payer le prix fort cette fois-ci.


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