Pierre Karl Péladeau est de nouveau au centre d'une controverse à l'Assemblée nationale pour être intervenu à titre de député dans un dossier impliquant Québecor, dont il est le propriétaire majoritaire.
Le député de Saint-Jérome a dénoncé la décision du gouvernement Couillard de réduire de 20 % les crédits d'impôt pour la production cinématographique et télévisuelle, deux domaines où Québecor est fortement impliqué, rapporte le quotidien Le Devoir ce mercredi. M. Péladeau a fait cette intervention en juin à l'occasion de l'étude des crédits du ministère de l'Économie, de l'Innovation et de l'Exportation.
«Ça fait consensus. Le commentaire que j'ai fait, c'était dans un cadre compétitif. La Californie avait diminué les crédits d'impôts et si à la fin de la journée on perd nos industries [...] Je n'ai aucun bénéfice personnel», a déclaré M. Péladeau à son arrivée au caucus des députés du Parti québécois ce matin.
Pressenti pour être candidat à la chefferie de son parti, Pierre Karl Péladeau a plaidé qu'il devait accomplir son rôle de porte-parole de l'opposition officielle en matière d'économie, d'entrepreneuriat et de PME. «Quelle que soit l'industrie, que ce soit en télévision, en cinéma ou dans le multimédia, je fais mon travail de porte-parole de l'économie», a-t-il dit.
Questionné à savoir s'il s'était placé en situation de conflit d'intérêt à titre d'actionnaire majoritaire de Québecor, M. Péladeau a invité les journalistes à s'adresser au commissaire à l'éthique des députés de l'Assemblée nationale. «C'est lui qui est le maître de cette question-là [...] Je vais continuer à faire en sorte de respecter le code d'éthique», a-t-il assuré.
Pour sa part, le ministre délégué aux Petites et moyennes entreprises Jean-Denis Girard, à qui M. Péladeau s'était adressé à l'occasion de l'étude des crédits, ne s'est pas formalisé de l'intervention du député de Saint-Jérome. «Tout le monde a le droit de poser des questions», a répondu M. Girard avant de tourner les talons.
Pierre Karl Péladeau était également intervenu auprès du ministre de l'Économie Jacques Daoust, en juillet dernier, pour lui demander de faire en sorte que la firme Vision globale, qui était convoitée par Québecor et une entreprise américaine, demeure propriété québécoise. Le député de Saint-Jérome serait intervenu auprès de dirigeants d'Investissement Québec dans le même dossier.
Le commissaire à l'éthique Jacques Saint-Laurent mène une enquête afin de déterminer si M. Péladeau a contrevenu à l'article 25 du code d'éthique qui enjoint les députés de s'abstenir de participer aux débats sur les questions où ils ont un «intérêt personnel et financier distinct de celui de l'ensemble des députés ou de la population».
QUÉBECOR
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