INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 291

Notre histoire est "une des pas pires"...

Sur notre incapacité à comprendre l’indépendance

Chronique de Bruno Deshaies

- « J’ai été indépendantiste militant à mon heure. J’ai frayé avec André d’Allemagne, Chaput, Bourgault, tout l’inner sanctum du RIN, organisant même
sa première campagne de souscription ! Dois-je dire que j’ai été, moi aussi,
traité de renégat, bien avant Michel Tremblay,
quand, avant même le second référendum,
j’ai dit et répété que le temps était passé de faire l’indépendance et que,
même si ce serait bien chouette qu’on nous la donne,
il ne fallait plus en faire une priorité. »

Pierre JC Allard, « D’un chef à l’autre ».

- « M. Grenier se montrera peut-être plus audacieux dans ses recommandations que dans ses conclusions, mais il ne faut pas se faire d'illusions sur la possibilité que les deux camps soient à égalité de moyens
lors d'un prochain référendum. Aucun gouvernement canadien
ne renoncera à son « pouvoir de dépenser »
autant qu'il le faudra pour préserver l'unité du pays. »

(Michel David, ["La bande à Robert" ->6989],
Le Devoir, jeudi 31 mai 2007.)
- « WE PREFER SELF-GOVERNMENT WITH DANGER
TO SERVITUDE IN TRANQUILITY. »

(Kwame Nkrumah )
- « We must become the change we want to see. »

(Mahatma Gandhi)
- « GOOD GOVERNMENT IS NO SUBSTITUTE
FOR SELF-GOVERNMENT. »

(Mahatma Gandhi)
***
Combien de Québécois sont-ils à penser comme monsieur Pierre JC Allard ? Combien sont-ils à raisonner comme monsieur Robert Ghiz, le nouveau premier ministre de l’Île-du-Prince-Édouard, concernant les votes exprimés à l’occasion du référendum de 1995 au Québec ? Combien sommes-nous à comprendre la portée des idées indépendantistes de Gandhi ou Nkrumah ?
Pour nous faire réfléchir, notre collaborateur Parfondor nous a fait parvenir cette semaine le billet qui suit.

« LE MEILLEUR GOUVERNEMENT NE PEUT REMPLACER

L’INDÉPENDANCE GOUVERNEMENTALE. » (Mahatma Gandhi)
Une collectivité minoritaire est toujours subordonnée à la majorité, même quand cette majorité est progressiste plutôt que conservatrice, libertaire plutôt que totalitaire. Toute minorité est ainsi vouée à la médiocrité – donc opprimée dans son développement – par la majorité permanente : ce ne sont pas les valeurs de cette majorité qui sont ici en cause mais bien sa tutelle étouffante.
EN TERMES DE LIBERTÉ COLLECTIVE, il est indifférent qu’une nation se dote d’un gouvernement « de gauche » plutôt que « de droite », mais il est capitale qu’il soit indépendant plutôt que dominé par un gouvernement étranger.
Si une nation a le choix, un ÉTAT SOUVERAIN dont l’idéologie est répréhensible est malgré tout préférable à un ÉTAT PROVINCIAL dont l’idéologie est irréprochable, car étant subordonné, ce dernier n’a pas le pouvoir de la préserver à son gré, tandis qu’un État souverain peut toujours changer la sienne pour une meilleure.

Nous vous invitons à faire connaître votre opinion sur la notion d’« indépendance gouvernementale » dont se sont inspirés les indépendantistes dans le monde.
N’est-ce pas qu’il serait préférable de contrer le souverainisme-associationnisme et le provincialisme qui constituent deux rejetons du fédéralisme ? N’est-ce pas qu’il serait plutôt souhaitable de défendre le principe d’indépendance et l’optique indépendantiste par des actions concrètes dans la société québécoise ?
Bruno Deshaies

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Bruno Deshaies209 articles

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BRUNO DESHAIES est né à Montréal. Il est marié et père de trois enfants. Il a demeuré à Québec de nombreuses années, puis il est revenu à Montréal en 2002. Il continue à publier sa chronique sur le site Internet Vigile.net. Il est un spécialiste de la pensée de Maurice Séguin. Vous trouverez son cours sur Les Normes (1961-1962) à l’adresse Internet qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 (N. B. Exceptionnellement, la numéro 5 est à l’adresse suivante : http://www.vigile.net/Les-Normes-en-histoire, la16 à l’adresse qui suit : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-15-20,18580 ) et les quatre chroniques supplémentaires : 21 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique 22 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19364 23 : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19509 24 et fin http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-Chronique,19636 ainsi que son Histoire des deux Canadas (1961-62) : Le PREMIER CANADA http://www.vigile.net/Le-premier-Canada-1-5 et le DEUXIÈME CANADA : http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-1-29 et un supplément http://www.vigile.net/Le-Canada-actuel-30

REM. : Pour toutes les chroniques numérotées mentionnées supra ainsi : 1-20, 1-5 et 1-29, il suffit de modifier le chiffre 1 par un autre chiffre, par ex. 2, 3, 4, pour qu’elles deviennent 2-20 ou 3-5 ou 4-29, etc. selon le nombre de chroniques jusqu’à la limite de chaque série. Il est obligatoire d’effectuer le changement directement sur l’adresse qui se trouve dans la fenêtre où l’hyperlien apparaît dans l’Internet. Par exemple : http://www.vigile.net/Les-normes-en-histoire-1-20 Vous devez vous rendre d’abord à la première adresse dans l’Internet (1-20). Ensuite, dans la fenêtre d’adresse Internet, vous modifier directement le chiffre pour accéder à une autre chronique, ainsi http://www.vigile.net/Le-deuxieme-Canada-10-29 La chronique devient (10-29).

Vous pouvez aussi consulter une série de chroniques consacrée à l’enseignement de l’histoire au Québec. Il suffit de se rendre à l’INDEX 1999 à 2004 : http://www.archives.vigile.net/ds-deshaies/index2.html Voir dans liste les chroniques numérotées 90, 128, 130, 155, 158, 160, 176 à 188, 191, 192 et « Le passé devient notre présent » sur la page d’appel de l’INDEX des chroniques de Bruno Deshaies (col. de gauche).

Finalement, il y a une série intitulée « POSITION ». Voir les chroniques numérotées 101, 104, 108 À 111, 119, 132 à 135, 152, 154, 159, 161, 163, 166 et 167.





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3 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    2 juin 2007

    "La souveraineté si nécessaire mais pas nécessairement la souveraineté" (Gilles Bousquet)
    Comme si la souveraineté d'une nation était un yo-yo.
    Cette attitude de "si nécessaire" n'a aucun fondement solide avec la souveraineté d'un peuple.
    Dites-moi ce que cela prendrait alors pour que cela devienne nécessaire?
    Le chaos? La famine? La guerre?
    « LE MEILLEUR GOUVERNEMENT NE PEUT REMPLACER
    L’INDÉPENDANCE GOUVERNEMENTALE. » (Mahatma Gandhi)
    Non lui avait et a toujours raison aujourd'hui.
    Croyez-vous qu'en Inde présentement il y a des politiciens qui trouve leur indépendance inutile?
    Gandhi sera un jour un messie pour l'humanité. Malgré l'opression, devant l'évidence, il est aller jusqu'au bout.
    Il avait compris que c'était un mal nécessaire comme on dit.

  • Archives de Vigile Répondre

    1 juin 2007

    1er juin 2007 Bruno Deshaies

    «Contrairement à ce qui est écrit, la souveraineté-association n’était pas du fédéralisme.» (Gilles Bousquet)
    Gilles Bousquet écrit :
    « Contrairement à ce qui est écrit, la souveraineté-association n’était pas du fédéralisme. Ça me semblait plus près d’une vraie confédération ou de l’autonomie de l’ADQ ou du modèle européen. »
    Nous savons que les péquistes et les bloquistes tentent de nous faire croire que la nation québécoise dans un Canada uni ne se fera pas sous la forme fédéraliste. Ils se leurrent et ils nous leurrent.
    Les contradictions de René Lévesque sont complexes. Il n’en demeure pas moins qu’il est un fédéraliste, ne serait-ce que parce qu’il souhaite reformuler le fédéralisme canadian pour refonder la fédération canadienne dans une union associative dont il est très difficile de ne pas admettre les contours liés à l’otique fédéraliste (quelque chose comme l’envers de la même médaille que Trudeau dans l’esprit de la petite échelle de l’autonomie gouvernementale du « bon gouvernement » local). Je vous invite à lire les trois textes suivants pour vous en convaincre.
    RENÉ LÉVESQUE (1922-1987)
    http://blogscienceshumaines.blogspot.com/2007/04/ren-lvesque-1922-1987.html
    INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 283
    La désorientation politique est-elle consubstantielle au PQ ?
    Les souverainistes doivent cesser de souffler le chaud et le froid
    http://www.vigile.net/spip.php?page=article&id_article=5848
    INDÉPENDANCE DU QUÉBEC 289
    Les appuis souverainistes
    Où sont-ils ? Comment faut-il lire les sondages ?
    Bruno DESHAIES
    Chronique de Bruno Deshaies
    jeudi 17 mai 2007 331 visites 2 messages
    http://www.vigile.net/article6748.html
    EXTRAIT :
    Ce n’est pas une question de sémantique et ce n’est pas une question de nuances.
    La différence entre les deux objectifs est fondamentale :
    DE L’ASSOCIATION, DU PARTENARIAT, POLITIQUE, AVEC LE RESTE DU CANADA
    Dans un cas, on fait de l’association, du partenariat, politique, avec le reste du Canada, avec le Canada-Anglais, un élément essentiel de la proposition, alors que, dans l’autre,
    DE L’ASSOCIATION ÉCONOMIQUE.
    Cette association ÉCONOMIQUE (et non pas politique, avec des députés – paritaires – dans une même Chambre d’assemblée du Partenariat, des ministres – paritaires – dans un même Conseil des ministres du Partenariat), peut-être souhaitable, n’est qu’un accessoire au choix fondamental que les Québécois Québécoises doivent faire entre la souveraineté et le fédéralisme canadien.
    (FIN)
    Il me semble que les indépendantistes ont compris ce problème depuis assez longtemps.

    VOICI L’OPINION D’UN AUTRE CORRESPONDANT CONCERNANT CETTE CHRONIQUE.
    Il m’écrit :
    Je me désole de lire les commentaires de MM. Allard et Bousquet que je trouve dans votre dernière chronique dans Vigile... :'( :'(
    L'indépendance est plus nécessaire que jamais, j'en suis toujours aussi fermement convaincu.
    Mais nos dirigeants politiques et nos penseurs sauront-ils éviter le mur de béton armé dressé par les forces unitaristes canadiennes ? Sauront-ils marteler les arguments-chocs qui pourront faire réagir notre société plutôt amorphe qui se complaît dans la médiocrité consommatrice américanisée... ?
    Continuez votre magnifique combat pour l'indépendance nationale !

    (30)

  • Archives de Vigile Répondre

    31 mai 2007

    QUE DE PENSÉES PROFONDES !
    Vaut quand même mieux ne pas trop se stresser avec la constitution future du Québec vu que la vie est courte et qu'il y a autre chose à apprécier ici-bas. Si nous, Québécois, étions anglophones, est-ce que nous serions quand même aussi nationalistes québécois ? Je crois que non.
    Nous nous sentons tenus de protéger la langue française en Amérique. Est-ce que nous avons actuellement les outils pour le faire, est-ce que nous y réussissons bien ? Faudrait peut-être commencer par ça en plus de mieux ouvrir nos professions aux francophones du monde entier à la place de leur faire des misères et mieux nous occuper des pouvoirs que nous détenons en immigration.
    La souveraineté n'est pas une panacée, prenons l'exemple des Israéliens qui désiraient un pays souvrain. Est-ce que ça leur a apporté le bonheur et l'amour des humains ?
    Contrairement à ce qui est écrit, la souvraineté-association n'était pas du fédéralisme. Ça me semblait plus près d'une vraie confédération ou de l'autonomie de l'ADQ ou du modèle européen.
    La souveraineté est rarement totale. Le pouvoir de siéger aux Nations Unis apporte peu de pouvoirs. Être inventif, travaillant, coopérant et persévérant me semble plus important.
    La souveraineté si nécessaire mais pas nécessairement la souveraineté et bon été "avec ou sans élections".